Rapport du Comité du 6 janvier contre Trump, la suite des procédures de destitution

Le rapport final de la commission d’enquête parlementaire sur l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021 tient Donald Trump comme seul responsable des événements. Le panel bipartisan de 9 membres recommande que l’ancien président ne puisse jamais occuper de nouvelles fonctions publiques.

Comme ce rapport n’est pas juridiquement contraignant, il sera transféré au Département de la Justice et pris en main par le procureur spécial Jack Smith, nommé en novembre dernier par Merrick Garland, procureur général des États-Unis. Garland est réputé comme un modéré mais davantage apprécié par l’establishment Démocrate. Lors de son audition en 2021, il avait affirmé qu’il ferait de la lutte contre l’extrémisme sa priorité. Le problème réside dans ce qui est défini comme tel. Pour Joe Biden et les siens, c’est le mouvement MAGA par essence.

Bien que deux des neuf membres soient issus des rangs Républicains, la commission d’enquête parlementaire n’était aucunement bipartisane. Désormais désuet, le clivage politique traditionnel Démocrate/Républicain a été remplacé par celui qui oppose « l’Uniparti » (les establishments des deux partis) soutenu par l’État profond au mouvement populiste MAGA qui s’est emparé du véhicule Républicain. Adam Kinzinger et Liz Cheney sont aussi hostiles à Trump que les Démocrates. Ils ne siègeront d’ailleurs plus quand sera inauguré le 118ème congrès en janvier. Lui, en raison d’un redécoupage électoral. Elle, parce qu’éliminée par une candidate du camp MAGA dans la primaire du Wyoming.

Pilotée par neuf membres de « l’Uniparti », la conclusion de la commission d’enquête ne surprend personne, le but étant d’écarter Donald Trump de la vie politique à tout jamais. Cette commission s’inscrit dans la suite logique des deux tentatives de destitution qui l’ont précédées.

Donald Trump est-il réellement coupable d’avoir incité ses partisans à l’insurrection? Son compte Twitter réinstauré montre deux messages envoyés à 14:38 et 15:13 dans lesquels il demande à ses partisans de demeurer pacifiques, réitérant qu’ils sont le Parti de la loi et de l’ordre. Des appels survenus trop tard selon ses accusateurs, étant donné que le premier émeutier est entré dans le Capitole par une fenêtre brisée à 14:12.

L’incitation de Donald Trump serait également blâmée pour les morts survenues cette journée-là. Comparaissant devant la commission, le Juge David Carter a évoqué la mort de plusieurs officiers de police. Pourtant, un seul policier est mort le 6 janvier: l’agent Brian Sicknick, décédé d’une crise cardiaque survenue à l’extérieur du Capitole. Les quatre autres sont des suicides survenus des jours ou mois plus tard. Quatre autres individus y ont trouvé la mort, tous partisans de Trump: deux hommes ayant succombé à des crises cardiaques à l’extérieur du bâtiment, une femme décédée en lien à une surdose accidentelle de médicament et Ashli Babbitt, abattue par un officier de police à l’intérieur du Capitole.

Kamala Harris a comparé l’événement à Pearl Harbour et au 11 septembre, arguant qu’il générera un écho semblable. Si cela advient, ce sera suite à la volonté médiatique d’en maximiser la gravité. Tandis qu’à certains points d’entrée, les manifestants ont bousculé des officiers et brisé des vitres pour s’introduire dans le bâtiment, des extraits vidéos montrent que parallèlement, d’autres policiers laissaient passer les gens, leur faisant littéralement signe de rentrer. C’est en vertu de cette évidence que le juge Trevor McFadden a acquitté Matthew Martin.

Des nombreuses vidéos montrent une foule joviale de messieurs et mesdames tout-le-monde faisant spontanément irruption dans le bâtiment une fois le chemin ouvert. L’histoire a connu des troupes d’assaut plus menaçantes. Aussi condamnables qu’ils soient, les agissements de ces insurgés ne se comparent pas à la tentative de putsch d’un commando armé.

On peut ainsi douter de la préméditation de l’événement, non seulement par les émeutiers mais également par Donald Trump. Le but était d’impressionner Mike Pence, voire de l’influencer, en rassemblant une immense foule devant le Capitole. Si Donald Trump avait eu des visées insurrectionnelles, n’aurait-il pas plutôt misé sur des militaires que de simples citoyens, dont la vaste majorité n’étaient pas armés.

Par contre, en se demandant à qui profite le crime, on peut se demander si les adversaires de Trump ne l’ont pas volontairement laissé faire. Un rapport compilé par les représentants cinq élus républicains révèle que l’inaptitude des dirigeants Démocrates qui contrôlaient la Chambre est responsable d’avoir laissé le Capitole vulnérable. Un lot de documents montre que le bureau de la présidente de la Chambre Nancy Pelosi était directement impliqué dans l’élaboration du plan de sécurité, qui s’avéra clairement déficient. Selon les responsables de la sécurité, les ressources nécessaires pour protéger le bâtiment leur ont été refusées.

On peut critiquer Donald Trump pour avoir affirmé qu’il avait gagné l’élection. Rien ne permet de corroborer pareille affirmation. Par contre, de nombreuses irrégularités observées lors du scrutin, y compris celles liées au vote postal d’ampleur sans précédent, légitiment un doute raisonnable sur la validité du scrutin – indépendamment du vainqueur. La classe médiatique et le camp Démocrate sont coupables d’avoir balayé sous le tapis, tourné en dérision et associé au complotisme toutes questions de cet ordre. Depuis deux ans, le discours des médias et des Démocrates continue d’alimenter cette division. Jamais la partition du pays n’a connu autant d’appuis, ni le spectre d’une guerre civile semblé aussi plausible. Un rigoureux souci de transparence quant au processus électoral aurait favorisé la réconciliation et l’unité nationale.

Les manœuvres de l’establishment démontrent que Trump fait encore très peur. Tous les moyens seront déployés pour le désigner comme une menace envers la démocratie et l’écarter de la course en 2024 – alors qu’il ne menace que le régime pro-mondialiste défendu par « l’Uniparti ». Imaginez s’il devait remporter la victoire: certains concluraient que l’élection de 2020 lui a effectivement été volée. Il est certes improbable que 81,283,501 personnes aient voté « pour » Joe Biden, mais néanmoins possible qu’autant aient voté contre Trump suite à l’omniprésente campagne de diabolisation.

Jamais auparavant l’appareil politico-médiatique n’a-t-il endossé un candidat aussi quasi-unanimement. Les Twitter Files ont démontré que le FBI était directement impliqué dans la suppression de la nouvelle sur le laptop d’Hunter Biden. Si elle était sortie, cette affaire aurait eu un impact sur le scrutin. Suffisamment pour impacter le résultat? On ne saura jamais. Chose certaine, cette élection n’a pas été tenue sur une base juste et impartiale.

Ophélien Champlain

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