• partager
Share on facebook
Share on twitter
Share on email

Donald Trump ; une crise comparable au covid, ou un simple retour à la réalité?

Share on facebook
Share on twitter
Share on email
Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Share on reddit
Share on email

C’est fait, à partir d’aujourd’hui, Donald Trump est à nouveau le résident officiel de la Maison-Blanche. Il a prononcé son serment lors de son inauguration, qui s’est déroulée à l’intérieur du Capitole en raison, dit-on, de la mauvaise température, mais potentiellement aussi pour des raisons de sécurité. De notre côté de la frontière, après des semaines d’angoisses au sujet des menaces tarifaires et une véritable panique de la classe politique, on a réalisé avec soulagement qu’il ne signerait pas instantanément des décrets pour imposer des tarifs, et mettrait plutôt en place une enquête sur les pratiques commerciales du Canada, du Mexique et de la Chine. Ce qui n’a pas empêché notre premier ministre, François Legault, de s’attirer les railleries pour avoir comparé la situation au Covid-19. Le retour de Trump est-il réellement une « crise », ou non pas un retour – brutal – à la réalité?

On a beaucoup parlé des tactiques de négociations de Donald Trump : il fait des coups d’éclats et utilise le facteur de choc pour ouvrir la fenêtre d’Overton et faire des demandes beaucoup plus audacieuses, fixant les modalités des négociations. En déclarant instantanément qu’il imposerait des tarifs de 25% sur les produits canadiens si on ne réglait pas les passages illégaux à la frontière canado-américaine, il a instantanément mis la classe politique canadienne sur le pied de guerre.

On peut bien se morfondre de manière plaintive et voir la situation comme une « crise » politique et diplomatique, mais dans un sens, il faut bien avouer qu’on a jamais vu nos politiciens aussi préoccupés par nos intérêts économiques et géopolitiques. C’est à se demander si tout ce branle-bas de combat est vraiment une mauvaise chose. C’est un peu le point, non? Que chaque nation veille à ses intérêts et ne devienne pas paresseuse et pilotée par des ententes et des institutions internationales tentaculaires.

Dans un sens, c’est peut-être la complaisance mondialiste des dernières années qui reposait sur des bases artificielles. Et maintenant que le monde se repolitise à coups de frondes trumpiennes et de realpolitik, ces fausses assurances s’écroulent comme un château de cartes.

Aussi choquant que ça puisse paraître, les déclarations de Trump au sujet du Canada, du Groenland, du Canal de Panama, ainsi que son intention de renommer le golfe du Mexique « golfe d’Amérique [des États-Unis] ont elles aussi marquées l’imaginaire et donné le ton de sa présidence des semaines avant son inauguration aujourd’hui. Renommer un corps d’eau cavalièrement et menacer de reprendre le Canal de Panama est probablement un message à la Chine, « sa » mer méridionale de Chine et ses points de passages stratégiques comme le détroit de Malacca. Et le Groenland, à la Russie qui surveille la fonte des glaces qui ouvre de nouvelles routes commerciales.

C’était aussi le cas entre 2016 et 2020, mais Trump a pour effet de réactiver la géopolitique ; il repolitise un monde qui était devenu piloté par une technocratie anonyme. Il pointe directement les problèmes et les enjeux.

C’est probablement en raison de ce réalisme politique froid qu’en ce premier jour de présidence, il semble plutôt tourner son attention contre les cartels, qu’il décrètera comme « terroristes ». Ainsi, il utilisera toute la force militaire américaine dans cette nouvelle « guerre au terrorisme » directement à sa frontière. Ce sont des enjeux beaucoup plus pressants que d’imposer des tarifs aux pauvres « good guys » canadiens…

Il a d’ailleurs promis de déporter jusqu’à 13 millions d’immigrants illégaux en un temps record : les promesses qu’il a faites sont colossales, le Canada est probablement le moindre de ses soucis en ce moment.

Mais certainement, son discours corsé sur les relations commerciales, qui découlent du même type de realpolitik, force nos politiciens à être plus réalistes et pragmatiques. Par exemple, tout le moussage artificiel de la transition énergétique et de la filière des batteries devient à ce stade dangereux et force une remise en question.

Si la situation est proche de la crise aujourd’hui, c’est en raison des législations gouvernementales risquées de transition énergétique prématurée. C’est parce que le gouvernement Legault a mis tous nos œufs dans le même panier de la filière de l’électrique, et qu’il n’avait pas anticipé la possibilité d’un retour de Trump en 2025 et la redynamisation du secteur des hydrocarbures. La filière de l’électrique, malgré des efforts énormes, ne semble pas assez solide pour assurer la sécurité énergétique de la civilisation à partir de 2035.

Les intérêts gaziers et pétroliers du Québec semblent de nouveau sur toutes les lèvres, avec de nombreuses tribunes dans les journaux ou sections opinions, démontrant souvent un grand support de la population à une exploitation de nos ressources.

Pour le Québec et le Canada, qui s’enlignent vers un gouvernement Poilievre, ça voudra certainement dire une réouverture de tous les dossiers du secteur de l’énergie : exploration, exploitation, pipelines, ports méthaniers, révision des plafonnements, des tarifications et taxations, etc. Il en reviendra à Legault et à la classe politique québécoise de déterminer s’ils veulent rejoindre les tendances mondiales de 2025, ou continuer de s’enfoncer dans cette transition forcée et dangereuse d’un point de vue économique.

Si, vraiment, la classe politique québécoise prend l’enjeu au sérieux, elle allègera le fardeau des contribuables et aidera ses alliés de par le monde en exploitant ses propres ressources.

Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn
Share on reddit
Reddit
Share on email
Email

Les nouvelles à ne pas manquer cette semaine

  • Vous aimeriez aussi
  • Nouvelles semblables
  • Autres articles de Philippe Sauro-Cinq-Mars

Zuckerberg et Trump contre C-18?

Depuis août 2023, les Canadiens n’ont plus accès aux médias d’information sur Facebook ou Instagram. Cette mesure, par la compagnie mère Meta, fut mise en