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« Crise des médias » …dorée pour les cadres

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Dans les dernières heures, on apprenait que Radio-Canada avait entrepris de « démembrer » son service des Sports, qui relèvera désormais du service d’information. C’était la dernière en date d’une succession de nouvelles faisant état d’une « crise des médias », qui peinent de plus en plus à financer leurs activités. Hier, cependant, on apprenait que la société d’État avait donné 18,4 millions de dollars en primes à ses cadres, tout ça sur le dos des contribuables! Apparemment, s’il y a crise, ce ne sont pas les boss de Radio-Canada qui la vivent…

En effet, dans une demande d’information obtenue par La Presse canadienne, on apprenait qu’une moitié de ces 1114 chanceux gestionnaires aurait reçu 8 800$ de prime en moyenne, tandis qu’une autre en aurait reçu 16 481$. Mais un petit groupe de 45 personnes, cependant, aurait reçu 3,3 millions à lui-seul, ce qui signifie des primes de plus de 73 000$ chacun en moyenne. C’est plus que le revenu médian après impôts au Canada, comme le faisait souligner Sophie Durocher!

L’Association canadienne des contribuables a aussi réagi, en condamnant les « privilégiés » de Radio-Canada qui devraient « couper dans leur salaire » au lieu de se donner des primes.

Il faut comprendre que beaucoup de choses sont en jeu ici. D’abord, on voit de toute évidence qu’il s’agit d’une dilapidation de l’argent des contribuables, en une période particulièrement difficile sur le plan économique, qui plus est. Mais on voit aussi comment, en soi, cette « crise des médias » est instrumentalisée pour enrichir les grandes pontes de l’information dans un clair conflit d’intérêt avec le gouvernement.

En effet, si l’idée d’un diffuseur public était noble à l’origine, et veillait à assurer l’accessibilité à une information de qualité au plus grand nombre, en notre époque d’intenses « guerres d’informations » entre le web, les médias traditionnels et « l’establishment », la relation entre l’État et les médias publics ou subventionnés est devenue extrêmement incestueuse.

Les médias traditionnels se plaignent que leurs revenus publicitaires disparaissent au profit du web, ce qui les encourage davantage à discréditer sans cesse le web comme un lieu de désinformation.

De son côté, les gouvernements de la trempe de Justin Trudeau préfèrent traiter leurs opposants de « complotistes » et prétendre qu’ils sont victimes de désinformation sur le web. De la sorte, feignant une posture noble, ils investissent massivement dans les médias traditionnels – le budget de Radio-Canada s’élève à 1,4 milliards – et tentent de changer les règles sur le web en faveur de ceux-ci.

C’est d’une évidence déconcertante : le gouvernement Trudeau et les grands médias subventionnés sont des alliés objectifs ; ils ont des intérêts communs à mousser une « crise » qui, d’une part, enrichi artificiellement les grands médias et ses cadres et qui, d’autre part, assure une couverture complaisante pour le gouvernement.

D’un point de vue de déontologie journalistique, il y a clairement conflit d’intérêt sur l’enjeu.

La crise est peut-être réelle pour les nombreux journalistes qui ont perdu leur emploi dans les dernières années, et il est certain que le domaine a vécu d’intenses mutations dernièrement, mais cette crise profite bel et bien à ces dirigeants qui, en public, feigne de s’en émouvoir.

On comprend donc un peu mieux la position – quoique parfois caricaturale – des conservateurs fédéraux de vouloir « définancer CBC/Radio-Canada ». D’une part, on se fait offrir une information moralisante qui nous traite constamment de complotistes désinformés, et d’autre part, on paie de nos poches pour des primes indécentes à des dirigeants qui se plaignent constamment que les affaires vont mal. On fait rire de nous.

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