Traduit de l’anglais. Article de Lindsay Shepherd publié le 12 novembre 2024 sur le site True North Wire.
Une nouvelle enquête sur la liberté d’expression dans les campus révèle que 63 % des étudiants canadiens de premier cycle craignent des conséquences professionnelles s’ils expriment honnêtement leurs pensées et leurs opinions en classe.
Parmi les sanctions formelles qu’ils redoutent, citons l’attribution d’une note inférieure par leur professeur, le refus d’un professeur de leur écrire une lettre de recommandation ou le dépôt d’une plainte contre eux par un camarade de classe. Mais les étudiants craignent également les conséquences sociales, comme le fait d’être critiqué par un pair sur les médias sociaux ou d’être mal aimé par leur professeur.
En outre, 40 % des répondants affirment avoir subi des conséquences négatives après avoir exprimé leurs opinions sur des sujets controversés, par exemple en étant réprimandés par le corps enseignant ou le personnel de l’université ou dénoncés sur les médias sociaux par des camarades de classe ou des enseignants.
L’enquête de l’automne 2024, commandée par l’organisation Heterodox Academy, spécialisée dans la diversité des points de vue, a également révélé que plus de la moitié des personnes interrogées approuvent certaines restrictions à la liberté d’expression sur les campus.
Les étudiants canadiens se montrent réticents à aborder des sujets sensibles en classe. La guerre entre Israël et le Hamas est le sujet qui suscite le plus de réticences.
Plus de 54 % des étudiants interrogés se disent réticents à discuter du conflit israélo-palestinien, 51 % se disent mal à l’aise à l’idée d’évoquer le transgenrisme et 45 % ne veulent pas du tout parler de politique sur le campus.
En revanche, les étudiants se sentent très à l’aise pour discuter du changement climatique et de la diversité, de l’équité et de l’inclusion dans les amphithéâtres et les séminaires. Qu’ils se considèrent comme conservateurs ou progressistes, 70,4 % d’entre eux se sentent à l’aise pour parler du changement climatique et 72 % se sentent libres d’aborder le sujet de l’EDI.
Les étudiants qui penchent « très à gauche » ou « très à droite » sur l’échiquier politique sont beaucoup plus susceptibles de se sentir à l’aise pour discuter de questions controversées que ceux qui sont politiquement modérés. Toutefois, les auteurs de l’enquête soulignent que « lorsque seuls les étudiants les plus extrémistes sur le plan idéologique participent aux discussions sur les sujets controversés sur le campus, la qualité du discours peut en souffrir ».
« Ceux qui se situent aux extrêmes politiques sont plus susceptibles de faire preuve de biais de confirmation, de fermeture d’esprit et de raisonnement motivé, transformant les discussions en chambres d’écho plutôt qu’en échanges productifs visant à une compréhension plus profonde », poursuivent les auteurs de l’enquête.
Les 1 548 personnes qui ont répondu à l’enquête représentaient plus de 250 établissements d’enseignement supérieur au Canada, allant des grandes universités aux petits collèges.