D’après un article de Lauren Krugel publié dans The Canadian Press le 19 juin 2025
Selon un rapport publié par l’Association canadienne des producteurs pétroliers (CAPP), les entreprises de l’industrie pétrolière et gazière ont investi collectivement 14,4 milliards de dollars entre 2021 et 2023 dans des entreprises affiliées aux communautés autochtones. Lauren Krugel explique que ces chiffres ont été compilés par la firme iTOTEM Analytics, à partir des données fournies par 12 membres de la CAPP représentant à eux seuls la moitié de la production de pétrole et de gaz naturel en Alberta.
Sur ce total, pas moins de 13,9 milliards ont été dépensés en Alberta. Les entreprises autochtones concernées sont définies comme ayant une certaine participation de membres des Premières Nations, Métis ou Inuits. Lisa Baiton, présidente-directrice générale de la CAPP, affirme dans le communiqué que « le travail en collaboration avec les communautés et entreprises autochtones permet à l’industrie de soutenir la réconciliation économique et la prospérité à long terme ».
L’étude révèle que près de 18 % des dépenses de la chaîne d’approvisionnement de ces entreprises ont été dirigées vers des fournisseurs affiliés aux Autochtones. En Alberta, cela représente 585 entreprises desservant 110 municipalités et 45 communautés autochtones. La majorité de ces fonds a été investie dans le secteur de la construction, suivi par les services environnementaux, la gestion des déchets industriels et les services d’équipement et d’entretien.
John Desjarlais, directeur général du Indigenous Resource Network, a salué l’effort de transparence de la CAPP. Il indique que « l’impact est considérable », et ajoute que « l’un des grands moteurs de l’autodétermination passe par la réconciliation économique ».
Crystal Quocksister, gestionnaire de services chez iTOTEM et entrepreneure autochtone spécialisée en science des données, insiste sur l’importance de l’exercice : « Il reste du travail à faire, mais je suis optimiste, car je constate un engagement partagé entre les communautés autochtones, les entrepreneurs et l’industrie pour façonner ensemble l’avenir du développement des ressources ».
Le rapport indique également que les employés autochtones représentent 7 % de la main-d’œuvre dans le secteur pétrolier et gazier, un chiffre bien au-dessus de la moyenne nationale de moins de 4 %.
Lors du Global Energy Show à Calgary, Mark Maki, chef de la direction de Trans Mountain Corporation, a souligné la compétence des entrepreneurs autochtones, affirmant que « le fait qu’ils soient autochtones est un bonus. Mais ils sont bons dans ce qu’on leur demande de faire ».
En Colombie-Britannique, les Premières Nations participent activement aux projets de gaz naturel liquéfié (GNL). Lauren Krugel mentionne notamment le projet Cedar LNG à Kitimat, détenu majoritairement par la Nation Haisla en partenariat avec Pembina Pipeline Corp. Sa cheffe, Crystal Smith, a profité du même événement pour corriger une idée reçue : « Nous ne sommes pas un problème. Nous sommes en réalité la solution ».