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Des leaders autochtones exhortent Mark Carney à défendre le GNL canadien au sommet du G7

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Alors que le sommet du G7 approche à grands pas à Kananaskis, en Alberta, cinq organisations autochtones favorables au développement économique appellent le premier ministre Mark Carney à faire du gaz naturel liquéfié (GNL) canadien une priorité diplomatique. Rahim Mohamed rapporte pour le National Post que ces chefs de file, tous issus de communautés de l’Ouest canadien, ont signé une lettre ouverte demandant à Carney de promouvoir le potentiel stratégique du GNL lors de la rencontre internationale à venir.

« Nous vous demandons de livrer un message clair et positif au sujet du rôle du GNL dans la sécurité énergétique mondiale et la réduction des émissions », peut-on lire dans la missive, citée par Mohamed.

Le plaidoyer met en lumière le lien direct entre l’essor des exportations de GNL et l’amélioration des conditions de vie dans les communautés autochtones. Le texte affirme que l’accès à ces projets représente une échappatoire aux avis d’ébullition de l’eau potable ainsi qu’à la pauvreté énergétique chronique qui frappe encore plusieurs localités isolées.

John Desjarlais, directeur de l’Indigenous Resource Network et co-auteur de la lettre, précise à Rahim Mohamed que cette démarche reflète une volonté croissante des Premières Nations de se positionner comme partenaires actifs dans les grands projets économiques de la nation.

« Les peuples autochtones commencent à se lever pour dire qu’ils souhaitent faire avancer la réconciliation et l’autodétermination par le biais du développement économique. Or, l’implication dans les ressources naturelles est un levier majeur pour y parvenir », a déclaré Desjarlais.

Une rupture avec l’ère Trudeau

Selon les auteurs, la rencontre du G7 représente une occasion cruciale pour Mark Carney de prendre ses distances avec l’approche de son prédécesseur, Justin Trudeau, critiqué pour avoir exprimé en 2022 qu’il n’existait pas de « justification commerciale » à l’exportation de GNL canadien vers l’Europe de l’Ouest. Ce commentaire avait suscité l’incompréhension, notamment de la part du chancelier allemand Olaf Scholz, qui voyait le Canada comme un acteur potentiel clé pour réduire la dépendance de son pays au gaz russe.

Sous Trudeau, le Canada n’a pas réussi à accroître significativement ses capacités d’exportation de GNL, contrairement à des pays comme les États-Unis ou l’Australie, rappelle Rahim Mohamed.

La lettre des leaders autochtones insiste aussi sur l’urgence d’agir. Plusieurs partenaires stratégiques du Canada, dont le Japon — également membre du G7 — s’apprêtent à renégocier leurs contrats énergétiques à long terme avec la Russie. Cela ouvre une fenêtre de tir diplomatique et économique que le Canada ne peut se permettre d’ignorer.

« Ces pays recherchent déjà de nouvelles opportunités d’importation de GNL, et le Canada est parfaitement positionné pour devenir ce partenaire », peut-on lire dans la lettre, reprise par Mohamed.

Potentiel économique et climatique

En soutien aux revendications des signataires, Rahim Mohamed cite une récente étude du Fraser Institute, qui estime que doubler la production canadienne de GNL et exporter l’excédent vers l’Asie pourrait réduire les émissions mondiales de CO₂ de près de 630 millions de tonnes — soit l’équivalent de 89 % des émissions totales du Canada.

Actuellement, selon la Régie de l’énergie du Canada, le pays produit environ 17,9 milliards de pieds cubes de gaz naturel par jour, dont 60 % sont consommés localement. Le reste est presque exclusivement expédié aux États-Unis via pipeline, sans valeur ajoutée au pays.

Un nouveau ton à Ottawa?

Dans ses échanges avec Rahim Mohamed, Desjarlais critique également l’approche paternaliste du gouvernement Trudeau, qui, selon lui, se méfiait de la capacité des communautés autochtones à cogérer les projets de ressources naturelles.

« L’intention y était, mais une forme d’aversion au risque empêchait une vraie confiance dans le fait que les Autochtones pouvaient codévelopper les ressources de façon efficace », dit-il.

Or, l’arrivée de Mark Carney semble marquer un changement d’attitude. Desjarlais salue notamment la nomination de trois députés autochtones au cabinet, dont Rebecca Alty, nommée ministre des Relations Couronne-Autochtones.

Pour Karen Restoule, directrice des affaires autochtones à l’Institut Macdonald-Laurier, cette lettre constitue un geste courageux et salutaire.

« Pendant une décennie, le Canada a été dirigé par un gouvernement qui jouait à des jeux idéologiques sans jamais reconnaître les conséquences économiques réelles de ses politiques. Je suis extrêmement reconnaissante envers ces leaders pour avoir tenté de redresser le cap, tant pour les Autochtones que pour tous les Canadiens », affirme-t-elle à Rahim Mohamed. « Voilà ce à quoi ressemble un vrai leadership. »

Mark Carney, de son côté, a réaffirmé dans une entrevue cette semaine que « pratiquement chaque grand projet de ressources que nous soutiendrons aura une composante autochtone ».


Sources :
Rahim Mohamed, National Post, « Indigenous leaders urge Carney to raise LNG at G7 summit », 28 mai 2025.
Fraser Institute, rapport sur le GNL.
Régie de l’énergie du Canada.

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