Depuis quelques années, on peut constater que le déclin du français est bien réel dans la grande région de Montréal. Dans la métropole, l’anglais se positionne de plus en plus comme la langue de travail.
On peut observer le même phénomène à Laval où les communautés culturelles représentent une bonne partie de la population lavalloise. Voulez-vous une preuve? Jusqu’au milieu des années 2000, l’île Jésus était un champ de bataille électoral entre le PQ et le PLQ. Maintenant, tous les comtés, au niveau provincial, sont fortement rouges, sauf St-Rose qui est actuellement caquiste.
On observe le même phénomène à Longueuil où le PLC est maintenant compétitif, alors que ce n’était pas le cas il y a dix ans à peine. Il faut savoir qu’une forte majorité des immigrants vote pour le PLQ et le PLC. Donc, la langue de Molière va décliner aussi dans ces villes dans un avenir rapproché. Est-ce trop tard pour agir? Si la réponse est non, que pouvons-nous faire pour redresser la situation? Allons voir cela de plus près.
Tout d’abord, il sera question d’immigration. Dans son livre Disparaître, Jacques Houles démontre bien que le Québec accueille trop d’immigrants. En conséquence, Québec ne réussit pas à bien les intégrer à notre précieuse langue. C’est un gros problème qu’on doit résoudre. M. Houle propose dans son bouquin de baisser les seuils d’immigration (50 000 par an en ce moment) au niveau d’avant 2003, soit environ 30 000 par année.
« Il faut effectuer un retour au seuil maintenu jusqu’à la fin des années 90, soit d’environ 30 000 immigrants par année, ce qui ralentirait de moitié le déclin démographique des francophones dont la part dans la population québécoise serait d’environ 74% en 2036. En abaissant le niveau des admissions, le Québec vient de ralentir considération le processus d’érosion de sa majorité historique de langue maternelle française ».
Je suis tout à fait d’accord avec lui. Si le Québec décide d’accueillir moins de personnes, nous serons en mesure de bien les intégrer à la langue française. Étant donné que les nouveaux arrivants s’installent très majoritairement à Montréal, cela permettra de freiner l’anglicisation de notre métropole.
De plus, afin de s’assurer d’une bonne intégration des nouveaux arrivants au fait français, l’auteur propose de favoriser une immigration française à la hauteur de 75%. Les pays suivants seraient ciblés : la France, la Belgique, la Suisse et les pays d’Afrique francophone.
Ce sont les deux mesures les plus importantes qu’il faut adopter afin de stopper l’érosion de la langue française au Québec. Cependant, cela prend du courage pour préconiser une telle réforme. Malheureusement, aucun parti politique représenté à l’Assemblée nationale n’a ce courage.
Également, le Québec est une société vieillissante, comme le Japon, le faible taux de natalité de la majorité historique francophone a un effet négatif sur le fait français. Jacques Houles mentionne ce problème dans son livre :
« Or, à partir de 2009, la natalité au Québec se remet à baisser, et en 2017, le nombre de naissances chute à 83 900 et l’indice de fécondité, à 1.54. Pour rajeunir la population québécoise, il est donc souhaite d’encourager la natalité. D’autant plus qu’une société qui refuse d’accueillir la vie est vouée à disparaître dans une sorte de suicide collectif » .
L’auteur estime qu’encourager la natalité est une mesure primordiale pour combattre le déclin du français. Ce dernier croit que le gouvernement du Québec devrait bonifier ses politiques natalistes et faire la promotion de la famille afin d’encourager les couples à avoir des enfants.
Ensuite, l’enseignement du français au primaire et secondaire laisse à désirer. Une bonne partie des jeunes qui termine le secondaire ne maîtrise pas bien notre langue et ce n’est pas normal. Alors, le gouvernement devrait bonifier et améliorer la qualité de l’enseignement du français. Si on agit en ce sens, la maîtrise du français des diplômés serait renforcée.
Mais que doit-on faire concernant le niveau collégial? De plus en plus de jeunes francophones et d’allophones décident de faire leurs études collégiales dans des établissements d’enseignement anglophone. Les Québécois francophones font ce choix afin de renforcer leur connaisance de la langue anglaise, tandis que les allophones estiment que l’anglais est plus attrayant pour le marché du travail. Ils font ce choix pour cette raison.
Des observateurs estiment que la loi 101 devrait être imposée aux cégeps. Selon eux, cette mesure permettrait de freiner l’anglicisation du Québec. Faut-il adopter cette mesure? Je m’y oppose, car cela n’aurait qu’un impact minime sur la situation linguistique et cela violerait la liberté de choix, qui est primordiale à mes yeux.
En terminant, le français est en recul au Québec et il ne faut pas le nier. Je suis un nationaliste québécois et l’avenir de notre langue me préoccupe grandement. Il faut agir avant qu’il ne soit trop tard. Les mesures présentées par Jacques Houle sont nécessaires afin de combattre ce phénomène.
La CAQ se dit nationaliste, mais elle a présenté de faibles propositions. C’est une immigration trop forte et non intégrée qui est une menace pour l’avenir de notre langue. Mais, ce gouvernement n’a pas de courage pour agir en ce sens. C’est désolant, car c’est l’avenir de la seule nation francophone d’Amérique du Nord qui est en jeu ici.
Houle, Jacques, Disparaître, Liber, 2019.
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