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Démission de Fitzgibbon : un départ lourd de conséquences

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Avec l’annonce de sa démission ce mardi, Pierre Fitzgibbon laisse des dossiers centraux du gouvernement caquiste dans une position incertaine. Le « superministre » de l »Économie, de l’Innovation et de l’Énergie était notamment le chef d’orchestre des plans de transition énergétique au Québec, qui est pratiquement devenu l’axe central du gouvernement Legault et qui connaissait en ce moment de multiples revers. En effet, que ce soit la filière des batteries ou l’annonce d’un choc tarifaire pour les clients d’Hydro-Québec, les problèmes s’accumulaient et beaucoup restait à faire, mais maintenant, le capitaine quitte le navire…

Admettons d’abord que malgré ses défauts, Fitzgibbon avait des qualités tout à fait adaptées pour s’occuper de tels dossiers. Ainsi, on pourra certes reprocher un peu son paternalisme, son manque de transparence et ses manières un peu entêtées de faire de la politique, mais d’un autre côté, c’est probablement aussi cette attitude entrepreneuriale, directive et ferme qui était nécessaire afin de vaincre les blocages et hésitations qui enlisent de trop nombreux projets et réformes au Québec. Il avait aussi le courage de dire que le gaz naturel et le nucléaire pourraient être des options envisageables pour surmonter nos enjeux énergétiques ; il était donc capable de penser « en dehors de la boîte » – ou en dehors « du dôme », comme se plaisent à dire certains.

Apparemment, Fitzgibbon s’était déjà ouvert en privé sur le fait qu’il ne finirait peut-être pas son mandat, et la semaine dernière, il envoyait des signaux supplémentaires en parlant du fait qu’il fallait laisser sa place aux jeunes et à la « relève », mais on ne sait pas encore précisément pourquoi il quitte aujourd’hui et pour quelles raisons. Il aura l’opportunité de nous expliquer plus en détails les raisons de sa démission demain, mais un tel départ s’avère si significatif pour la politique québécoise et les enjeux actuels qu’on ne peut s’empêcher de déjà commencer à spéculer.

En effet, la transition énergétique et le développement de la filière de batterie sont devenus, depuis au moins deux ans, l’axe central de l’agenda politique du gouvernement Legault. En donnant de vastes pouvoirs à Pierre Fitzgibbon, le but était de réformer rapidement notre secteur énergétique et mettre en branle des projets de développement extrêmement ambitieux. Trop ambitieux, même, pour certains, puisqu’on mettait le Québec à risque de déficits énergétiques et d’augmentations tarifaires.

Ce pouvoir exécutif renforcé a bel et bien permis d’avancer sur certains fronts, et de manière extrêmement coûteuse. Notamment, toute l’aventure de la filière des batteries et été financé à coups de milliards (Radio-Canada évaluait le total des investissements des deux paliers gouvernementaux 28 milliards en 2023). Mais entre temps, une baisse de la demande de voitures électriques et des hésitations grandissantes des constructeurs automobile ont ralenti les chantiers pour de nouvelles usines de batteries et on se demande de plus en plus si nos gouvernements ont en fait gaspillé notre argent dans ces investissements.

Au Québec, le controversé chantier de Northvolt est encore mis sur pause, et l’entreprise suédoise a même abandonné son usine californienne. Quelques heures avant de donner sa démission, Fitzgibbon était encore en train de rassurer le public et marteler sa confiance dans le projet. C’est dire à quel point il part à un moment critique.

Dans les derniers jours, on parlait aussi beaucoup du « choc tarifaire » à venir chez Hydro-Québec, c’est-à-dire qu’en raison de la situation précaire d’Hydro-Québec et des investissements nécessaires pour répondre à la demande future, il sera pratiquement impossible d’éviter des hausses drastiques et significatives des tarifs pour l’électricité résidentielle autant qu’industrielle. Legault avait promis un gel des tarifs résidentiels, mais Fitzgibbon a admis ouvertement aux médias que les hausses seraient inévitables ; seraient-ce ces désaccords sur le message qui auraient occasionné des frictions entre le premier ministre et son ministre? Il y a lieu de le penser.

Ou n’est-ce pas plutôt parce qu’il réalise que le bateau de la filière des batteries est en train de couler et, après avoir été son principal promoteur pendant 2 ans, il ne souhaite pas être associé au naufrage? C’est aussi possible.

Dans tous les cas, il est difficile pour le moment de penser à un candidat qui pourra reprendre en main ces dossiers et il faudra espérer qu’ils ne virent pas à la patate chaude pour les années à venir. Beaucoup trop d’argent public a déjà été investi et notre sécurité énergétique est en jeu.

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