Ce n’est un secret pour personne, de figures ancienne et récentes font beaucoup parler chez les libéraux. Philippe Couillard, Denis Coderre, Antoine Dionne Charest. Il faut dire que les libéraux du Québec sont désespérés et doivent faire avec ce qu’ils ont sous la main pour entretenir l’espoir qu’ils retrouveront un jour le pouvoir. Voici pourquoi nous assistons à une réhabilitation dans les médias de libéraux que l’on pensait battus pour toujours.
La « surprise » en ce début d’année, c’est le « retour » de Denis Coderre. Longtemps député libéral fédéral, ministre et qui a également porté la casquette de maire de Montréal, il est un politicien de la vieille école. Il sait manier mieux que quiconque la langue de bois. À plusieurs reprises, nous avons assisté à ses « come back », à sa prise en main de sa santé sérieusement compromise (ce que nous saluons). Il est en somme un personnage. Mais c’est qu’avec deux échecs pour faire réélire comme maire de Montréal, on sent qu’il est usé.
Celui-ci a refusé de révéler le salaire qu’il faisait comme lobbyiste auprès de la ville de Montréal dans le dossier des Publi-Sacs. Notre époque est très sévère sur les manquements à l’éthique, et il faut dire qu’éthique et vieux fond libéral ne vont pas ensemble. De même, Coderre est blâmé pour le fiasco de la Formule E. Cette course d’autos électriques n’a pas attiré les foules malgré d’importants investissements et des billets offerts gratuitement. C’est comme s’il y avait un acharnement chez Denis Coderre pour être « chef » de quelque chose. Pierre Falardeau l’avait soulevé dans l’un de ses derniers recueils. Il avait vu juste une fois de plus.
La Presse est en mission pour créer de toutes pièces des « légendes » autour des figures connues ou émergentes du Parti libéral. Même si cela demeure particulièrement pathétique, on ne peut pas les blâmer d’essayer de pousser leur agenda. Par exemple, personne ne connaissait Antoine Dionne Charest avant le dossier de La Presse sur sa vie. Nous apprenions que monsieur avait organisé un mini camp du non dans sa chambre d’enfant lorsque son père était l’un des leaders de ce camp. Mais pas grand-chose sur ses réelles compétences, mis à part qu’il avait grandi dans un milieu très politisé.
C’est l’exemple parfait d’un individu qui a monté socialement uniquement par le nom de son père. À une certaine époque, c’était Justin Trudeau qui émergeait comme successeur de son père. Maintenant, la nouvelle dynastie politique libérale, c’est celle des Charest. Un article Wikipédia était en cours d’écriture pour monsieur Dionne Charest, mais des modérateurs ont refroidi le zèle de certains contributeurs du site en affirmant qu’il n’avait rien fait dans la vie à part être le « fils de ». Nombreux sont les commentateurs politiques potentiels pour Radio-Canada, mais qui n’auront jamais la chance de prouver leur valeur, car ils n’ont pas les bons contacts ou le « bon nom ». Désolant.
Un grand oublié en voie de réhabilitation, c’est le docteur Philippe Couillard. Celui qui fut battu par la plus cuisante défaite libérale de l’histoire en 2018 a fait l’objet d’un dans La Presse. Celui-ci se prononce sur des enjeux de société. Il est notamment favorable aux 500 000 immigrants (sans compter les illégaux, les « temporaires » et les étudiants) par année de Justin Trudeau. Aucune introspection des vieilles méthodes libérales. Des coupures faites n’importe comment. De la création par le docteur Barrette d’un monstre bureaucratique qu’est la fusion de nombreuses institutions de la santé.
Les libéraux prétendent avoir « changé ». Avoir fait un trait sur cette sombre période de l’Histoire du Québec que sont les années Charest-Couillard. Pourtant, quand on regarde de plus près, ils sont nostalgiques de cette époque, car ils possédaient ce qui dans leur tête revient à eux naturellement : le pouvoir. Les libéraux n’acceptent pas dans leur orgueil d’être dans l’opposition. La passion des libéraux à chaque fois que Jean Charest est évoqué montre bien que cette époque n’est pas si lointaine de nous. Que ceux-ci acceptent les scandales, la corruption, la mauvaise gestion et le recul de la nation québécoise.
Il y a des raisons pourquoi les Québécois ont fait une croix définitive sur ce vieux parti. Celui-ci est incapable de toute autocritique, et il est impossible pour les Québécois de pardonner l’arrogance des gouvernements libéraux. Il faudra plus que ressortir Philippe Couillard, Antoine Dionne Charest ou Denis Coderre pour redonner un second souffle au parti. Les Has Been n’ont jamais inspiré le changement. Jamais.