Dans une conférence de presse du département de la justice ce lundi, des hauts responsables américains, dont le directeur du FBI, ont dévoilé de multiples accusations portées contre des officiers du renseignement chinois ayant opéré en territoire américain depuis 2008.
En premier lieu, deux officiers du renseignement chinois qui auraient tenté de voler des informations confidentielles pour entraver les poursuites contre le géant des télécommunications Huawei ont été appréhendés. Ceux-ci auraient soudoyé un employé du gouvernement américain en lui offrant 61 000 dollars en crypto-monnaie en échange de documents.
Les responsables ont aussi annoncé des accusations contre trois autres agents du renseignement chinois ayant opéré au New-Jersey ainsi que de plusieurs autres ayant participé à une campagne de menaces et d’intimidation pour forcer un résident américain à retourner en Chine pour y être jugé.
Le ton était extrêmement grave pendant la conférence de presse, les responsables martelant que ces agissements prédateurs de la part de la République Populaire de Chine était inacceptables et que les États-Unis ne se laisseraient pas intimider :
« Le département de la justice ne tolérera pas de menaces d’une puissance étrangère contre les droits des Américains et les institutions de notre nation. Comme le procureur général l’a expliqué, les cas révélés aujourd’hui se font dans le cadre d’une contre-attaque contre des activités malicieuses de la part de la République Populaire de Chine qui incluent de l’espionnage, du harcèlement, de l’obstruction de notre système de justice et un incessant effort pour voler des technologies américaines. […] Les cas d’aujourd’hui mettent les choses au clair sur le fait que les agents chinois n’hésiteront pas à briser la loi et ignorer les conventions internationales […] » affirmait d’entrée de jeu la procureur générale adjointe Lisa Monaco.
Ces révélations se produisent quelques semaines après qu’on ait découvert l’ouverture par la République Populaire de Chine de « centres de services » au Canada et ailleurs dans le monde, d’où des agents de renseignements et de police peuvent opérer et, notamment, exercer des pressions pour rapatrier des ressortissants chinois coupables de crimes dans leur pays natal. Si la Chine était traditionnellement plus discrète en matière d’ingérence et de démonstration de pouvoir, les dernières années ont vu un accroissement accéléré de ses agissements prédateurs.