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Bras de fer entre la IBA et le CIO au sujet du sexe d’une athlète : entretenir la confusion

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Décidément, les Jeux olympiques de Paris, à l’image de leur époque, ne cessent d’engendrer les controverses. Cette fois, c’est cette histoire de boxeuse algérienne aux traits clairement masculins dont certains disent qu’elle est trans, d’autres disent qu’elle est intersexe, tandis que certains la disent 100% une femme. Comme toujours, l’enjeu s’est rapidement politisé et la gauche en a profité pour railler une droite soi-disant « paranoïaque ». Or, l’évènement soulève tout de même des questions intéressantes au sujet des organismes régulateurs, leurs relations avec le Comité olympiques, le tout sous fond de tensions géopolitiques avec la Russie. Beau cocktail.

La controverse autour d’Imane Khelif a rapidement émergée dans les derniers jours. Des photos d’elle, remportant par forfait après l’abandon, en pleurs et après 46 secondes, de son adversaire Angela Carini sont devenues virales. Les internautes ont dénoncé avec véhémence ce qui apparaît de toute évidence être un homme se battant contre une femme sur un ring olympique. Carini a déclaré par la suite qu’elle n’avait jamais été frappée aussi fort que ça.

Au fil de ces publications, le président de l’International Boxing Association, Umar Kremlev, a déclaré qu’Imane Khelif et Lin Yun-Tin avaient été disqualifiées des championnats mondiaux puisque des tests d’adn avaient déterminé que les deux athlètes avaient des chromosomes XY, en plus d’avoir des taux de testostérone élevés.

Dans un communiqué officiel, l’IBA précise pourtant que les taux de testostérone des athlètes n’ont pas été testés, et que les deux avaient plutôt été soumis à des tests « séparés et reconnus », mais dont les détails sont confidentiels. À l’issue de ces tests, elles ont été déclarées inéligibles à participer en raison « d’avantages compétitifs » sur les autres boxeuses.

Ces tests se sont déroulés lors des championnats mondiaux de boxe d’Istanbul, en 2022, et de New Delhi, en 2023. Or une autre couche à cette histoire est qu’un schisme entre l’association et le Comité Olympique venait tout juste de se produire.

En effet, le Comité Olympique a souvent recours à des associations sportives tierces pour administrer et réglementer certaines disciplines sportives. De la sorte, la boxe olympique était jusqu’en 2019 la responsabilité de la IBA, mais suite à des allégations d’irrégularités dans leurs finances, leur gouvernance, leur éthique et leur pratique en matière d’arbitrage, le Comité Olympique a sommé l’organisation de se réformer. En l’absence d’amélioration, le Comité Olympique leur a retiré l’organisation de la boxe et s’occupe désormais de la discipline.

On ne peut donc passer sous silence les influences russes qui minent la confiance en l’organisation. Elle serait apparemment largement financée par le géant gazier russe gazprom, et Kremlev, son président, serait souvent qualifié d’oligarque un peu mafieux. Cette éjection de la IBA des Olympiques n’est donc pas étrangère au contexte géopolitique tendu avec la Russie en ce moment.

Ainsi, la réplique du Comité olympique au sujet des déclarations concernant le sexe de Khelif et Yun-Tin par la IBA offre une perspective diamétralement opposée. L’organisation attaque ouvertement la crédibilité de la IBA sur les mêmes questions qui avaient occasionné leur éjection des Jeux Olympiques en premier lieu. Le CIO affirme que « ces deux athlètes ont été victimes d’une décision soudaine et arbitraire de l’IBA. Vers la fin des championnats du monde de l’IBA en 2023, elles ont été soudainement disqualifiées sans aucune procédure régulière. » On rappelle alors que cette décision émane exclusivement d’Umar Kremlev et que l’IBA ne l’a ratifiée qu’après coup. « L’agression actuelle contre ces deux athlètes repose entièrement sur cette décision arbitraire, qui a été prise sans aucune procédure appropriée, notamment si l’on considère que ces athlètes participent à des compétitions de haut niveau depuis de nombreuses années. Une telle approche est contraire à la bonne gouvernance. » en conclue le communiqué.

Or le Comité Olympique n’est pas tout blanc dans cette histoire non plus, et on voit bien qu’un schisme idéologique le sépare de cette organisation russe qu’il voudrait dépeindre comme contraire au bon dogme de l’inclusivité. C’est un secret pour personne qu’en Europe de l’est, personne n’entretient de confusion sur le sexe des êtres humains ; la Russie représente, dans l’imaginaire d’un occident un peu niais, le péril de cette extrême-droite au franc-parler.

Apparemment, les tests pour déterminer le sexe des participants aux jeux se limiteraient à un examen du passeport… Si tel est le cas, ça demeure un peu gênant et ne donne pas beaucoup de crédit pour affirmer à 100% qu’Imane Khelif est une femme. D’un autre côté, l’IBA est bel et bien louche et ne fournit pas plus de réponse quant aux tests qu’ils ont administrés. Le simple citoyen se retrouve entre deux feux, à devoir départager par lui-même le vrai du faux.

Dans tous les cas, s’il s’avère bel et bien qu’Imane Khelif est une femme intersexe ayant des chromosomes XY, ce n’est pas pour autant une clôture de l’enjeu des trans dans les sports. Ça ne fait qu’ajouter à la complexité de gérer des cas exceptionnels. Dans un sens, ce n’est pas comme si la question de l’inclusion des gens ayant des conditions particulières aux Olympiques n’avait jamais été répondue : c’est exactement l’esprit des jeux paralympiques. Et je comprends que certains auront le réflexe de croire à une moquerie, mais pas du tout, ce serait manquer de respect aux handicapés. Je dis simplement que logiquement, en raison de leurs circonstances biologiques particulières, il ferait plus de sens que les trans ou intersexes soient représentés aux paralympiques qu’aux Olympiques.

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