Par Candice Malcolm
Une déclaration comme celle-là était autrefois banale et universelle. Il n’y a pas si longtemps, il y avait un consensus général, non seulement parmi les partis politiques, mais aussi dans toute la société canadienne, pour dire que nous vivions dans un endroit assez spécial.
« Le monde a besoin de plus de Canada » était autrefois le slogan du géant canadien du livre Indigo/Chapters, et cette phrase a été reprise par des célébrités mondiales comme Barack Obama et Bono, le leader de U2.
Mais c’était une époque plus simple. En 2017, le monde n’avait pas encore été écrasé par la foule des « woke » qui prônait la culture de l’annulation et la stricte conformité intellectuelle.
Le récit simpliste des « wokers » ressemble à ceci : la culture occidentale n’est rien d’autre qu’une hiérarchie du pouvoir, où tout le monde tombe dans l’une des deux catégories suivantes : oppresseur ou opprimé.
Tous les individus sont réduits à quelques traits biologiques : la couleur de la peau, le sexe et l’orientation sexuelle.
Les hommes blancs hétérosexuels sont toujours les oppresseurs et tous les autres tombent dans l’autre catégorie, à moins qu’ils ne soient opposés à une personne encore plus opprimée. Les femmes sont opprimées, sauf si elles sont blanches et en présence d’un homme non blanc. Dans ce cas, la femme blanche est l’oppresseur. Mais si l’homme non blanc est en présence d’une femme non blanche, c’est lui l’oppresseur. Sauf si la femme non-blanche est un officier de police. Dans ce cas, elle est l’oppresseur.
Ironiquement, ils ont développé leur propre hiérarchie : les gens montent ou descendent dans la chaîne d’oppression selon les caprices de la foule Twitter.
C’est ainsi que la députée conservatrice Michelle Rempel, récemment « woke », a cherché à se racheter la semaine dernière après avoir été injustement accusée d’avoir joué un rôle dans la mise en danger des musulmans canadiens.
« Oui », a-t-elle écrit, « je m’humilie et je demande pardon… J’ai des privilèges ; je suis cis/droite/blanche. Mais je suis aussi une femme qui travaille dans un système dominé par la masculinité blanche. »
En d’autres termes, oui je suis horrible à cause de ma couleur de peau, mais n’oubliez pas, je suis aussi une victime !
Selon les « woke », tout le monde et tout ce qui existe est vu à travers le prisme de la race, et quiconque ne se plie pas au mantra des « woke » se fait harceler, intimider et finalement annuler.
Les seules personnes épargnées de ce sort sont celles qui s’agenouillent, reconnaissent leurs privilèges et s’engagent à être rééduquées dans l’idéologie woke. Cela a fonctionné pour de bons libéraux comme Justin Trudeau et le prince Harry. Je ne suis pas sûr que cela sauvera les conservateurs en quête d’un nouveau respect étrange, comme Rempel Garner.
Le but ultime de la foule woke est de démolir ce qu’elle appelle les hiérarchies de pouvoir, en démantelant essentiellement toutes les institutions de notre société.
Le Canada semble être le point zéro de ce nouveau soulèvement.
Et notre premier ministre fondateur, Sir John A. MacDonald, a jusqu’à présent fait les frais de cette panique morale. Ses statues ont été défigurées et retirées des places publiques, son nom a été retiré des bâtiments universitaires, sa biographie a été effacée du site Web du gouvernement du Canada.
Sir John A n’est pas seul.
Comme l’a correctement prédit le premier ministre de l’Alberta, M. Kenney, « les comptes ne s’arrêteront pas à Sir John A. ». Si l’on continue à soumettre les dirigeants historiques aux normes woke d’aujourd’hui, c’est tout le « leadership fondateur de notre pays qui sera annulé », a déclaré M. Kenney.
Rien qu’au cours de la semaine dernière, la foule woke a décidé de renommer la Colombie-Britannique, de détruire une statue de l’homonyme de l’Université Ryerson et d’annuler la fête du Canada.
Plutôt que d’essayer d’apaiser une foule dérangée, les Canadiens devraient tenir bon, défendre notre histoire (tout en en tirant des leçons, bien sûr) et garder une certaine perspective.
Notre pays n’est pas parfait, aucun pays ne l’est. Mais le Canada réussit les grandes choses. C’est pourquoi nous devons célébrer le Canada, et non le déchirer.
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