Vous l’avez remarqué ces derniers jours, nous parlons beaucoup (avec raison!) des dépenses exorbitantes de l’Office de consultation publique de Montréal, une créature financée par la ville, donc par les contribuables. Un repas dans un bar à huîtres de Paris pour 347$, trois écrans pour 20 000$, de beaux voyages dans des lieux exotiques pour les proches des responsables de cet organisme public. Mais il n’y a pas qu’à Montréal où on se régale aux frais des contribuables. La mairesse de Paris Anne Hidalgo est dans l’eau chaude pour un voyage en Polynésie. Qu’est-ce que ces scandales nous disent du type de gauche libérale qui dirige Montréal et Paris? Ils ont beaucoup en commun, et nous allons voir ce qu’il en retourne.
Évidemment, lorsque nous parlons de politique en 2023, nous ne pouvons éviter la novlangue ou le langage managérial. Cela est tout particulièrement vrai au niveau municipal. Lisez comment la bebitte de la ville se présente : « L’Office de consultation publique de Montréal est un organisme institué en 2002 par l’article 75 de la Charte de la ville de Montréal dans le but d’assurer un processus de Concertation publique crédible et transparent ».
Cela ne vous sonne pas une cloche? On parle ici d’un organisme dont la mission est supposée de consulter la population sur des projets urbains. Pas spécialement de missions coûteuses à l’étranger où l’on ne voit pas le réel objectif. Dans l’article du Journal de Montréal, on rapporte : « selon la professeure à l’UQAM spécialisée en gestion municipale, Danielle Pilette, si les voyages pouvaient être pertinents il y a 20 ans pour l’OCPM, ils le sont beaucoup moins aujourd’hui. «Les mécanismes de consultation publique, ce n’est plus nouveau. Il y a des départements universitaires, des observatoires [qui étudient cela]. Donc, on devrait probablement réduire de beaucoup les voyages à l’étranger», juge-t-elle ».
Bien sûr, tout cela est fait pour réduire la consommation d’énergies fossiles, pour le bien de la planète! On croirait rêver. On parle, on concerte, on consulte, on prend de belles photos de pelletées de terre, pour après taxer les contribuables, les sanctionner ou réprimer leur liberté. Voilà comment fonctionne la gauche libérale au municipal. On ne constate strictement aucune amélioration de la qualité de l’air, de la gestion des ordures (une catastrophe à Montréal et à Paris), mais par contre, oui, vous allez remarquer une différence dans la hausse de votre compte de taxes! Et gare à celui qui oserait ignorer de payer son compte!
On dit souvent que Montréal et Paris sont les plus grandes villes francophones du monde (elles sont peut-être en Afrique, mais admettons), et qu’elles ont en commun d’être des centres culturels, universitaires et internationaux de premier plan. Elles sont aussi très fréquentées par les voyageurs du monde entier. Tout particulièrement Paris. Paris est la ville la plus visitée du monde. Elle est visitée à un point tel qu’il existe un syndrome pour les asiatiques qui éprouvent un choc culturel majeur lorsqu’ils constatent le décalage entre le Paris qu’ils ont imaginé avec Amélie Poulin, Édith Piaf et Mireille Mathieu, et la réalité avec les camps de migrants, la drogue et la violence au quotidien.
Dans la plus belle ville du monde, comme dans la ville aux cent clochers, les administrations municipales sont contrôlées par une forme de gauche libérale (faut bien que l’argent rentre), libertaire sur le plan des mœurs (drogues, sexualité libre), bobo (bourgeois bohèmes) et obsédée par l’écologie punitive. Ces gens pensent que l’environnement, cela se protège en imposant des mesures restrictives sur les automobilistes, les contribuables qu’il faudrait toujours taxer davantage pour les forcer à faire de « bons choix ».
D’ailleurs, Valérie Plante a son équivalent en France, soit la mairesse de Paris Anne Hidalgo. Celle-ci est issue du Parti socialiste, qui n’existerait plus si ce n’était pas de son emprise sur la ville de Paris. Récemment, Madame Hidalgo, qui accueillera les Jeux olympiques dans sa ville en 2024, prétend s’être déplacée en Polynésie française pour la tenue prochaine des épreuves de surf à Tahiti. Or, celle-ci n’était pas présente lors de l’ouverture du site…
Le département des communications de la ville (qui regroupe quand même 200 employés) est en panique et tente de justifier ce qui était un voyage personnel d’agrément de la mairesse avec sa famille. Qu’est-ce que cela dit à la fois de la ville de Montréal et de Paris? Que ces villes sont très mal gérées. Des Montréalais comme des Parisiens dénoncent régulièrement sur les réseaux sociaux la dégradation de la qualité de la vie dans les quartiers centraux aux prises avec de l’itinérance, de la toxicomanie et du vandalisme.
De plus, on donne des postes politiques à des amis qui eux en feront profiter les amis et la famille. Elle n’est pas belle la vie? Dites à vos enfants que s’ils veulent réussir dans la vie, qu’ils n’ont pas besoin de travailler dur et de faire des études dans les sciences, mais de connaître quelqu’un à la ville qui pourra leur fournir un bullshit job. Selon l’anthropologue David Graeber, un bullshit job est un emploi inutile et potentiellement nuisible à la société que la personne qui l’occupe est incapable de définir clairement ses tâches et sa mission.
De l’argent? Il y en aura toujours! S’il en manque, nous n’aurons qu’à augmenter le fardeau fiscal des citoyens! Voilà comment on raisonne quand on dirige un organisme public à la mission indéfinie et qui manque totalement de transparence. Vous voulez sauver la planète? Pour ça, il faudra consulter, concerter, taxer et réprimer. Sinon, voyagez et mangez au restaurant. Le département des communications trouvera bien des excuses pour ça.