Le déficit du gouvernement fédéral atteindra 184 milliards de dollars, soit 8,5 % du PIB, selon les dernières projections. L’augmentation faramineuse est essentiellement due aux nouvelles mesures de dépenses couteuses mises en place pour combattre les retombées économiques de la COVID-19.
La dernière projection de déficit, affichée par le directeur parlementaire du budget jeudi, est plus de trois fois supérieure au précédent record de déficit établi par l’ancien premier ministre conservateur Stephen Harper, qui avait enregistré un déficit de 56 milliards de dollars en 2009 pour faire face à la récession économique.
Le déficit budgétaire croissant poussera le ratio de la dette fédérale au PIB au-dessus de 40 %, selon le DPB — le plus élevé en 20 ans. Ce chiffre reste inférieur au record de 66,6 % atteint en 1996, qui a conduit à plusieurs années de mesures d’austérité budgétaire.
Avant que la pandémie ne se propage, le ratio dette nette/PIB du Canada était d’environ 30 %, et les libéraux avaient affirmé à plusieurs reprises qu’ils continueraient à faire baisser ce chiffre, afin de prouver leur prudence budgétaire. Cependant, dans sa mise à jour financière de 2019, le ministre des Finances Bill Morneau a affiché un déficit de 7 milliards de dollars plus élevé que prévu en 2020, ce qui a fait augmenter légèrement le ratio de la dette nationale.
Toutes ces projections ont depuis été rejetées, les gouvernements du monde entier versant des billions de dollars dans divers programmes et de nouvelles lignes de crédit afin d’attendre la fin de la pandémie.
Les mesures de dépenses directes annoncées par le premier ministre Justin Trudeau s’élèvent actuellement à 105 milliards de dollars, sans compter les dizaines de milliards de nouvelles lignes de crédit et les reports d’impôts.
La subvention salariale de 73 milliards de dollars est considérée comme une mesure particulièrement importante par les groupes d’entreprises et les économistes, qui ont fait valoir que l’économie canadienne devrait connaitre une reprise plus rapide si davantage de Canadiens restent employés, plutôt que d’être réembauchés après la levée de la politique de distanciation sociale.
Les chiffres du déficit croissant surviennent alors que Statistique Canada a annoncé jeudi un taux de chômage de 7,8 % en mars, après que 1,01 million de personnes aient perdu leur emploi au cours du mois.