Bien avant la pandémie, nous savions tous et toutes que le quotidien des personnes hébergées dans certains CHSLD et dans certaines résidences privées n’était pas rose. Manque de personnel, sous financement, ratios intervenants patients trop élevés et j’en passe. En fait, il y a vingt ans que j’en parle. Que dis-je ? Que je m’époumone en déchirant ma chemise sur toutes les tribunes afin d’alerter la population et le gouvernement. Il faut dire qu’avec le précédent gouvernement et celui que je surnomme non affectueusement, le Dieu de la santé, c’était peine perdue. Pour lui, je n’étais qu’un hurluberlu qui l’a talonné sans arrêt en tentant de lui faire comprendre que les bâtisseurs de notre société et les personnes qui les cajolent en voyant à leur bienêtre méritent mieux. « Ce n’est pas un préposé que va me dire quoi faire. » Il ne l’a jamais dit publiquement, mais il l’a probablement pensé. Je l’imagine, car d’autres l’ont pensé avant lui, principalement dans mon milieu de travail. En fin de compte, je m’en contrefiche de ce que pensent les gens. Mon seul but était, est et sera de faire bénéficier nos ainés et toutes les personnes hébergées en institution, de soins dignes, justes et respectueux.
Dans mon ancienne vie de syndicaliste, j’ai participé à des dizaines de manifestations de toutes sortes. Immanquablement, j’ai scandé le mot « solidarité » à chaque fois, des centaines de fois. Ce mot qui sortait de ma bouche par automatisme est reconnu dans toutes les organisations ouvrières à travers le globe. Je connaissais sa définition certes, mais jamais l’action d’être solidaire ne s’était manifestée comme elle le fait depuis le début de cette crise sanitaire qui ne laisse personne indifférent.