Traduit de l’anglais. Article de Tristin Hopper publié le 6 février 2023 sur le site du National Post
Malgré une pénurie criante de médecins, le gouvernement canadien impose toujours des quotas stricts interdisant la création de nouveaux postes.
Cette semaine, le chef du NPD, Jagmeet Singh, a tenté – en vain – de convoquer un débat d’urgence à la Chambre des communes sur la privatisation des soins de santé au Canada.
Alors que le gouvernement ontarien du premier ministre Doug Ford a présenté un plan visant à confier davantage de procédures médicales à des cliniques à but lucratif, Singh a prévenu que ce plan ne servirait qu’à cannibaliser le système public.
«Les soins de santé manquent déjà cruellement de personnel, et les établissements à but lucratif vont débaucher des médecins et des infirmières», a déclaré M. Singh.
Singh a probablement raison sur ce point, même s’il n’est probablement pas d’accord avec le remède.
Bien que les Canadiens soient de plus en plus favorables à l’idée d’options privées pour atténuer la crise croissante des temps d’attente en matière de soins de santé, cela ne servira pas à grand-chose si le Canada ne peut pas également mettre fin à ses contrôles onéreux sur l’offre de soins de santé.
Alors que les politiciens de tous bords condamnent la pénurie de médecins qui s’aggrave dans le pays, le gouvernement a pour politique de maintenir cette pénurie.
Le Canada maintient des limites imposées d’en haut sur le nombre d’étudiants entrant en faculté de médecine chaque année. Les provinces sont également connues pour leur obstination à approuver les titres de compétences étrangers afin d’éviter de surcharger les budgets de santé.
Tant que ce système ne sera pas libéralisé, tout contrat gouvernemental avec des fournisseurs à but lucratif ne fera que puiser dans le même bassin artificiellement restreint de cliniques et de médecins.
Le Canada est le seul pays développé à maintenir une interdiction totale de l’assurance maladie privée pour tout ce qui est couvert par la Loi canadienne sur la santé.
C’est pourquoi les Canadiens peuvent souscrire une assurance pour couvrir une chirurgie dentaire d’urgence, mais s’ils ont un cancer, ils sont contraints de faire la queue – ou de payer comptant dans un hôpital américain.
Aucun de nos pays pairs ne fait cela. Les systèmes à deux niveaux sont la norme partout, du Japon à la Belgique en passant par le Royaume-Uni.
En Australie, une femme enceinte peut accoucher gratuitement dans un hôpital public sans frais. Ou, si elle dispose d’une bonne assurance maladie, elle peut opter pour des soins d’accouchement de qualité dans un hôpital privé. Au Canada, seule l’option publique est légale.
Ces limites à grande échelle imposées à l’assurance maladie privée expliquent pourquoi le Canada est particulièrement réticent à certifier un médecin ou à donner le feu vert à une clinique, car on part du principe que le système public devra payer pour cela.
L’effet le plus évident de cette approche est que le Canada maintient un système de quotas sur le nombre d’étudiants autorisés à s’inscrire dans les 17 écoles de médecine du pays. Une récente analyse de RBC a qualifié le système de quotas de «point d’étranglement» qui «limite les admissions d’étudiants à un peu moins de 3 000 places pour les futurs médecins chaque année».
Chaque année, les ministères provinciaux de la santé calculent le nombre de médecins qu’ils pourront s’offrir, puis fixent les admissions en faculté de médecine en fonction de ce chiffre. En 2018, par exemple, le gouvernement du Québec a réduit les admissions dans les écoles de médecine après avoir déterminé qu’un «trop grand» nombre d’étudiants en médecine obtenaient leur diplôme.
Aucune autre profession ne fonctionne de cette manière. Les provinces ne se soucient pas vraiment du nombre d’avocats ou de mécaniciens automobiles que leurs écoles produisent chaque année, puisque ce n’est pas le rôle du gouvernement de leur trouver du travail.
Mais un oncologue ne peut raisonnablement espérer trouver un emploi que par le biais du gouvernement, ce qui incite ce dernier à ne former que le nombre de personnes disponibles qu’il peut se permettre.
Une «répartition des quotas» détaillée, publiée par la faculté de médecine de l’université de Toronto, montre comment le système fonctionne. Pour l’année scolaire 2020, l’école n’a été autorisée à former que huit cardiologues, quatre endocrinologues et un seul pharmacien clinique. L’école a également dû réduire le nombre de médecins de famille diplômés, avec une allocation de moins dans le domaine de la «médecine familiale» que l’année précédente.
C’est en partie à cause de ces quotas qu’en 2011, l’Institut Fraser a prévu avec précision que la pénurie de médecins au Canada allait s’aggraver de façon exponentielle.
«Même si les restrictions imposées par le gouvernement sur le nombre de médecins formés au Canada sont immédiatement supprimées, cela n’aura pas d’impact pendant une bonne partie de la prochaine décennie, étant donné le temps nécessaire pour former un nouveau médecin», écrivaient-ils à l’époque.
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