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Davos 2024 contre la « désinformation »

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Chaque année, quelque 3000 personnes participent à la prestigieuse réunion du Forum Économique Mondial [de sigle WEF, pour World Economic Forum] dans les Alpes suisses. S’y côtoient responsables politiques, représentants d’ONG, membres des médias ainsi que les PDG de 1000 entreprises membres du Forum, soit les plus importantes de leurs secteurs d’activités respectifs.

Une activité de réseautage sur invitation uniquement pour le club sélect des plus grands acteurs financiers du monde. Les membres du WEF peuvent assister gratuitement après avoir défrayé le coût d’adhésion annuelle, soit 69,000 $ pour un membre individuel ou 600,000$ pour un « partenaire stratégique ». Pour un non membre, le billet coûte plus de 25,000$. Sans parler du transport et du séjour d’une semaine (un hot-dog coûterait une quarantaine de dollars).

La moitié des participants arrive à Davos à bord de jets privés, un paradoxe considérant qu’il est question de discuter de mesures à imposer à la population afin de restreindre les émissions de carbone. La transition énergétique et l’urgence climatique sont des thèmes abordés dans nombre des ateliers.

La 54ème édition de Davos s’est donné pour thème: « Reconstruire la confiance », ce qui implique l’aveu qu’elle ait été brisée [pour autant qu’elle ait même existé]. Une opération de gestion de marque pour redresser une impression défavorable dans la population. Ce n’est pas pour rien que les commentaires sur la chaîne YouTube du WEF ont été désactivés, et que seuls les comptes suivis ou mentionnés par le WEF peuvent répondre sur X. 

Plus de 200 panels et conférences se tiennent pendant la semaine, sans compter les rencontres privées, voire « secrètes », qui ne figurent pas sur le programme. Une dizaine d’ateliers peuvent ainsi avoir lieu simultanément. Toutefois, il n’y avait rien d’autre au programme pendant l’allocution de la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, venue dire que la désinformation représente le plus grand risque auquel « l’ordre global » ait jamais fait face.

Selon Ursula von der Leyen, l’Europe doit mener la charge d’une réponse globale contre les « fausses nouvelles ». Elle trouve le moyen d’invoquer la liberté pour ensuite vanter les mérites du Digital Services Act, qui vise à encadrer les réseaux sociaux en s’attaquant au contenu illégal, mais aussi aux propos jugés « haineux », ce qui menace la liberté d’expression et ouvre la porte à une censure supra étatique.

Après avoir vertement déploré la désinformation, Ursula von der Leyen a livré de l’information erronée au sujet de la guerre en Ukraine, affirmant que l’armée ukrainienne faisait des avancées sur le terrain, alors que des médias de l’establishment tels que le New York Times sont désormais incapables de nier la défaite de l’armée ukrainienne. De passage à Davos, Volodymyr Zelensky n’a pas demandé davantage de financement. Il est venu présenter un plan de paix, certes irréaliste, mais sa manœuvre s’inscrit dans la réalité rapportée sur le terrain.

Ursula von der Leyen a ensuite affirmé qu’elle allait accélérer le processus d’adhésion de l’Ukraine à l’Union Européenne – révélant ainsi un motif sous-jacent de sa position. Faudrait-il voir d’un bon oeil que l’Ukraine soit assujettie à la volonté de l’UE en matière d’immigration massive et de contrôle de l’internet? Les partis populistes et conservateurs des pays de l’union se battent contre les politiques de Bruxelles.

Viola Amherd, Présidente de la Confédération Suisse, pense aussi que les fausses nouvelles constituent une menace sérieuse, surtout avec l’avancée de l’intelligence artificielle. Elle estime que les idées autoritaristes et totalitaires sont non seulement acceptées, mais amplement partagées, comme si « nous avions oublié les leçons du XXème siècle ».

On note la même inversion accusatoire dans d’autres ateliers où cette préoccupation fait surface, notamment sur le panel « Defending Truth » [Défendre la vérité] auquel participe Meredith Kopit Levien, PDG du New York Times. Pour désigner la croissance des médias alternatifs, elle évoque la « prolifération de contenu de moindre qualité ». « On a besoin d’un public qui comprend la valeur [d’un] journalisme […] qui n’a pas de parti pris », dit la directrice d’un journal au biais politique indéniable. Quand le NYT a-t-il accordé une couverture objective à Donald Trump et à ses partisans?

Vera Jourová, la Vice-présidente de la Commission européenne,
chargée des Valeurs et de la Transparence, apporte une solution: la démonétisation de la « désinformation » et le financement des médias publics [lire: ceux qui sont fidèles au régime globaliste de l’oligarchie davosienne]. C’est donc par le portefeuille que le combat contre le nationalisme et le populisme sera mené.

À les écouter, on croirait que la désinformation est exclusive aux adversaires idéologiques du WEF, et que leur propre camp serait incapable d’avoir recours à de telles tactiques. Pourtant, les médias de masse fidèles aux oligarques de Davos ont été maintes fois pris en flagrant délit de diffuser des « fausses nouvelles », sans parler de silences qualifiables de mensonges par omission.

Le spectre de la réélection de Donald Trump a hanté la réunion. Interviewé par Yahoo Finance, le politicologue Ian Bremmer affirme que la perspective d’un retour de Donald Trump à la Maison Blanche suscite une « panique pure » qui est palpable dans tous les échanges hors-caméra.

Un atelier est consacré à l’éventuel retour de Trump, comme quoi on semble croire sa réélection possible. Kevin Roberts, le président du laboratoire d’idées conservateur Heritage Foundation, a pris la défense de Trump en expliquant pourquoi ses positions plaisent au peuple américain. Roberts juge « risible que quiconque décrive Davos comme protecteur de la démocratie libérale, et tout aussi risible d’employer le mot dictature à Davos afin de le diriger sur le Président Trump ». La vidéo de son intervention devient virale sur les réseaux sociaux.

Mais c’est le président argentin, Javier Milei, qui est venu mettre le plus de couleur à Davos, livrant un discours décomplexé vantant les mérites de son capitalisme libertarien, délivré de l’intervention étatique. Milei en a profité pour lancer quelques flèches à l’élite bien-pensante, en dénonçant les néo-marxistes qui « sont parvenus à capturer le bon sens du monde occidental en s’appropriant les médias, la culture, les universités mais aussi les organisations internationales ». Il a outre exhorté les entrepreneurs à ne pas « se laisser intimider par la caste politique ou par les parasites qui vivent aux dépens de l’État » et à ne pas « céder à une classe politique qui veut seulement rester au pouvoir pour conserver ses privilèges ».

L’atelier « Se préparer à la maladie X » [Preparing for Disease X] auquel participe le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, confirme la volonté de coordonner la réponse à toute éventuelle prochaine pandémie. Le terme « maladie X » qui fait amplement réagir ne serait pas employé pour désigner un virus déjà connu obtenu par recherche sur le gain de fonction [où l’on augmente délibérément les capacités d’un virus en laboratoire], mais « le » prochain virus, dont on ignore encore tout. Quoi qu’il en soit, un traité contraignant sur les pandémies accordant davantage de pouvoirs à l’OMS advenant une future pandémie entrera de facto en vigueur d’ici mai 2024 [le silence vaut consentement]. Impossible d’espérer que l’administration Trudeau prenne l’initiative de s’y opposer car il appuie l’initiative. Évidemment, ce n’est pas au forum de Davos qu’on entendra des voix s’opposer au traité de l’OMS.

Chrystia Freeland est la seule personne du gouvernement canadien ayant participé à Davos. On l’a vue sur le panel « Pas de reprise sans commerce et investissement » [No Recovery without Trade and Investment] où elle a prononcé les mots « transition verte » et décarbonisation, sans toutefois dire grand-chose, à part lancer un appel aux investisseurs.

Sam Altman, cofondateur et directeur général de l’organisation OpenAI, aura été un participant vedette de cette 54ème édition. Impossible de parler de Davos 2024 sans mentionner l’importance accordée à l’intelligence artificielle, qui se trouve au cœur de la 4ème révolution industrielle. Faute de savoir où surviendront les risques, les participants ne s’entendent peut-être pas sur les mesures précises pour encadrer l’IA, mais semblent s’accorder sur le besoin d’une régulation globale – ce qui n’a rien d’étonnant venant d’un groupe qui cherche à tout coordonner mondialement.

Pour le WEF, la mondialisation [conséquence de l’essor des transports et des communications] doit s’effectuer sous l’érige de l’idéologie mondialiste [néo-libéralisme et néo-progressisme]. La désignation de la « désinformation » comme principal facteur de risque alors que deux guerres majeures font rage sur le globe sert d’indicateur: la montée du populisme et des nationalismes fait paniquer le camp globaliste. Il ne se sent pas confiant de remporter les importantes élections qui se tiendront en 2024. En Inde, les sondages indiquent que Narendra Modi bénéficie d’une confortable avance et que le parti BJP [nationaliste et conservateur] sera reconduit au pouvoir. Dans l’Union Européenne, le groupe Identité et Démocratie [ID], auquel appartiennent Marine Le Pen et le vice-premier ministre italien, Matteo Salvini, pourrait faire une poussée historique. Aux États-Unis, aucun des obstacles placés sur la route de Trump ne semble entraver son retour à la présidence. Une guerre de l’information sans merci sera livrée au camp nationaliste/populiste/conservateur dans les médias et sur les réseaux sociaux. Gare à la désinformation car chose certaine, il y en aura. Merci aux davosiens de nous en prévenir.

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