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Bilan de la campagne électorale de 2022 au Québec

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Ce soir à 8 heures, les Québécois auront choisi leurs représentants et le parti qui dirigera la province pour les quatre prochaines années. Voici donc un bref récapitulatif d’une campagne électorale qui, quoiqu’atypique, n’a pas particulièrement éveillé les passions.

Avant même qu’elle ne soit officiellement démarrée, cette campagne a commencé avec le lancement de la campagne du PCQ au complexe hélicoptères de la capitale le 21 août à Québec, où Éric Duhaime, rappelant les récentes dépenses publicitaires de la CAQ, affirmait ne pas avoir à attendre après Legault pour démarrer sa machine électorale.

Prenant la CAQ et les autres partis de cours, le PCQ allait imposer les enjeux économiques dans les deux premières semaines de campagne, lavant d’entrée de jeu son image de parti obsédé par la gestion pandémique et forçant les autres partis à se positionner de manière défensive sur ces sujets clés.

Rapidement, des menaces de morts envoyées à différents candidats offriront une porte de sortie au partis traditionnels qui tenteront rapidement d’accuser le PCQ d’être à la source de la « toxicité » dans le débat public québécois.

Malgré le fait que le climat toxique ait été alimenté de part et d’autre du spectre politique et tout particulièrement pendant la pandémie, la controverse met tout de même Duhaime pour la première fois sur la défensive.

Suite à cela, la CAQ et les vieux partis ont rapidement réorienté la campagne sur les enjeux identitaires tels que l’immigration et la langue.

La CAQ ayant toujours capitalisée sur ces thèmes, notamment avec sa posture autonomiste et ses lois sur la laïcité et sur la langue, n’hésite jamais à les ramener lorsqu’elle est en difficulté.

Or cette fois, on sentait Legault et son parti beaucoup plus maladroits, et ils ont dû rétropédaler sur beaucoup de leurs déclarations. La chose profite alors beaucoup aux vieux partis tels que le Parti Libéral, Québec Solidaire et le Parti Québécois, habitués à ce genre de débats et à la défense de clientèles électorales.

Pendant ce temps, le PCQ approche la communauté anglophone de Montréal d’une manière si décomplexée, en s’attaquant à la loi 96, que la chose dérange beaucoup de Québécois qui jugent cette approche opportuniste, voir « ethno-masochiste ». S’il est vrai que de bons gains peuvent être faits sur le déclin du Parti Libéral, s’opposer au quasi-consensus du Québec au sujet de la protection de la langue est pratiquement suicidaire.

Après l’interruption dans la campagne du décès de la Reine d’Angleterre, les débats télévisés font place à une nouvelle dynamique, notamment avec les bonnes performances de Paul Saint-Pierre Plamondon et la remonté du PQ.

Beaucoup de Québécois, sans nécessairement être contre la CAQ, affirment ne pas la vouloir trop forte à l’Assemblée Nationale et commencent alors à réfléchir à une alternative. Le retour au bercail de beaucoup de péquistes devient alors naturel, et bien que le PCQ et Éric Duhaime ait gagné beaucoup en crédibilité, une sorte de crainte de la nouveauté semble refroidir les intentions de vote réelles.

C’est alors que, dans un coup de théâtre destiné à détourner l’attention, Legault affirme que Québec Solidaire forme la véritable opposition. Cette tentative d’ignorer le PCQ, le PQ et le PLQ ne sera pas prise au sérieux et n’altérera pas vraiment la dynamique de la campagne

Une semaine plus tard, dans une sorte de réponse à cette manœuvre douteuse, Paul Saint-Pierre Plamondon affirme que le PCQ d’Éric Duhaime mérite d’être représenté à l’Assemblée-Nationale, dans une sorte de stratégie de « l’ennemi de mon ennemi est mon ami ».

Enfin, ce n’est qu’in extremis, dans les derniers jours de campagne, que les grands médias se décideront à publier des révélations sur le rôle de la firme d’expertise conseil Mckinsey dans la gestion de la pandémie. En fait, la pandémie ne sera pratiquement pas abordée dans les principaux débats de la campagne, malgré le fait qu’elle ait été le plus grand perturbateur de la vie des Québécois dans les trois dernières années.

Bref, ce fut une campagne plutôt surprenante, avec de nombreux revirements, mais qui a semblé plutôt tiède en comparaison avec les enjeux de la société Québécoise actuelle. Une sorte de résignation face au retour annoncé comme inévitable de la CAQ au pouvoir, une lassitude face à l’écroulement des partis traditionnels et un scepticisme à l’égard du PCQ et de QS semble enliser tout enthousiasme réel. Les Québécois cherchant plus à créer un contrepoids au pouvoir actuel qu’à le remplacer.

Cette assurance du retour massif de la CAQ pourrait cependant rendre ses électeurs trop confiants, fragiliser leur mobilisation et créer des surprises lors des décomptes.

Il faut tout de même dire qu’en termes d’énergie et de mobilisation, le Parti Conservateur du Québec est de loin celui qui a attiré le plus de foules et qui démontre le plus haut taux de détermination.

Le retour du PQ comme alternative, aussi, pourrait déjouer les sondages les plus respectés.

Bref, nous vivons une époque de grande volatilité électorale où tout se décide dans l’urne. Il vaut donc mieux rester prudents quant à nos prédictions.

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