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Comment la Fondation Trudeau est devenue un moulin à scandales

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Traduit de l’anglais. Article de Tristin Hopper publié le 17 mars 2023 sur le site du National Post.

Lorsque la Fondation Pierre Elliott Trudeau a ouvert ses portes pour la première fois en 2002, ses promoteurs se sont vantés qu’elle deviendrait bientôt la version canadienne de la bourse Rhodes.

L’homonyme de la fondation était décédé en 2000 et le gouvernement libéral de l’époque avait décidé d’honorer son héritage en affectant 125 millions de dollars à un fonds de dotation commémoratif. La fondation attribuera des bourses de doctorat, d’une valeur maximale de 50 000 dollars sur quatre ans, à des chercheurs en sciences humaines désireux de « promouvoir les idées (de Pierre Trudeau) », selon les termes de Roy Heenan, l’ancien partenaire juridique de Trudeau.

Le ministre de la santé de l’époque, Allan Rock, a déclaré dans un discours à la Chambre des communes, dûment applaudi par les bancs de l’opposition : Quel plus bel héritage pour un homme qui symbolisait la jeunesse, l’excellence et l’esprit d’innovation ?

Même l’Alliance canadienne s’est montrée enthousiaste, son chef par intérim John Reynolds se félicitant tout particulièrement du fait que le fonds de dotation serait principalement contrôlé par des membres de la famille de M. Trudeau. « J’aimerais offrir mes meilleurs vœux à Sacha et à sa famille. Je suis très heureux qu’ils participent à ce projet », a-t-il déclaré.

Deux décennies plus tard, la Fondation Pierre Elliott Trudeau fait surtout parler d’elle en raison de ses liens avec des scandales.

Bien que le Parti libéral ne manque pas de partisans fortunés, la Fondation Trudeau attirait moins de dons que certaines équipes de softball d’écoles secondaires ; en 2008, le groupe ne pouvait se targuer que d’une collecte de fonds annuelle de 2 000 dollars. Mais dès que Justin Trudeau est devenu un candidat sérieux au poste de premier ministre, la fondation portant le nom de son père a soudain été assaillie de millions de dollars de dons non sollicités.

Dans le même temps, la Fondation Trudeau a établi un tel réseau de contacts de haut niveau que la moitié de la ville d’Ottawa semble être soit un membre officiel, soit un employé de la Fondation, soit un « mentor » officiel, soit un bénéficiaire de ses largesses.

Lorsque l’ancien gouverneur général David Johnston a été choisi mercredi comme « rapporteur spécial » du Canada pour enquêter sur l’ampleur de l’ingérence électorale chinoise, il a rapidement été noté que M. Johnston était un membre enregistré de la Fondation Trudeau.

Morris Rosenberg – qui a été engagé par le gouvernement Trudeau pour rédiger une première enquête sur l’ingérence étrangère dans les élections de 2021 – est un ancien directeur de la Fondation Trudeau.

Les dotations commémoratives sont généralement financées par des dons privés. C’était certainement le cas de la bourse Rhodes, qui a servi de modèle à la Fondation Trudeau.

Si la Fondation Trudeau s’est d’abord efforcée de trouver des philanthropes, elle doit surtout son existence aux 125 millions de dollars qu’elle a reçus du gouvernement de Jean Chrétien en 2002.

À l’époque de la création de la fondation, le gouvernement fédéral disposait déjà d’un moyen de distribuer des fonds de recherche. Le Conseil de recherches en sciences humaines – fondé sous le Premier ministre Pierre Trudeau en 1977 – a une mission similaire de financement de la recherche post-secondaire en sciences humaines.

Mais avec la Fondation Trudeau, l’attribution des fonds serait supervisée par un conseil d’administration comprenant d’anciens collègues de Pierre Trudeau et des membres de sa famille, avec pour mission explicite de soutenir des intérêts de recherche ouvertement trudeau-esques.

[…]

Mais Justin Trudeau a bel et bien été un membre actif de la fondation depuis sa création jusqu’en 2014. Son frère Alexandre a été l’un des directeurs fondateurs. Le conseil d’administration actuel comprend Sarah Coyne, la fille de 31 ans de Pierre Trudeau, née de sa relation avec l’avocate Deborah Coyne.

La Fondation a même parfois été le représentant officieux de la famille Trudeau. En 2004, c’est un assistant exécutif de la Fondation Trudeau qui a confirmé pour la première fois que Justin était fiancé à Sophie Grégoire.

Dès 2016, la Fondation a reçu un afflux inexpliqué d’argent qui coïncidait avec l’ascension politique de Justin Trudeau.

Dans les mois qui ont suivi l’accession de M. Trudeau à la tête du Parti libéral, la Fondation Trudeau a soudainement reçu une vague d’argent de la part de donateurs qui avaient été heureux de passer les 12 années précédentes à ignorer l’existence du groupe.

Une analyse du National Post réalisée en 2016 a révélé que les dons étaient pratiquement nuls jusqu’à ce que M. Trudeau soit élu pour la première fois à la Chambre des communes en 2008. Ils ont ensuite grimpé en flèche pour atteindre entre 50 000 et 60 000 dollars par an, avant de s’emballer dès que M. Trudeau est devenu chef du Parti libéral, puis premier ministre.

En 2013, la première année de Trudeau à la tête du Parti libéral, les dons à la Fondation Trudeau ont soudainement quadruplé pour atteindre 254 000 dollars. L’année où il est devenu premier ministre, ils ont grimpé à 634 000 dollars.

Au cours de cette période, la Fondation Trudeau n’a pas mené de campagne de collecte de dons.

Mais il y a eu un chevauchement certain entre cette nouvelle vague de donateurs de la fondation et les personnes qui avaient intérêt à faire pression sur le nouveau dirigeant libéral. Plus particulièrement, une partie de la manne proviendrait de représentants d’entreprises chinoises qui avaient rencontré M. Trudeau en privé lors de collectes de fonds libérales à huis clos.

En 2016, après avoir rencontré M. Trudeau lors d’une collecte de fonds exclusive dans une résidence privée de Vancouver, l’homme d’affaires chinois Zhang Bin a fait don de 200 000 dollars à la Fondation Trudeau. Selon de récentes fuites du SCRS, il se peut que l’argent ait été remboursé par des fonctionnaires consulaires chinois cherchant à influencer le nouveau premier ministre.

Après que ces révélations de « pay to play » ont provoqué l’un des premiers grands scandales du gouvernement Trudeau, les dons ont mystérieusement chuté.

En 2018, les dons nationaux n’atteignaient plus que 115 609 dollars. Et dans la catégorie des « dons étrangers », l’argent s’est complètement tari. Malgré un pic de 535 000 dollars en 2016, les dons étrangers sont retombés à zéro entre 2017 et 2019.

Néanmoins, selon les chiffres que vient d’obtenir le National Post, l’argent non sollicité n’a pas pu être retenu longtemps. Au cours de l’année électorale 2021, les donateurs de la Fondation Trudeau ont une fois de plus repris leurs vieilles habitudes, les dons nationaux atteignant 441 308 $ et les dons étrangers bondissant à nouveau à six chiffres, à 241 000 $.

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