Dans cette série d’articles, je commenterai ce qui a fait l’année 2023 sur le plan culturel, politique et environnemental. Une année de transition comme on le constatera. Pourquoi 2023 sera connue comme l’année de la fin des illusions des environnementalistes? Entre l’échec des voitures électriques, leur manque de fiabilité, notre réseau électrique défaillant, et bien sûr le manque de crédibilité de nos gouvernements en matière de lutte pour le climat, nous ferons un bilan de la dernière année. Préparez-vous, ça sera dense.

La première chose qui frappe de l’année qui vient de s’écouler, c’est à quel point nous avons tous perdu l’électricité sur des bases régulières. Qu’il fasse beau, qu’il y ait un peu de pluie ou de neige, on a constaté avec surprise que le réseau d’Hydro-Québec n’est pas fiable. Le ministre Pierre Fitzgibbon prévoit en effet que l’on manquera d’électricité d’ici 2027. Les gens perdent régulièrement le courant pendant quelques heures, comment sera-t-il possible d’assurer la recharge des batteries électriques si le réseau n’ira pas en s’améliorant au cours des prochaines années?

Il y a aussi le fait que le super ministre de François Legault ait avancé qu’il faudra miser sur l’énergie nucléaire. En effet, cela pourrait être une porte de sortie intéressante face à la pénurie annoncée. Mais est-ce qu’encore une fois, le syndrome québécois du « pas dans ma cour » prévaudra? On espère tous que le gouvernement trouvera des solutions à la crise, mais on ne veut pas de barrage chez soi, de centrales, d’éoliennes ou de projets d’exploitation de nos ressources, qui pourraient justement financer nos programmes sociaux.

Bien sûr, ce qui a retenu également l’attention cette année, ce sont ces études qui affirment que les voitures électriques ne sont pas considérées comme fiables par la plupart des consommateurs. Selon une enquête de Consumer Reports, les gens estiment avoir 79% plus de problèmes avec leur voiture électrique qu’avec une voiture traditionnelle à essence.

Quand on sait que le gouvernement libéral veut bannir les voitures à essence d’ici 2035, on demeure sceptique à juste titre devant un objectif aussi irréaliste. Pendant que le réseau électrique est sur le point de s’effondrer devant la hausse de la demande et son manque d’entretien, les libéraux sont très loin de leur objectif. Ainsi, pour 2026, ils espèrent que cela soit 20% de voitures électriques qui soient vendues. Or, pour 2021, les chiffres estiment qu’il n’y a eu que 66 800 voitures électriques vendues.

Les raisons évoquées par les consommateurs pour éviter les voitures électriques? Le prix, bien sûr. Mais aussi la fiabilité, les batteries. L’autonomie. Ainsi que la température au Canada qu’ils estiment peu propice aux voitures électriques avec ses hivers parfois rigoureux. Mais bien sûr, tout cela ne serait rien sans l’hypocrisie des décideurs pour le climat.

Lors de COP28 à Dubaï, nous apprenions que plus de 400 000 personnes se sont rendues dans la ville émiratie, et que 97 000 sont inscrits comme délégués.

Selon cet article : « Le nombre de délégués inscrits a grimpé en flèche, passant de 49 704 à la COP27 l’année dernière en Égypte à 38 457 en Écosse en 2021. En somme, la participation a triplé depuis 2019 ».

Surpris? Nous ne le sommes pas. Quand on parle de lutte pour « sauver » le climat, nos gouvernements ne regardent pas les dépenses encourues. Et si les libertés des gens sont respectées ou non. L’important pour eux, c’est de se donner une bonne image. Un peu comme lors du Forum Économique Mondial de Davos qui parle de lutte contre la pauvreté, alors que tout le gratin mondial se réunit dans cette station de ski suisse en jet privé. L’environnement, il faut en parler bien sûr, et agir, mais cela se fait toujours sur le dos des contribuables ou du simple citoyen. Jamais on ne parle de captation de carbone ou de la pollution causée par le transport maritime, c’est bien plus facile de s’en prendre à monsieur ou madame tout le monde.

Que retenir de cette année 2023? Des promesses, des vœux pieux, pendant que nos infrastructures tombent en ruines, nous qui étions supposés avoir le meilleur réseau électrique du monde. Pendant ce temps, le gouvernement fédéral veut vous imposer d’avoir une voiture électrique, mais comment la charger lorsque ce sera la panne chez vous? Bienvenue dans le fantastique pays de Justin Trudeau. Espérons que 2024 sera marquée par le réalisme climatique et la prise en main par nos gouvernants de leurs responsabilités.

Anthony Tremblay

Après des études en politique appliquée à l'Université de Sherbrooke, Anthony Tremblay s'est intéressé notamment aux questions sociales telles que le logement ou l'itinérance, mais aussi à la politique de la Chine, qu'il a visité et où il a enseigné l'anglais. Il vit à Sherbrooke avec ses deux chiens.

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