Traduit de l’anglais. Texte de David Shribmam publié le 15 janvier 2023 sur le site du Globe and Mail
La curieuse, déconcertante et toujours plus profonde affaire des documents présidentiels secrets et occultés a bouleversé les habitudes à Washington.
Alors que de nouveaux documents confidentiels continuent d’apparaître, la question de la possession illégale de documents secrets n’est plus un scandale propre à Donald Trump, mais un scandale partagé par lui et son successeur, Joe Biden. La décision du ministère de la Justice d’inculper ou non M. Trump pour possession illégale de documents gouvernementaux a donné lieu à une décision parallèle concernant une action en justice contre un président du même parti que le procureur général.
Les républicains qui, d’ordinaire, pourraient se réjouir de la perspective qu’un conseiller spécial examine la conduite d’un président démocrate sont au contraire préoccupés par le fait que l’enquête pourrait éclipser, voire neutraliser, leurs propres enquêtes.
Par-dessus tout, le phénomène inhabituel de deux présidents – des adversaires possibles lors des élections de l’année prochaine – partageant le même crime potentiel pourrait miner la possibilité que M. Trump fasse l’objet d’une action en justice fédérale.
Depuis le début, il est clair que parmi toutes les enquêtes judiciaires sur les activités commerciales, personnelles et politiques de M. Trump – y compris ses efforts pour renverser l’élection de 2020 et son rôle dans la fomentation de l’insurrection du 6 janvier 2021 au Capitole – celle qui avait le plus de chances de déclencher des accusations fédérales concernait sa possession de documents secrets dans sa maison de Mar-a-Lago.
La raison : L’affaire des documents potentiels n’implique pas de poursuivre un ancien président pour ses actions pendant son mandat ; son crime présumé s’est produit après qu’il a quitté la Maison Blanche, aussi distinct de toute réclamation sur l’immunité présidentielle – elle-même un concept spécieux, sujet à des débats et à des décisions de justice – qu’une infraction au code de la route qu’il pourrait encourir en tant qu’ex-président conduisant à Palm Beach.
L’équité, ou du moins l’équité perçue, fera qu’il sera extrêmement difficile pour M. Garland d’engager des poursuites fédérales contre l’un sans le faire contre l’autre. Peu importe que les documents d’un président soient plus sensibles que ceux de l’autre, ou que l’un ait eu plus de documents que l’autre, ou même que l’un ait cherché à faire obstruction à la justice alors que l’autre ne l’a pas fait.
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Pour lire l’article dans sa forme originale : https://www.theglobeandmail.com/world/us-politics/article-biden-classified-documents/?fbclid=IwAR0Hca5jl8W7ddlLd2GJb18sPq_ga180hU2ssj_66xf9G5FP8hv3xDT6qJA