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Décarboner au nom du climat ne peut se faire au prix du bien être de l’humanité

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Traduit de l’anglais. Article de Tony Abbott publié le 15 décembre 2023 sur le site du National Post.

Se déroulant dans l’une des plaques tournantes mondiales des combustibles fossiles, une ville sultanat si prodigue en énergie qu’elle se targue de posséder des pistes de ski intérieures dans la fournaise du désert, le jamboree sur le climat qui vient de s’achever à Dubaï pouvait difficilement éviter une note de réalisme climatique.

Le ministre saoudien de l’énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, a refusé que la conférence des parties adopte un langage normatif sur la « réduction progressive » ou l’ « élimination progressive » des combustibles fossiles : « Je vous assure que pas une seule personne – je parle des gouvernements – ne croit en cela…. Je voudrais lancer ce défi à tous ceux qui … disent publiquement que nous devons (réduire progressivement). Demandez-leur comment ils vont faire. S’ils pensent qu’il s’agit d’une question de morale suprême, c’est fantastique. Qu’ils le fassent eux-mêmes. Et nous verrons ce qu’ils peuvent faire ».

Plus tôt, lors d’un échange préalable à la conférence, le président de la COP28, Sultan Al Jaber, avait déclaré : « Montrez-moi la feuille de route pour une élimination progressive des combustibles fossiles qui permettra un développement socio-économique durable, à moins que vous ne vouliez ramener le monde dans des cavernes ». Le prince émirati, qui est également directeur général de la compagnie pétrolière nationale, a eu un débat houleux avec l’ancienne présidente irlandaise et envoyée des Nations unies pour le climat, Mary Robinson, qui avait auparavant fait remarquer que « nous traversons une crise absolue qui touche les femmes et les enfants plus que quiconque […] et c’est parce que nous ne nous sommes pas encore engagés à éliminer progressivement les combustibles fossiles ».

L’appel final de la conférence en faveur d’une « transition vers l’abandon des combustibles fossiles … d’une manière juste, ordonnée et équitable » pourrait être qualifié de « réalisation historique » par Al Jaber, précisément parce qu’il était assorti d’une lourde réserve : un engagement à ne rien faire de spécifique dans un avenir proche.

Si l’on met de côté l’affirmation bizarre selon laquelle un engagement à mettre fin à l’utilisation du charbon, du pétrole et du gaz soulagera d’une manière ou d’une autre les blessures subies uniquement par les femmes et les filles, et si l’on ignore pour un moment les problèmes liés à la « science établie » du climat, cet échange a cristallisé la tension entre l’évangélisme climatique et le réalisme climatique. Il est juste de vouloir réduire les émissions, de se reposer aussi légèrement que possible sur la seule planète que nous ayons, mais jusqu’à quel point devons-nous grever les économies et changer le mode de vie des gens pour y parvenir ? Cette question est particulièrement aiguë pour le Canada, qui est l’un des principaux exportateurs mondiaux de combustibles fossiles, à l’instar de l’Australie, et qui connaît actuellement une crise du coût de la vie exacerbée par la politique climatique.

Au Canada, on estime que la taxe sur le carbone, qui augmente rapidement, coûte déjà aux familles plus de 700 dollars par an, et qu’elle est appelée à augmenter rapidement, en plus de la montée en flèche des dépenses de logement et d’alimentation. Et contrairement à la plupart des autres hausses de prix, celle-ci est entièrement et uniquement le fait du gouvernement fédéral. En Australie, la seule fois où les prix de détail de l’électricité ont baissé en plus de dix ans, c’était de 9 % en 2014, lorsque notre taxe carbone nationale a été supprimée. Mais d’autres politiques climatiques, en particulier l’objectif de 82 % d’énergies renouvelables d’ici 2030 fixé par le nouveau gouvernement travailliste, ont contribué à faire grimper les prix de l’électricité de 20 % au cours de la seule année dernière. Et la fermeture prévue dans 18 mois de la plus grande centrale à charbon du pays, qui produit près de 10 % de l’électricité australienne, entraînera certainement des coupures de courant généralisées ou un rationnement de l’électricité.

Pendant plusieurs décennies, les défenseurs du climat ont prétendu que les pays pouvaient réduire leurs émissions sans se faire mal, car l’énergie éolienne et l’énergie solaire étaient pratiquement gratuites. Ce qui a toujours été passé sous silence, c’est la nécessité de « raffermir » les énergies renouvelables intermittentes, car la vie moderne a besoin d’électricité 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et pas seulement lorsque le vent souffle et que le soleil brille. Là encore, c’était relativement facile lorsque l’énergie renouvelable représentait moins de 15 % de la production totale d’électricité, car les centrales hydroélectriques ou les centrales de pointe alimentées au gaz pouvaient augmenter ou diminuer leur production, presque instantanément, lorsque le vent tombait ou que le crépuscule tombait. En revanche, lorsque la pénétration des énergies renouvelables est plus importante, cela devient beaucoup plus difficile, car les centrales au charbon mettent beaucoup plus de temps à monter ou à descendre en puissance. L’évolution de l’économie des centrales au charbon à temps partiel, les restrictions imposées par les Verts aux nouveaux gisements de charbon et de gaz, ainsi que les campagnes d’actionnaires activistes contre tout investissement dans les combustibles fossiles, signifient que de nombreux pays sont aujourd’hui au seuil d’une crise énergétique. D’autant plus que la phobie verte des combustibles fossiles s’étend normalement, pour des raisons différentes, à l’énergie nucléaire.

Dans une grande partie du monde développé, il y a maintenant suffisamment d’énergies renouvelables pour nuire gravement à la fiabilité et à l’accessibilité financière de l’approvisionnement en électricité, mais pas assez pour réduire considérablement la dépendance du monde à l’égard des combustibles fossiles, qui représentent encore environ 80 % de l’énergie mondiale totale. Tel est le dilemme auquel nous sommes aujourd’hui confrontés. Nous pouvons disposer d’une énergie abondante et abordable dont dépendent presque tous les aspects de la vie moderne. Pensez aux transports, au logement, au chauffage, à la climatisation, aux transactions, aux téléphones portables et même à l’agriculture en serre. Ou bien nous pouvons réduire les émissions.

Et puis il y a le coût littéralement astronomique. Même le gouvernement australien actuel, qui a légiféré pour que 82 % des énergies soient renouvelables d’ici 2030, admet que cela nécessitera l’installation de 20 000 nouveaux panneaux solaires chaque jour et de 40 éoliennes chaque mois, au cours des sept prochaines années, ainsi que la construction d’au moins 10 000 kilomètres de nouvelles lignes de transmission. Sans parler de la nécessité d’un « raffermissement ». Cela ne se produira tout simplement pas, compte tenu des craintes réelles des défenseurs de l’environnement concernant l’impact des parcs éoliens terrestres et offshore sur la vie des oiseaux et la migration des baleines, ainsi que la profanation des terres agricoles et des parcs nationaux.

En Australie, une étude triuniversitaire dirigée par notre ancien scientifique en chef a estimé que le coût de la réalisation de l’objectif « zéro énergie » s’élèverait à 1 500 milliards de dollars australiens (1 300 milliards de dollars canadiens) d’ici à 2030 (soit environ 60 % du PIB annuel) et à 9 000 milliards de dollars australiens d’ici à 2060. Comme Bjorn Lomborg vient de l’indiquer, une nouvelle étude estime que le coût annuel mondial de la réalisation de l’objectif zéro se situe entre 4 et 18 % du PIB mondial. Une récente étude britannique réalisée par le professeur Michael Kelly, membre de la Royal Society, évalue le coût de la réalisation de l’objectif zéro pour le Royaume-Uni à plus de 3 000 milliards de livres (5 000 milliards de dollars canadiens), soit 180 000 livres par ménage, avec, selon lui, une « économie planifiée » sur le « pied de guerre ». Et même si la physique et l’économie de l’ « hydrogène vert » pouvaient fonctionner, l’esthétique d’une grande partie du globe tapissée et boisée de panneaux solaires et d’éoliennes serait une version moderne des « moulins sataniques » de William Blake.

[…]

C’est très bien de vouloir sauver une planète qui a été considérablement plus froide et plus chaude dans le passé sans aucune contribution humaine, en limitant les émissions de dioxyde de carbone de l’humanité. Mais qu’en est-il de la moralité ou non d’une pression supplémentaire massive sur les budgets familiaux et de la moralité de l’affaiblissement économique des démocraties occidentales face à la Russie, à la Chine et à l’Iran qui nous exhortent à « agir pour le climat » tout en ne faisant rien eux-mêmes à ce sujet ? Bien sûr, la Chine veut que les pays occidentaux passent aux énergies renouvelables, car c’est là que sont fabriqués la quasi-totalité des panneaux solaires, des éoliennes et des batteries pour véhicules électriques. Loin d’être « la bonne chose à faire », la focalisation obsessionnelle sur les émissions et la fixation sur les combustibles fossiles sont devenues un cheval de Troie qui sape dangereusement la prospérité et la sécurité de l’Occident.

[…]

Pour lire l’article dans sa forme originale

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