Share on facebook
Share on twitter
Share on email
Share on reddit
Share on linkedin
  • partager
Share on facebook
Share on twitter
Share on email

Bruno Marchand censure une mosaïque : l’effet Streisand du wokisme

Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Share on reddit
Share on email

Plus tôt cette semaine, un journaliste du Journal de Québec remarquait que cela faisait plusieurs fois d’une mosaïque était couverte d’un panneau noir à l’hotel de ville de Québec lors des conférences de presse. Curieux, il entreprit de demander au maire Bruno Marchand s’il y avait une raison pour cela, et se vit répondre que la représentation de Champlain et de colonisateurs européens debout face à un chef autochtone agenouillé le dérangeait, et qu’il avait entrepris, par lui-même, de couvrir l’œuvre lors de ces événements publics. Il n’en fallait pas plus pour engendrer une énième controverse de censure woke.

Ironiquement, cet épisode curieux de politique municipal est très représentatif de l’effet contre-productif du wokisme et de la culture de cancellation : elle braque les projecteurs sur des problèmes anecdotiques et exacerbent les divisions sociales.

Une tempête dans un verre d’eau

La mosaïque en question, réalisée autour de 1950 par l’artiste Walter Del Mistro et offerte à la Ville de Québec en 1985 par une compagnie privée, visait à raconter un épisode marquant de l’histoire de Québec. Cependant, ce qui aurait pu rester une œuvre relativement oubliée a suscité des réactions en chaîne. Les nations autochtones ont rapidement réagi, certains porte-parole saluant la prise de position du maire comme un pas vers la reconnaissance des torts historiques, tandis que d’autres ont critiqué l’approche improvisée, estimant qu’une décision de ce type aurait mérité une consultation plus large.

De son côté, le cinéaste Denys Arcand, connu pour son franc-parler, a exprimé son exaspération face à ce qu’il considère comme une érosion de la liberté artistique et un excès de rectitude politique. Dans une entrevue, il a fait valoir que le passé ne peut être réécrit et que les œuvres historiques devraient être présentées dans leur contexte. Plusieurs spécialistes cités dans les médias, notamment des historiens et des sociologues, ont ajouté leur voix au débat, rappelant que l’art est souvent le reflet d’une époque et que l’effacement de certaines représentations peut conduire à une perte de mémoire collective.

Ainsi, la décision du maire, bien qu’animée par de bonnes intentions, a divisé l’opinion publique, mettant en lumière des tensions profondes entre le devoir de mémoire et les exigences d’une société en quête d’équité.

«Effet Streisand»

L’expression « effet Streisand » tire son origine d’un incident impliquant l’actrice Barbara Streisand en 2003. Elle avait tenté de faire retirer une photo de sa maison de la circulation sur Internet, mais sa tentative avait produit l’effet inverse : la photo, auparavant méconnue, s’était propagée à une vitesse fulgurante.

De façon similaire, en couvrant la mosaïque, l’administration municipale a suscité un intérêt inattendu pour cette œuvre. Peu de citoyens connaissaient son existence avant cette controverse, mais la décision de la censurer a engendré un débat national. Au lieu de résoudre le problème qu’il considérait sensible, le maire a attiré davantage l’attention sur celui-ci, illustrant à merveille les conséquences inattendues d’une telle approche.

Ce phénomène met en lumière la nature souvent contre-productive du wokisme et des luttes intersectionnelles. En cherchant à réparer des injustices passées ou à protéger certains groupes, ces mouvements finissent parfois par créer de nouvelles lignes de fracture entre les communautés. Chaque action ou prise de position devient un point de discorde, accentuant les tensions plutôt que de favoriser le dialogue. Dans ce cas précis, l’effort pour cacher la mosaïque, perçu comme une tentative maladroite de rectitude politique, a alimenté un cycle de polémiques qui divise davantage une société déjà fragmentée. Les enjeux symboliques prennent le pas sur les véritables discussions de fond, freinant souvent les progrès qu’ils sont censés encourager.

«Capitale du Crystal Meth»

En attendant, Bruno Marchand devrait peut-être passer plus de temps à répondre aux problèmes concrets de la ville. Pendant que l’attention médiatique se concentre sur une mosaïque et les questions symboliques qu’elle soulève, des problèmes bien plus pressants affectent Québec. Le quartier Saint-Roch, autrefois en pleine revitalisation, est aujourd’hui frappé par une crise sociale alarmante. Le surnom peu enviable de « capitale du Crystal Meth » (un record de 63 Kilos saisis l’an dernier) résume bien l’ampleur du problème. L’itinérance atteint des niveaux critiques, les services sociaux peinent à suivre, et l’insécurité inquiète de plus en plus les résidents.

Dans ce contexte, beaucoup s’interrogent sur les priorités du maire Bruno Marchand. Plutôt que de se concentrer sur des enjeux concrets comme la santé publique, l’aide aux sans-abris ou encore la lutte contre la criminalité, l’administration semble préoccupée par des controverses symboliques. Certes, les questions de représentation sont importantes, mais elles ne devraient pas éclipser les problèmes fondamentaux qui minent la qualité de vie des citoyens. Mais de son côté, Bruno semble n’être le maire que d’un seul projet : le tramway, toujours ce foutu tramway…

Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn
Share on reddit
Reddit
Share on email
Email

Les nouvelles à ne pas manquer cette semaine

  • Vous aimeriez aussi
  • Nouvelles semblables