On voit souvent passer des memes sur Facebook concernant l’inéquité entre les générations. On voit une famille des années 60 de plusieurs enfants avec une grande maison, après, au fil des générations, il y a de moins en moins d’enfants, et l’habitation est plus petite. Rendus à la génération Z, ils peuvent seulement espérer vivre dans une benne à ordures. Bien sûr, cela est un peu caricatural. Mais néanmoins, ce meme contient un peu de vérité. Pourquoi la génération Z a raison d’être en colère? Analyse d’un milléniaux qui voit les choses mal aller pour les jeunes générations.
La crise du logement n’est plus un sujet que l’on peut ignorer de nos jours. Elle nous a explosé en plein visage comme si l’on ne s’y attendait pas. Pourtant, à force d’avoir fait rentrer trop de migrants et permis aux spéculateurs de prendre le contrôle du marché immobilier, les libéraux ont ouvert une boîte de pandore pour une société chaotique et dangereuse.
Car oui, les mesures adoptées par les libéraux au Canada, mais aussi leurs homologues en Europe et aux États-Unis, créent toutes les conditions d’une révolte des jeunes générations. Vous vous souvenez du printemps arabe? C’était justement à cause de l’inflation et du manque de perspectives d’avenir pour la jeunesse arabe. Si ici il n’y a pas la violence de la rue arabe, les tendances montrent que les jeunes sont plus pauvres, plus endettés, plus précaires que leurs prédécesseurs.
Les jeunes sont plus nombreux que jamais à faire faillite, et pas toujours pour de très gros montants. Les jeunes sont aussi plus nombreux à vivre plus longtemps chez leurs parents. On parlait de génération « Tanguy » il y a une vingtaine d’années pour ces jeunes trop confortables chez papa et maman. Mais aujourd’hui, les jeunes sont obligés de vivre chez leurs parents jusqu’à un âge avancé, car ils n’ont pas d’autres choix.
Après les impôts, il ne reste plus grand-chose pour payer un logement aux prix actuels. Si une personne qui travaille à temps plein au salaire minimum gagne environ 1600$ par mois, et qu’un logement de trois pièces coûte plus de 1000$, la personne devra se passer de voiture ou bien vivre dans la précarité, en espérant qu’il n’y aura aucun imprévu.
Il y a quelques années, on nous rabâchait les oreilles quant à la pénurie de personnel. On nous disait que les employeurs vivaient de la détresse parce qu’ils manquent d’employés pour pourvoir les postes que personne ne voulait faire. Or, si ces postes ne trouvaient pas preneurs, ce n’était pas sans raison. La solution? Mettre une pression monstre sur le gouvernement pour qu’il ouvre grand les portes aux « travailleurs temporaires », et ce, même dans des secteurs non essentiels comme la restauration rapide.
Résultat? Les jeunes ont plus de mal que jamais de trouver un emploi. Radio-Canada en a parlé en affirmant que les étudiants auraient du mal à trouver un emploi d’été, car justement il y a trop de compétition. Dans ce contexte, comment blâmer les jeunes de vouloir voter conservateur au Canada ou bien d’appuyer des partis de droite en Europe?
Ils ne se font plus d’illusions. Et s’ils sont parfois irrévérencieux envers les anciennes générations, c’est à cause de l’injustice générationnelle qu’ils vivent. Ils estiment, parfois à tort ou à raison, que les boomers l’ont eu facile. C’est en partie vrai. Ceux-ci ont eu accès à la propriété bien plus facilement. Mais en général, ceux-ci avaient des emplois plus difficiles encore qui ont hypothéqué leur santé. Il n’y a rien de parfait comme on dit.
Dans une société aussi riche que la nôtre, ce n’est pas normal que la jeune génération qui ait étudié, qui travaille ou tente de s’en sortir ait du mal à se loger? Les anciennes générations, notamment les milléniaux, n’ont pas eu ce mal pour se loger lorsqu’ils avaient l’âge des « zoomers ». Une chambre pour étudiant au Cégep coûtait parfois seulement 250$ par mois il y a une décennie. Aujourd’hui, c’est plus du double. Sans compter que la quantité d’étudiants étrangers que nous recevons fait qu’ils sont habitués eux à payer très cher pour de petits espaces.
On parle ici d’internationalisation ou de marchandisation des universités. Jadis, les universités recevaient des étudiants étrangers en échange, mais c’était loin d’être une industrie comme aujourd’hui. Les universités occidentales, à force de coupures de la part de l’État, ont eu en échange le droit de monnayer les diplômes qu’ils offrent à une clientèle internationale bien plus à l’aise que les nationaux.
Résultat? Il est beaucoup plus cher d’étudier aujourd’hui ici au Québec, en Europe ou aux États-Unis qu’il y a une décennie. Non seulement à cause des droits de scolarité, mais aussi le coût du logement, poussé à la hausse par l’arrivée massive d’étudiants qui n’ont rien à perdre et qui ont l’argent de leur famille élargie. Ceux-ci espèrent éventuellement que cet « investissement » leur permettra de venir immigrer chez nous.
Conclusion : les jeunes en 2024 ont parfaitement raison d’être en colère. Oui, nous rions d’eux parfois en les voyant utiliser leurs pronoms. Cela peut sembler ridicule en effet. Et ça l’est. Mais il y a une révolte chez les jeunes face à l’injustice intergénérationnelle qui mérite que l’on s’y attarde. La stabilité de notre société en dépend. Ils n’ont jamais eu autant de mal à se loger que les autres générations. Et le logement, c’est la base de tout.