Nous sommes estomaqués par la violence des attaques du Hamas contre des civils israéliens. Quelques jours avant, nous avons assistés impuissants au sort des Arméniens victimes d’un nettoyage ethnique de la part de l’Azerbaïdjan dans la région du Haut-Karabakh. Qu’est-ce que ces deux événements ont en commun? L’Europe qui achète gaz et pétrole à deux régimes qui rendent ces crimes possibles. Soit le Qatar et l’Azerbaïdjan. Nous avons un rôle à jouer pour aider l’Europe à couper les vivres aux dictatures et aux terroristes. Comment? En exportant notre gaz et notre pétrole!

Au nom de la lutte contre le réchauffement climatique, le Québec et le Canada s’empêchent de jouer un rôle influent en Europe. Le gouvernement du Québec a rejeté le projet GNL qui aurait permis par le biais d’un oléoduc d’amener du gaz de l’Ouest canadien au Saguenay pour qu’il soit liquéfié sur place pour ensuite être exporté par super-méthanier vers l’Europe ou d’autres marchés internationaux. En plus de créer de bons emplois, et avec des normes environnementales sévères, nous aurions pu jouer un rôle pour aider l’Europe qui est contrainte d’acheter du gaz naturel à des régimes hostiles à l’Occident.

Selon un sondage daté du 23 novembre 2022, 53% des Québécois demeuraient favorables au projet GNL malgré son abandon par le gouvernement. Et 61% pensent que le Québec devrait développer son potentiel gazier. Depuis, il est peu probable que ces chiffres aient énormément bougé. L’actualité des dernières semaines nous a démontré que l’on pouvait jouer un rôle positif en Europe tout en développant notre économie.

L’Europe, dépendante depuis des années du gaz et du pétrole russes, a souhaité diversifier ses sources d’approvisionnement pour cesser de financer la guerre en Ukraine. Le diable étant dans les détails, elle n’a en fait jamais cessé d’acheter du gaz russe. Cette fois-ci étant transformé et exporté par l’Azerbaïdjan. De même que les exportations azéries ont énormément augmenté depuis 2022.

Pourquoi s’en soucier? L’Europe a ainsi donné l’année dernière plus de 15 milliards d’euros au régime de Bakou qui depuis des années achète les armes les plus sophistiquées pour en « finir » avec la question arménienne. Nous connaissons la suite. Plus de 120 000 personnes déplacées en quelques jours. Une enclave peuplée depuis des siècles par des Arméniens vidée en quelques jours. Et maintenant l’Azerbaïdjan qui revendique d’autres territoires, cette fois-ci en Arménie. Des voix s’élèvent en Europe pour sanctionner Bakou et frapper au portefeuille.

L’autre cas, c’est celui du Qatar. Ce riche État gazier financerait le terrorisme par le biais de nombreuses banques et fondations caritatives. Le Qatar est accusé d’avoir financé les Frères musulmans en Égypte, mais aussi le groupe État Islamique en Syrie pour nuire à des factions rivales. Et bien sûr le Hamas à Gaza. Après le meurtre barbare de plus de 1200 civils israéliens, le financement du Hamas est remis sur le devant de la scène. Nous savons que les dirigeants du Hamas ne souffriront pas de la riposte israélienne. Eux qui sont en sécurité dans des palais au Qatar pendant que les Gazaouis affrontent une crise humanitaire majeure.

Le Qatar joue sur différents tableaux au Moyen-Orient. D’un côté, c’est un allié des Américains. Mais de l’autre, il finance des groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda, à l’État islamique et aux Frères musulmans, dont sont issus les combattants du Hamas. Donc, l’Europe a du sang sur les mains en ayant augmenté ses importations de gaz provenant de ce micro-État du Moyen-Orient.

La solution existe : l’Europe doit pouvoir compter sur des partenaires fiables et démocratiques pour s’approvisionner en gaz naturel et pétrole. Nous apprenions récemment que l’Europe avait augmenté ses achats de gaz naturel liquéfié à la Russie. Cela doit cesser! Le Canada et le Québec doivent développer l’énorme potentiel sous nos pieds. Une majorité de nos concitoyens sont en faveur de l’exploitation de nos ressources. Et nous pouvons contribuer à tarir les sources de financement des dictatures et des appuis au terrorisme.

Anthony Tremblay

Après des études en politique appliquée à l'Université de Sherbrooke, Anthony Tremblay s'est intéressé notamment aux questions sociales telles que le logement ou l'itinérance, mais aussi à la politique de la Chine, qu'il a visité et où il a enseigné l'anglais. Il vit à Sherbrooke avec ses deux chiens.

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