C’était aujourd’hui que le ministre des Finances Éric Girard déposait le premier budget du deuxième mandat du gouvernement caquiste de François Legault. Faisant suite à une promesse de campagne et dans un contexte d’inflation et de ralentissement économique, les Québécois auront enfin droit à des baisses d’impôts.
Ainsi, les deux premiers paliers d’imposition seront baissés d’un point de pourcentage ; tous les Québécois payant des impôts pourront en bénéficier. Par exemple, les citoyens qui gagnent 30 000$ économiserons 108$, tandis que les plus nantis qui gagnent au-dessus de 100 000$ pourront économiser un maximum de 814$.
Le crédit d’impôt pour la solidarité pour les personnes habitant des appartements non subventionnés sera pour sa part augmenté de 78$.
Le gouvernement financera ces baisses d’impôt en diminuant les versements au Fond des générations à une hauteur de 1,7 milliard par année (cumul d’environ 9 milliards d’ici 2027-2028), une mesure possible en raison de la pénurie de personnel et du ralentissement économique. Girard insiste d’ailleurs sur le fait que cette baisse du fardeau fiscal se fera sans altérer les services publics.
Si le Québec n’est pas en récession, le ministre évalue tout de même la probabilité d’une récession à 50%. La croissance économique devrait passer de 2,8% en 2022 à 0,6% en 2023, une performance tout de même encourageante en comparaison des 0,3% prévus par le secteur privé. Le gouvernement espère retourner à une croissance de 1,4% dès 2024, mais l’instabilité sur les marchés financiers pourraient changer la donne.
Le budget de 2023-2024 prévoit des investissements de 24 milliards de dollars sur cinq ans et enregistrera un déficit de 4 milliards pour 2024. Le gouvernement prévoit diminuer ce déficit de 1 milliard par année pour retourner à l’équilibre budgétaire en 2027-2028.
Parmi ces investissements, notons les 9 milliards sur cinq ans alloués au Plan pour une économie verte 2030 (1,4 milliard plus que prévu), le 5,6 milliards alloués au Plan santé du ministre Dubé, 2,2 milliards pour « adapter le secteur de la santé aux réalités post-pandémiques », 7,5 milliards de plus sur 10 ans pour le Plan Québécois des infrastructures.
Le budget prévoit aussi la construction de 1500 logements sociaux supplémentaires (300M$) et la réfection du parc d’habitations à loyer modique (105M$).
On vise aussi à convertir 5000 places non subventionnées en garderie en places subventionnées en 2023-2024. Le gouvernement met en outre de côté 57,5 millions pour construire plus de centres de pédiatrie sociale. 23 nouvelles cliniques d’accès à la première ligne seront aussi ouvertes au cours de cinq prochaines années.
On fait passer l’âge maximal d’admissibilité à une rente de retraite de 70 à 72 ans, on bonifie le régime des prêts et bourses pour les étudiants de 351 millions sur cinq ans. Un investissement de 448 millions est aussi prévu en éducation pour améliorer le niveau de littératie et de numératie.
Finalement, le gouvernement offre un congé fiscal à 100 nouveaux grands projets, se privant de 373 millions au cours des cinq prochaines années pour, à terme, bénéficier de retombées évaluées à 24 milliards.