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Des voitures électriques chinoises à 20k $ plutôt que 10k $…

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Je l’ai mentionné à plusieurs reprises dans mes articles : un enjeu incontournable concernant l’électrification prématurée du parc automobile, c’est l’avantage concurrentiel énorme qu’elle donne à l’industrie automobile chinoise contre la nôtre. C’est donc sans surprise qu’on a vu ce lundi les libéraux de Justin Trudeau annoncer l’imposition d’une surtaxe de 100% sur les voitures électriques chinoises au Canada, ainsi que des droits de douanes de 25% sur l’acier et l’aluminium chinois.

En effet, ce que peu de gens savent, c’est que le marché de la voiture électrique est beaucoup plus développé en Chine qu’il ne l’est ici, et le pays dispose de ressources et d’une chaîne d’approvisionnement plus solide à toutes les étapes de la production. De la sorte, certains producteurs tels que BYD sont capables d’offrir une berline pour l’équivalent de 13 000$ canadiens! Comparez ça au prix moyen d’une voiture électrique occidentale neuve, qui est d’environ 73 000$, et vous comprendrez qu’on a un sérieux problème…

Justin Trudeau a justifié cette récente décision en faisant remarquer à raison que la Chine ne respectait pas les normes environnementales et le droit du travail, ce qui rendait sa concurrence déloyale. La vice-première ministre Chrystia Freeland avait d’ailleurs récemment accusé la Chine d’avoir « intentionnellement créé une surcapacité et une offre [automobile] excédentaire » afin de faire du dumping commercial contre les économies occidentales.

Dans tous les cas, un journaliste de BBC News dressait dernièrement un portrait très inquiétant pour les producteurs occidentaux, qui contraste grandement avec la croissance extraordinaire et le triomphalisme du côté chinois. Il explique que : « L’expansion rapide de l’industrie automobile chinoise a remplacé les leaders traditionnels du marché mondial – Allemands, Japonais et Américains – au Salon de Pékin. […] [Là-bas], les constructeurs chinois ont présenté des voitures électriques qui accélèrent à 100 km/h en 2 secondes, ainsi que des batteries miracles qui se rechargent à un kilomètre par seconde. Et ils ont même promis une précommande de voitures volantes dès l’hiver prochain. »

En somme, les salons de l’auto en Asie, désormais dominés par des marques chinoises, semblent animés d’une frénésie enthousiaste qui pourrait rappeler les salons d’autrefois en Occident : plus de modèles, plus d’innovation, plus de projets fous, plus de prix accessibles, etc. En comparaison, les producteurs automobiles occidentaux offrent toujours moins de modèles, moins de couleurs et on sent une forme de désintérêt généralisé. Désintérêt probablement alimenté par cette « guerre à la voiture » et par la lourdeur morale dont on a affublé les autos individuelles, et qui font en sorte qu’on semble vouloir les limiter à leur fonction utilitaire et en retirer tout plaisir.

Sans parler non plus de cette annonce d’interdiction graduelle de la vente de voiture à essence jusqu’en 2035… Remarquez que je dis bien « graduelle » et c’est important ici : le gouvernement ne va pas simplement bannir les voitures à essence du jour au lendemain en 2035 : il compte imposer un quota de vente de voiture à essence de plus en plus petit à chaque année et une surtaxe dans les environs de 20 000$ pour les véhicules électriques qui dépasseraient le quota.

Éric Duhaime expliquait récemment le fonctionnement des quotas annuels pour la vente de véhicules à essence dans une publication Facebook

C’est assez simple : la transition énergétique prématurée et radicale préconisée par les gouvernements actuels ainsi que leur intention d’interdire les voitures à essence ont eu les effets d’un sabotage en règle pour l’industrie automobile occidentale. On cherche bien à nous rassurer avec toutes ces promesses et ces milliards investis, mais en réalité, on a simplement créé un vide industriel de toute pièce et l’industrie n’a pas du tout les moyens de rattraper le retard qu’elle a avec l’industrie chinoise.

C’est d’ailleurs l’opinion d’Elon Musk, qui affirmait récemment : « Les constructeurs automobiles chinois sont les plus compétitifs au monde. Franchement, je pense que s’il n’y a pas de barrières commerciales, les Chinois élimineront tout simplement presque tous leurs concurrents dans le monde. »

De la sorte, la décision de Justin Trudeau d’imposer une surtaxe sur les voitures électriques chinoises, qui peut paraître contre-productif dans l’esprit de la transition énergétique, demeurait prévisible et s’avère plutôt justifié. Cela dit, il faut tout de même relativiser : quand bien même qu’on taxe ces voitures à 100%… les modèles à 10 000$ seront quand même bien juste à 20 000$, bien loin en bas de la moyenne de 73 000$. La Chine demeure encore une menace.

Mais Justin Trudeau choisit encore une fois de punir les consommateurs plutôt que de cesser ses politiques interventionnistes. Si nos chefs d’États cessaient ce sabotage de l’industrie et laissaient les producteurs automobiles et les citoyens développer ce marché à leur rythme, la menace de ces véhicules bon marché en provenance de la Chine ne serait pas si forte. Mais si on continue dans cette voie suicidaire de transition énergétique radicale et d’électrification accélérée du parc automobile, vous pouvez être assurés que la population sera un jour forcé d’acheter chinois… particulièrement dans le contexte économique actuel. Ça va prendre plus qu’une barrière tarifaire pour sauver l’industrie automobile occidentale ; il va falloir commencer par arrêter de tout faire pour la détruire.

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