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Sénateur Boisvenu : « le gouvernement met volontairement la sécurité de la population en jeu »

Le matin du 7 avril, les médias nous confirmaient ce que j’appréhendais depuis le 24 mars dernier, soit la remise en liberté de centaines de criminels avant leur admissibilité à une libération conditionnelle. Le 24 mars dernier, lorsque le Sénat adoptait la loi C-13, je questionnais le ministre Blair sur ces éventuelles libérations. Ses réponses étaient évasives et ne m’ont pas convaincu de la logique de cette décision.

Plus de 6 000 agents correctionnels travaillent à Service correctionnel Canada, ainsi que plus de 1 000 agents de libération conditionnelle et membres du personnel de soutien. Ces agents protègent les Canadiennes et les Canadiens, mais nous avons l’obligation d’assurer leur protection.

J’avais demandé au ministre Blair quels étaient les moyens envisagés pour protéger les agents du service correctionnel face au Covide-19.

Voici sa réponse :

« Nous donnons également de la formation à nos agents. Nous nous assurons qu’ils disposent d’un stock d’équipement de protection individuelle adéquat pour répondre à leurs besoins. »

Ce passage illustre le manque de profondeur de la réponse du gouvernement pour la protection du personnel des pénitenciers et ses intentions de libérer des criminels. Je me questionne par le manque de transparence et de clarté du gouvernement sur ce sujet.

Ce qui me préoccupe davantage, c’est la solution de libérer des détenus dans la collectivité. C’est une réponse illogique et dangereuse pour la sécurité publique du Canada dont la majorité des Québécois et Canadiens s’opposent. C’est comme si nous décidions de libérer des lits dans les centres de personnes âgées parce qu’un pensionnaire est atteint du COVID-19. Illogique, dangereux et irresponsable.

Le ministre Blair avait conclu qu’il avait demandé à la Commissaire du Service correctionnel du Canada et à la présidente de la Commission des libérations conditionnelles du Canada d’envisager la possibilité de prendre des mesures pour faciliter la libération anticipée de délinquants non dangereux.

J’ajoute par ailleurs que le 30 mars, le syndicat représentant les agents correctionnels a déclaré, et je cite : « La libération de quelques individus ne résoudra pas la propagation potentielle de la COVID-19 dans nos établissements. Elle ne fera qu’augmenter le risque pour les Canadiennes et les Canadiens. »

D’après moi, nous essayons de résoudre un problème en en créant un autre bien plus gros. La priorité fondamentale de la Commission des libérations conditionnelles du Canada est de protéger la population canadienne. Mais comment pourrait-elle le faire si nous ne testons pas les délinquants qui risquent d’être remis en liberté ou si nous sommes incapables de surveiller leurs conditions de logement de manière à assurer la distanciation sociale requise ? Combien de ces criminels viendront simplement grossir les rangs de l’itinérance et mettre encore plus leur santé et celles des autres en danger ?

En vertu de la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition, la Commission des libérations conditionnelles se doit d’être un tribunal administratif indépendant qui doit garder cette responsabilité. Par sa décision de faire pression sur la Commission de libérer des criminels, le ministre a « politisé » et discrédité les décisions de la Commission.

De plus, j’ai été informé par plusieurs victimes qu’elles ne sont plus invitées aux audiences des libérations conditionnelles. Le droit des victimes de participer aux audiences est donc brimé, elles se sentent lésées et oubliées par notre système de justice, encore une fois. Pourquoi sommes-nous tant pressés de libérer des détenus en invoquant leurs droits tout en bafouant volontairement les droits des victimes et ceux de leurs familles ?

Je trouve dommage d’affirmer que ce gouvernement a décidé de ne pas respecter la Charte des droits des victimes et de démontrer plus de sensibilité au sort des droits des criminels. Le gouvernement libéral est le gouvernement des droits des criminels.

La sécurité de la population canadienne est l’une des plus importantes responsabilités du gouvernement sur laquelle nous ne pouvons pas transiger. Le gouvernement Trudeau vient de franchir une ligne qu’aucun autre gouvernement n’a franchie dans le passé en donnant au pouvoir politique de décider du sort de centaines de criminels.

Ce gouvernement n’a plus de légitimité aux yeux des victimes. Il est irresponsable et met volontairement la sécurité de la population en jeu. Il devra bientôt rendre des comptes à la population. C’est le message que vous devriez dresser à votre député afin de lui signifier votre opposition à la remise en liberté « politique » de ces criminels.

Pierre-Hugues Boisvenu

Sénateur conservateur du Québec. Militant pour les droits des victimes.

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