Traduit de l’anglais. Article de Tristin Hopper publié le 30 janvier 2023 sur le site du National post
L’Organisation mondiale de la santé s’est réunie vendredi pour examiner si, après trois années tumultueuses, la COVID-19 représente toujours officiellement une urgence sanitaire mondiale.
Lundi, l’OMS a annoncé que le COVID est toujours une urgence sanitaire mondiale, mais que la pandémie pourrait approcher d’un «point d’inflexion», grâce à des niveaux d’immunité plus élevés.
La maladie elle-même ne va pas disparaître : La COVID-19 restera, aux côtés de la pneumonie et de la grippe, une maladie endémique qui tue encore des milliers de personnes chaque semaine, mais peut-être pas à des taux suffisamment élevés pour justifier des mesures extraordinaires.
La fin potentielle de l’urgence COVID-19 met un terme à la crise la plus coûteuse de l’histoire de l’humanité, et aussi l’une des plus meurtrières. Avec un nombre de décès estimé entre 7 et 28 millions, COVID-19 se classe probablement juste derrière le SIDA comme la cinquième pandémie la plus meurtrière à frapper l’humanité.
Naturellement, ce genre de calamité ne va pas se terminer sans laisser une marque durable sur notre économie, notre culture et notre psyché générale. Voici cinq façons dont le COVID-19 a changé le Canada de façon permanente.
Les années 1991 à 2019 resteront probablement dans les mémoires comme un bref âge d’or du commerce international relativement libre. Les frontières étaient ouvertes, la délocalisation était facile et l’expédition était pratiquement gratuite.
Mais la COVID-19 a fait d’un terme économique obscur comme « crise de la chaîne d’approvisionnement » un mot familier. Qu’il s’agisse de pénuries de Tylenol, de Rice Krispie ou simplement de milliers de voitures à moitié terminées qui restent sous la pluie à cause de la pénurie de puces, les trois dernières années ont été marquées par de nombreux signaux douloureux indiquant que les anciennes méthodes ne fonctionnent plus.
Le résultat ? Les gouvernements sont devenus beaucoup plus méfiants à l’égard du commerce international afin d’éviter de laisser leurs économies vulnérables à la fermeture soudaine d’une voie maritime ou d’une frontière étrangère. Dans le même ordre d’idées, de nombreuses entreprises pratiquent désormais le «nearshoring», c’est-à-dire la fermeture d’installations à l’étranger au profit d’usines plus proches de leur clientèle.
C’est en fait l’une des raisons pour lesquelles l’inflation est un problème dans une grande partie du monde actuellement. Oui, les dépenses publiques effrénées ont entraîné une surcharge de liquidités dans l’économie mondiale. Mais si tout devient plus cher, c’est aussi parce que la fabrication des produits n’est plus aussi bon marché qu’avant.
La fin du XXe siècle a vu les centres-villes du Canada se vider de leur substance à cause de la suburbanisation et de la criminalité urbaine. En 2019, ces centres-villes commençaient tout juste à retrouver leur dynamisme après des années de revitalisation ciblée. Puis, en l’espace de quelques mois seulement, une grande partie de ces progrès est partie en fumée.
Les fermetures d’entreprises ont été les plus évidentes. La COVID-19 a passé à la cisaille les restaurants, les magasins de détail et les lieux de divertissement du pays, laissant derrière lui des blocs entiers d’espaces commerciaux vacants. Puis, dans le vide, on a assisté à une expansion massive des campements de tentes, de la criminalité et du désordre civique. L’épidémie COVID-19 a entraîné la fermeture de nombreux refuges, ce qui a précipité la multiplication des campements de sans-abri d’un bout à l’autre du pays. L’un des effets secondaires des confinements pandémiques a été l’exacerbation de la crise des opioïdes, qui a fait grossir les rangs des toxicomanes dans les rues canadiennes.
Nous sommes tous beaucoup plus méfiants à l’égard de la science, du gouvernement et des médias.
Il est peut-être inévitable que les circonstances chaotiques et extraordinaires de l’épidémie COVID-19 aient donné lieu à des excès institutionnels et à une mauvaise gestion.
Les gouvernements (en particulier les gouvernements canadiens) ont mis en place des mesures de confinement qui ont parfois été trop sévères, pendant trop longtemps. Et l’establishment scientifique a souvent donné des directives incohérentes ou contradictoires, comme par exemple sa transition sans heurt de «les masques ne servent à rien» à «les masques devraient être obligatoires».
Après trois ans, les citoyens ne savent plus à qui se fier. À la même époque l’an dernier, un sondage réalisé par Proof Strategies révélait que seulement 34 % des Canadiens croyaient encore vivre dans une société où des personnes compétentes et efficaces étaient aux commandes. Juste avant la pandémie, ce chiffre s’élevait à 45 %, un chiffre relativement respectable.
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Regardez les nouvelles du soir et vous verrez une procession sans fin d’experts, de politiciens et de vedettes de l’actualité interviewés par le biais d’appels Zoom à faible résolution. Il est facile d’oublier à quel point cela était rare avant 2020 : À l’exception des correspondants qui téléphonaient depuis une zone sinistrée ou une zone de guerre, les producteurs de télévision voulaient généralement que leurs invités soient présents en studio.
Mais les fermetures brutales du début de la pandémie ont normalisé des conférences, des salles de classe, des parlements et même la télévision de fin de soirée, entièrement composés de têtes mal éclairées sur une webcam. Aujourd’hui, des secteurs entiers de l’économie se sont définitivement mis en ligne : Les entreprises ferment leurs bureaux au profit de postes de travail à domicile, les universités libéralisent les options de participation à distance et même les psychothérapeutes ont adopté l’idée de faire une grande partie de leur travail à travers un écran.
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Mais un vestige évident est le port public de masques chirurgicaux. Alors que de nombreuses cultures asiatiques ont depuis longtemps adopté cette pratique au premier signe de symptômes de rhume ou de grippe, jusqu’en 2019, elle était pratiquement inconnue au Canada ou aux États-Unis. Pas plus tard qu’en décembre, plus de la moitié des répondants à un sondage de l’Institut Angus Reid n’avaient rien contre le fait de porter volontairement un masque si les conditions le justifiaient.
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