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Emplois des alumineries : la CAQ est-elle un parti vert?

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À écouter les positions de la CAQ depuis quelque temps, c’est à croire qu’elle cherche à prendre la place du parti vert. Toutes ses positions semblent strictement motivées par des contraintes écologistes. Il est loin le temps du « parti de centre-droit » qui cherche à développer le potentiel économique du Québec ; les dernières déclarations du ministre Fitzgibbon le confirme.

Affirmant à des journalistes que « l’important c’est de décarboner » et insistant que les projets verts seront priorisés dans l’attribution des blocs d’alimentation par Hydro-Québec, Fitzgibbon était déjà plutôt clair. Mais il a réussi à aller plus loin en affirmant que si on ne décarbone pas les alumineries « éventuellement », « elle vont pas mal être obligées de fermer ».

C’est là une attitude plutôt cavalière pour un parti qui faisait autrefois de l’économie sa priorité. Celle-ci a changé ; on apprenait récemment les nouveaux critères d’attribution des blocs d’alimentation d’Hydro-Québec et le ministre précisait « la création d’emploi, ce n’est même plus sur la liste ».

En effet, ces nouveaux critères sont, en ordre d’importance : 1. La capacité technique d’Hydro-Québec à alimenter le projet, 2. L’acceptabilité sociale du projet, 3. La capacité du projet à décarboner le Québec et 4. La création de richesse et la contribution à la valeur économique.

Ainsi, le premier critère est déjà soumis à une contrainte énergétique qui serait peut-être évitable si on ne s’entêtait pas dans le tout-à-l’électrique. (On se rappelle qu’on ne pourra accepter que la moitié des projets de développements puisqu’on priorise l’électrification des transports et du chauffage.) Ensuite, on soumet le développement à l’acceptabilité sociale, qui est particulièrement frileuse au Québec, pour ensuite juger de son caractère écologiste et de son potentiel de réduction des émissions…

En tout dernier, on prend en compte le facteur économique du projet. Autrement dit, le développement économique du Québec est entièrement soumis au nouveau diktat vert de la CAQ.

Mais bon, on pourrait argumenter, dans le cas du dossier de l’aluminium vert du projet Élysis que Fitzgibbon commentait, que la situation de plein emploi au Québec diminue l’importance de la création d’emploi en ce moment. Or ne pas être une priorité ou littéralement mettre de l’avant un projet qui fera perdre des emplois – qui plus est des emplois régionaux payants – est loin d’être la même chose.

En effet, une étude qui avait pourtant été vantée par Fitzgibbon en 2021 concluait que le projet Élysis de Rio Tinto, qui vise à rendre la production d’aluminium plus verte, occasionnerait la perte de 5600 emplois majoritairement situés au Saguenay-Lac-Saint-Jean, une situation qui inquiète le Syndicat des travailleurs de l’aluminium.

Évidemment, on tente de se faire rassurant et on explique qu’il y aura moyen de compenser les pertes d’emplois et requalifier les travailleurs dans d’autres domaines. On affirme qu’un « nouvel écosystème » se mettra en place, or, comme l’affirme le syndicat, il faudra d’abord s’assurer que ces emplois complémentaires soient développés dans la région.

Bref, ce nouvel agenda caquiste vert ne cesse de surprendre et de créer une certaine contradiction. En cette ère de sobriété énergétique où on impose une forme d’austérité aux citoyens et au développement, on est prêt à bien des sacrifices, quitte à contredire toutes les positions initiales de la CAQ qui était pourtant définitivement tournée vers l’accroissement économique du Québec à ses débuts.

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