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Deux Canadiens sur trois considèrent que l’interdiction de la vente de nouveaux véhicules à essence en 2035 est «irréaliste» – IEDM

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L’Institut économique de Montréal (IEDM) a publié aujourd’hui les résultats d’un sondage IPSOS au sujet des enjeux énergétiques au Canada, qui ont pris le devant de la scène dans les derniers mois en raison, notamment, des politiques agressives de transition et des déficits énergétiques annoncés chez Hydro-Québec. Les résultats présentés confirment largement le climat de scepticisme populaire à l’égard des politiques de transition énergétiques et le soutien persistant de la population envers l’exploitation locale des hydrocarbures.

En effet, Gabriel Giguère, analyste senior en politiques publiques à l’IEDM déclare, à la vue de ces résultats, que « partout au pays, la population se montre bien plus frileuse à l’interdiction des véhicules à essence que le sont les élus à Ottawa » et en conclue qu’elle a des craintes justifiées qui devraient être prises en compte par les politiciens fédéraux et provinciaux.

Dans ce sondage, on apprend effectivement que deux Canadiens sur trois (66%) considèrent que l’interdiction de la vente de véhicules à essence en 2035 est « irréaliste » et que seulement 26% des Canadiens jugent la mesure « réaliste ». L’écrasante majorité réalise donc que 2035 vient trop vite, et que le changement ne va pas au rythme que ne le souhaiteraient les élus.

Les principales raisons pour cette frilosité à passer à l’électrique seraient celles-ci : « Le prix d’achat élevé (70 pour cent), le manque d’infrastructure de recharge (66 pour cent) et leur manque d’adaptation au froid canadien (64 pour cent). »

Ce qui est curieux, cependant, c’est le fait que lorsqu’on compare le Québec et le reste du Canada, on s’aperçoit que la population Québécoise est davantage en faveur de l’interdiction des voitures à essence en 2035 (44% QC vs 37% ROC), mais la jugent irréaliste dans une plus grande proportion que le reste du Canada (23% QC vs 25.6% ROC), et particulièrement que l’Ontario (30%). Cette situation s’explique probablement par le fait que les Québécois, d’une manière générale, sont probablement plus environnementalistes que le reste du Canada, mais que la situation difficile d’Hydro-Québec depuis quelques années et l’annonce de déficits à venir en 2027 les force à plus de réalisme.

D’ailleurs, afin de palier à ce déficit annoncé, les options préconisées par les Québécois peuvent surprendre. D’abord, la construction de parcs éoliens s’avère la mesure la plus populaire avec 76% d’appui, suivi par la construction de nouveaux barrages hydroélectriques (68%), l’introduction de nouveaux mécanismes de prix pour encourager la sobriété énergétique (63%) et, finalement, l’utilisation des installations nucléaires existantes, à 47% d’appui.

Cela dit, si le développement du nucléaire apparaît ici en dernière place, il faut noter que le support pour cette option est en nette ascension au Québec depuis quelques années et a gagné sept points de pourcentage, alors que son opposition a perdu 11 points de pourcentage. Autre fait intéressant : les jeunes sont davantage en faveur du nucléaire que les générations plus âgées.

Mais encore plus surprenant ; les jeunes sont aussi davantage en faveur de l’exploitation de nos propres ressources pétrolières que ne le sont les générations plus âgées, ce qui renverse complètement cet argument de générations montantes « éco-anxieuses » et plus « conscientisées » sur les enjeux climatiques. En effet, alors que la moyenne Québécoise en faveur de l’exploitation du pétrole se situe à 48%, ce support monte à 53% chez les 18-34 ans.

Aussi, bien qu’on puisse croire que la crainte d’une privatisation d’Hydro-Québec l’emporte dans la population québécoise, on apprend par ce sondage que 6 québécois sur 10 sont tout de même d’accord pour que des producteurs indépendants vendent de l’électricité à des clients industriels lorsqu’Hydro-Québec ne dispose pas de l’énergie nécessaire :

« Les Québécois et Québécoises réalisent que le manque d’énergie au Québec nous fait passer à côté de bons projets de développement », explique M. Giguère. « Ils soutiennent la vente d’électricité entre entreprises, telle que le propose le gouvernement Legault dans son récent projet de loi sur l’énergie. »

Lorsque informés que plus de 150 milliards de dollars de projets énergétiques ont été annulés en raison des délais et retards causés par les réglementations, 76% des répondants en concluent que les processus d’évaluation des impacts environnementaux pour les projets énergétiques sont trop longs, contre seulement 9% qui jugent qu’ils sont trop courts.

Bref, c’est un portrait très contrasté que nous offre ce sondage sur les enjeux énergétiques au Canada et au Québec en 2024, mais qui témoigne surtout d’un décalage entre l’opinion populaire et les sphères décisionnelles au pays. Les Canadiens, s’ils ont certainement une « conscience environnementale » et jugent la lutte contre les changements climatiques essentielle, ont en contrepartie une vision très réaliste et pragmatique de l’état de leur secteur énergétique et industriel, et ne semblent pas prêt à tout sacrifier sur l’autel de la transition verte.

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