Attaque des antifa contre Radio-Canada ou quand l’extrême gauche défend l’inacceptable

Dans la nuit du mercredi 13 mars, un appel est logé au service de police de la ville de Montréal. Des vitres auraient été vandalisées à la maison de Radio-Canada. De ce fait divers sans grande importance, on a ensuite constaté que l’attaque a été revendiquée par des anarchistes anonymes sur le site Montréal Contre-Information. En quoi cet incident est en réalité un fait social qui en dit long sur les contradictions internes à Radio-Canada ? Et en quoi ces mouvances dites antifascistes sont un problème pour notre société ? C’est ce que nous allons voir.

Radio-Canada, on a eu l’occasion d’en parler souvent ici sur Québec Nouvelles. C’est un fait bien connu et documenté que Radio-Canada sert des intérêts politiques, ceux des libéraux. Et que depuis la mise en minorité de Trudeau en 2019, celui-ci a décidé de radicaliser la ligne éditoriale pour refléter la « diversité » canadienne. Quitte au passage à bousculer les Québécois et les personnes aux sensibilités conservatrices.

On a eu droit ces dernières années à toujours plus de contenu orienté (pour ne pas dire propagandiste) sur les identités de genre, l’immigration et une certaine démonisation des conservateurs fédéraux. On se souvient des articles particulièrement grinçants en écriture inclusive, ou bien à interroger des autochtones de Californie sur des enjeux qui touchent les Québécois. Disons que l’objectivité s’est perdue en chemin.

Cependant, il arrive que Radio-Canada fasse encore son travail de façon professionnelle. On le voit avec la qualité de certaines émissions comme Enquête, La Facture ou L’épicerie. Ces émissions démontrent qu’il y a encore des journalistes qui veulent débusquer les mensonges et les personnes malhonnêtes. Ainsi, on a eu droit à une émission d’Enquête sur la transition des personnes mineures.

Pour le compte de l’émission, une adolescente de 14 ans a fait croire qu’elle cherchait un traitement d’affirmation de genre. Au bout d’une quinzaine de minutes, elle a obtenu du spécialiste une prescription de testostérone à s’injecter chaque semaine. Oui, vous avez bien compris. Sans même avoir d’explications sur les effets secondaires possibles d’un tel traitement.

Les décideurs politiques ont raison de s’inquiéter de cet accès trop facile à des traitements aux effets mal connus sur des enfants ou des adolescents en plein développement. L’Alberta a décidé de légiférer là-dessus, et au Québec, Éric Duhaime tire la sonnette d’alarme pour que justement, les personnes mineures soient mieux accompagnées et qu’elles ne puissent pas faire n’importe quoi au nom de la « liberté ».

Dans le communiqué de Montréal Contre-Information, nous pouvons lire au-delà des classiques récriminations de militants radicalisés, quelque chose d’inquiétant :

« Nous ne voulons pas du contrôle de l’état sur nos corps! Tout le monde devrait pouvoir expérimenter comme bon leur semble, quitte à faire des erreurs, sans avoir à demander la permission aux chiens de garde de l’état. Nous ferons de nos corps ce que bon nous semble, à tort ou à raison, n’en déplaise à l’état et à la petite bourgeoisie culturelle. »

Or, nous ne parlons pas là de personnes adultes, donc considérées par la loi comme responsables de leurs actes. Mais de personnes mineures. Les personnes mineures ne peuvent pleinement consentir à des traitements justement parce qu’elles sont vues par la loi comme ne pouvant être responsables. La pression sociale chez les jeunes pourrait faire par exemple que certaines adolescentes traumatisées par un historique d’abus puissent considérer que la seule façon d’en finir avec le malaise face à leur corps est de s’embarquer dans un aller simple vers une transition de genre aux conséquences potentiellement catastrophiques.

À une certaine époque, des gens marqués à l’extrême gauche considéraient qu’il fallait abolir l’âge de consentement et les lois destinées à protéger les enfants des abuseurs sexuels. Des gens comme Michel Foucault et Jean-Paul Sartre sont allés jusqu’à signer un manifeste pour la « liberté sexuelle » des enfants et leur « droit » d’explorer, et ce même avec des adultes.

Bien sûr, aujourd’hui, cela est vu comme une des pires dérives de l’esprit de mai 68 (interdit d’interdire), mais à l’époque, une certaine partie de la gauche libérale considérait cela comme allant de soi. L’extension du domaine des « droits » est une constante dans le militantisme. Et ce même si ces « droits » violent le consentement des enfants et ultimement leur santé physique et mentale à long terme.

Cela vieillira très mal. Plus personne n’ose défendre publiquement de nos jours la libération sexuelle des personnes mineures. Cela sera considéré comme tel dans les prochaines années pour les traitements d’affirmation de genre sur des personnes considérées comme étant inaptes à consentir librement et à assumer les conséquences de leurs actes.

Donc oui, les antifa sont une menace pour le bien-être des enfants en questionnement, qui devraient davantage être accompagnés sur le long terme par des psychologues, des psychiatres, des endocrinologues et des travailleurs sociaux que par des militants qui croient « qu’expérimenter » quitte à se « tromper » est un droit fondamental dans notre société. Dans une société qui couvre entièrement les soins de santé, c’est un minimum que le gouvernement fasse de la prévention et essaie tant bien que mal de limiter les dommages face à une science nouvelle et mal connue.

Anthony Tremblay

Après des études en politique appliquée à l'Université de Sherbrooke, Anthony Tremblay s'est intéressé notamment aux questions sociales telles que le logement ou l'itinérance, mais aussi à la politique de la Chine, qu'il a visité et où il a enseigné l'anglais. Il vit à Sherbrooke avec ses deux chiens.

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