Face à la montée de la violence armée à Montréal et quelques jours après les meurtres aléatoires de trois personnes, Ottawa verse 42 millions de dollars à Québec afin de soutenir des activités liées à la prévention et l’intervention. Une bonne partie de ces fonds seront utilisés par la « stratégie Centaure », une cellule de six corps policiers québécois travaillant activement à l’endiguement de la violence dans les communautés depuis septembre 2021.
Les fonds alloués vont donc directement dans les communautés concernées par cette violence, et on parle principalement de mesures de préventions visant à diminuer l’attrait pour les gangs et le crime organisé.
Cela dit, Ottawa cherche à aller un peu plus loin. Reconnaissant pour une rare fois le problème de la porosité des frontières, le ministre fédéral de la Sécurité publique Marco Mendicino évoque donc la possibilité de « faire des examens sur toutes les voitures » traversant la frontière… Il évoque en outre le programme de rachat d’armes à feu que son gouvernement mettra en place plus tard dans l’année.
En bref, c’est encore le citoyen ordinaire qui paiera pour l’incompétence gouvernementale. Plus de mesures et d’attentes aux frontières et plus de pression sur les propriétaires légaux d’armes à feu, tout ça alors que la majorité des armes illégales passent par la réserve de Akwesasne, sur la frontière entre le Québec, l’Ontario et les États-Unis.
Plus tôt cette année, l’ambassade américaine à Ottawa accusait effectivement les douaniers canadiens d’avoir « peur des Mohawk » et de laisser la réserve d’Akwesasne faire passer de grandes quantités d’armes illégales à destination de Toronto et de Montréal.
Ce n’est probablement pas la seule cause de la violence armée à Montréal, et des initiatives de prévention sont évidemment souhaitables, or il est curieux que tant de fonds soient mobilisés sans qu’il n’y ait de focus réel sur les principaux points de trafic de ces armes.