Durant la dernière campagne présidentielle américaine, beaucoup d’artistes ont pris position pour Kamala Harris. Ils espéraient que leur influence allait jouer dans la balance et inciter plus de gens à voter pour la candidate démocrate. Pourtant, ce fut un échec patent. Ici chez nous également, les artistes qui se mêlent de politique s’y cassent les dents. Pourquoi? C’est ce que nous allons voir.
La vedette la plus populaire du monde en ce moment, Taylor Swift, a affirmé qu’elle était pour Kamala Harris. Ainsi qu’une quantité d’artistes bien-pensants. Certains sont même allés jusqu’à affirmer vouloir quitter les États-Unis si Donald Trump était réélu. Mauvaise nouvelle pour eux : les écrits sur Twitter laissent des traces. Et Internet n’oublie jamais.
Ils devront soit assumer qu’ils ont parlé trop rapidement, et s’excuser platement, ce qui est peu probable étant donné leur ego démesuré. Ou bien ils devront quitter réellement les États-Unis. Ellen DeGeneres, animatrice déchue suite à des scandales d’abus sur ses employés, a annoncé quitter les États-Unis pour le Royaume-Uni avec sa femme.
Malheureusement pour elle, peu importe où elle ira, il est probable que le pouvoir soit pris un jour ou l’autre par la droite nationaliste, ou du moins, ceux qu’on appelle vulgairement des « populistes ». Au Royaume-Uni, Nigel Farage est un sérieux prétendant au poste de premier ministre. En France, Marine Le Pen est aux portes de la présidence.
Même au Canada, Pierre Poilievre sera selon toute vraisemblance premier ministre. Comment les artistes bien-pensants réagiront-ils? Faire une autre crise du bacon face au choix populaire? Ou bien aller là où le « populisme » ne peut se rendre : sur la lune ou dans les abysses? Parce que tous les pays occidentaux virent progressivement à droite. Ne parlons pas du reste du monde.
Donc, est-ce vraiment une bonne idée pour les artistes d’étaler leurs états d’âme sur X (Twitter)? Non, pas vraiment. Ils feront l’objet de critiques de la part de ceux qui paient pour aller voir leurs films. À une certaine époque, un mauvais film qui faisait un échec dans les salles était la responsabilité du réalisateur ou des producteurs. Maintenant, on blâme un public trop masculin, trop blanc.
Bref, les artistes font porter le blâme de leur échec sur le dos du public, qui est parfaitement en droit de voter avec son argent. Au Québec également, les artistes de Radio-Canada, TVA et des plus petits médias ont du mal à reconquérir le public. Pourquoi? Parce que le Québec est un petit milieu, et agir comme le font certains, c’est forcément s’attirer de l’hostilité.
Regardez l’émission Tout le monde en parle. Qui n’est plus l’ombre de ce qu’elle a déjà été. Le succès a pris à la tête de l’animateur, ainsi que de son équipe. Trop sûre d’elle, trop arrogante. Cela ne ressemble pas au caractère des Québécois. Surtout qu’au Québec, le marché est trop petit pour se faire détester de pans entiers de l’électorat.
Pas surprenant qu’après, les gens décrochent de la télé québécoise. Ou bien qu’ils vont boycotter les artistes. Acheter, c’est voter comme on dit. C’est sûrement le seul pouvoir qui reste face à des machines bien huilées et subventionnées comme Radio-Canada. Qui nous impose une seule vision, celle de la justice sociale, quand tout le monde est contraint de payer pour.
Nous vivons une véritable guerre culturelle, entre un camp « progressiste » absolument intransigeant, incapable d’introspection, et un autre, « conservateur », qui demande plus d’équité de la part de ceux qui donnent des subventions. Il est normal que les gens aient des opinions, incluant les artistes les plus célèbres, mais faut-il leur rappeler que c’est le public qui « vote » avec son argent? Et qu’il ne veut pas être blâmé, car certains se pensent au-dessus de tout le monde?