Les médias aiment beaucoup parler, ces temps-ci, de ceux qui annulent leur voyage aux États-Unis. Des anecdotes sont montées en épingle, comme ces quelques Canadiens et Britanniques détenus dans des prisons pour migrants en raison d’une erreur administrative. Or, Le Nouvelliste de Trois-Rivières a produit, une fois n’est pas coutume, un bon article sur la raison pour laquelle nous ne devrions pas annuler nos vacances aux États-Unis.
Dans l’article « Merci de faire voyager les jeunes aux États-Unis », le journaliste Éric Faucher s’entretient avec Jean-Sébastien de la Chevrotière, qui accompagne depuis des années des groupes scolaires aux États-Unis. L’article, tout en nuance, rapporte la réalité des passages aux douanes, loin du cauchemar kafkaïen tel que présenté par le 98,5 ou TVA.
La réalité, c’est que les douaniers avaient déjà le droit de fouiller les téléphones portables et les ordinateurs depuis des années. D’ailleurs, la plupart des pays réservent ce droit à leurs agents. Or, l’immense majorité des gens ne sont jamais inquiétés. Les douaniers ont probablement mieux à faire que d’embêter des gens à la frontière pendant qu’une file d’attente se forme.
L’article est touchant dans la mesure où il dit que les Américains s’estiment heureux que des Québécois et des Canadiens les visitent malgré tout. Ils vont même jusqu’à les remercier de venir malgré les menaces tarifaires. Un agent de sécurité aurait d’ailleurs affirmé que New York n’est pas Donald Trump.
Quoi qu’on pense du président américain, il ne faut pas boycotter un pays par détestation, surtout notre seul voisin, et malgré ce qui se passe, un grand allié. Les politiciens finiront bien par s’en aller un jour, mais les frontières demeureront. Et il y a sûrement des occasions à ne pas manquer.
Par exemple, sur un site spécialisé dans les billets d’avion comme Flytrippers, un aller-retour Montréal–Hawaï s’est affiché pour environ 230 $. Mais il faut dire que les principales difficultés pour voyager aux États-Unis ne sont pas d’ordre politique, mais en raison de l’inflation folle qu’ils vivent là-bas, en plus de la faiblesse de notre dollar.
Comme le dit le guide dans l’article, les femmes de ménage ne gagnent pas de gros revenus aux États-Unis. Et celles-ci, ainsi que bien d’autres, perdront leur emploi si le boycott devient généralisé. Rappelons d’ailleurs que les États les plus fréquentés par les Québécois n’ont pas voté pour Donald Trump. Donc, c’est contre-productif de pénaliser des gens qui n’ont rien à voir avec cette guerre tarifaire.
Le mieux que l’on puisse faire, c’est d’acheter local et de voyager local. Pas par haine des États-Unis, mais parce qu’on désire sincèrement aider notre économie. Mais il est inutile d’ostraciser ceux qui veulent voyager au sud de la frontière. Les choix individuels doivent être respectés. Et nous serons toujours les voisins des Américains, qu’on le veuille ou non. Aussi bien ne pas brûler les ponts tout de suite.