Maya Yang et Diana Ramirez-Simon rapportent dans The Guardian qu’un homme a blessé huit personnes à Boulder, au Colorado, après avoir lancé un engin incendiaire lors d’un rassemblement en soutien aux otages israéliens toujours détenus par le Hamas à Gaza. L’incident, qualifié d’« acte de terrorisme » par le FBI, survient dans un climat déjà tendu autour du conflit israélo-palestinien.
Selon les informations recueillies par The Guardian, le suspect, Mohamed Sabry Soliman, âgé de 45 ans, aurait crié « Free Palestine » avant de lancer l’engin sur un groupe de manifestants pacifiques dans une zone piétonne du centre-ville de Boulder. Le rassemblement, organisé dans le cadre d’un événement hebdomadaire appelé Run for Their Lives, visait à maintenir l’attention publique sur le sort des otages israéliens détenus par le Hamas depuis l’attaque du 7 octobre 2023.
Le FBI considère l’événement comme une attaque ciblée : « Il est clair qu’il s’agit d’un acte de violence ciblé », a déclaré l’agent spécial Mark Michalek, ajoutant que les autorités ne disposent d’aucune preuve d’un lien entre le suspect et un groupe organisé. Le chef de la police locale, Stephen Redfearn, plus prudent, a initialement évité de qualifier l’événement d’attentat terroriste, évoquant la nécessité d’approfondir l’enquête avant de se prononcer sur les motivations.
Les victimes, âgées entre 67 et 88 ans, ont subi des blessures allant de brûlures mineures à très graves. Quatre d’entre elles ont été hospitalisées localement, tandis que deux ont dû être transportées par hélicoptère à Aurora. Une témoin, Brooke Coffman, étudiante universitaire, a indiqué à Reuters avoir vu plusieurs femmes allongées au sol, visiblement brûlées aux jambes, dont l’une enveloppée dans un drapeau par un autre manifestant.
L’attaque a suscité une vague d’indignation. Le gouverneur du Colorado, Jared Polis, a condamné un « acte haineux inacceptable », exprimant sa solidarité avec les victimes. Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réagi depuis Jérusalem, déclarant que les personnes attaquées l’ont été « simplement parce qu’elles étaient juives », appelant les autorités américaines à une justice exemplaire.
Le leader démocrate au Sénat américain, Chuck Schumer, a qualifié l’attaque d’« horrifiante » et a exhorté à une mobilisation contre l’antisémitisme, dans un climat où les tensions autour du conflit au Moyen-Orient se traduisent par une recrudescence des actes haineux sur le sol américain.
Réactions à Toronto : renforcement des mesures de sécurité dans les lieux de culte
Phil Tsekouras explique sur CP24 que la police de Toronto a réagi promptement à l’attaque de Boulder en maintenant une présence « visible et renforcée » autour des lieux de culte, des écoles et des centres communautaires de la ville.
Dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux, le Service de police de Toronto affirme que sa priorité demeure « le bien-être et la sécurité de nos communautés ». L’agression au Colorado, perpétrée avec des cocktails Molotov et un dispositif de type lance-flammes artisanal, a immédiatement suscité des mesures de sécurité accrues à Toronto, déjà sur le qui-vive depuis la fusillade meurtrière de mai au Capital Jewish Museum à Washington.
Dans les deux attaques, à Washington et à Boulder, les suspects auraient crié « Free Palestine », ce qui renforce la perception d’une radicalisation autour du conflit international, se traduisant par des violences antisémites sur le sol nord-américain.
Plus au nord de la ville, la police de la région de York a également indiqué, dans un communiqué relayé par CP24, qu’elle maintiendrait une présence policière élevée « par mesure de précaution » autour des lieux de culte et des centres communautaires religieux. La police régionale de Halton a confirmé à CTV Toronto avoir pris des mesures similaires.
Le maire de Vaughan, Steven Del Duca, a qualifié l’attentat de Boulder d’« épouvantable » et a appelé à un renforcement des lois et à une application plus rigoureuse à tous les niveaux gouvernementaux pour protéger les citoyens juifs. Plusieurs municipalités du Grand Toronto, dont Toronto et York, ont adopté des règlements de type zone tampon (bubble zone) pour limiter les manifestations autour des lieux de culte, dans le but de prévenir les obstructions et d’assurer la sécurité des fidèles.
Selon Phil Tsekouras, la montée de l’antisémitisme à Toronto est documentée par le dernier rapport annuel sur les crimes haineux publié par le Toronto Police Service Board : en 2024, les crimes haineux ont augmenté de 19 %, les Juifs étant parmi les cibles principales. Cependant, les données préliminaires pour 2025 suggèrent une baisse de 47 % de ces crimes — une tendance que les autorités souhaitent voir se maintenir malgré les récents incidents.
Dans un climat international de plus en plus polarisé, la vigilance des autorités canadiennes illustre l’importance de répondre avec fermeté et rapidité aux actes de haine, tout en s’assurant que les tensions à l’étranger ne se traduisent pas en violences domestiques.