Par Cosmin Dzsurdzsa.
La récente couverture médiatique du congrès national d’orientation du Parti conservateur du Canada a donné la fausse impression que le parti avait uniquement rejeté un appel à reconnaître la réalité du changement climatique.
Une vérification des faits effectuée par True North a révélé que la couverture du vote sur la politique a ignoré le contexte complet de l’énoncé de politique et s’est plutôt concentrée sur une partie biaisée de celui-ci afin de dépeindre les conservateurs comme des négateurs du changement climatique.
Les reportages de la CBC comprenaient des titres accrocheurs tels que « Les délégués conservateurs rejettent l’ajout de l’expression « le changement climatique est réel » au livre des politiques « et » Les conservateurs débattent de la question de savoir s’il faut déclarer que « le changement climatique est réel » lors du congrès sur les politiques « .
Il convient de noter que l’un des articles publiés par la CBC a été écrit par le journaliste John Paul Tasker, qui a été nommé demandeur dans un procès contre le Parti conservateur du Canada lors des élections fédérales de 2019. Des histoires similaires ont été reprises par d’autres médias grand public comme Global News, CTV News et d’autres.
Au cœur de l’affaire se trouvait un amendement de trois paragraphes aux principes environnementaux du parti, qui comprenait un sac à main de mots à la mode et de points de discussion sur l’environnement.
En plus de demander au parti de « reconnaître que les changements climatiques sont réels », l’amendement demande également au gouvernement d’exercer une plus grande surveillance sur les grands pollueurs canadiens et de faire de la technologie verte un « levier » de l’économie canadienne.
En réalité, le débat au congrès s’est largement concentré sur le libellé et la portée de l’amendement lui-même et non pas, comme l’ont insinué les médias grand public, sur la réalité ou non des changements climatiques.
« Nous croyons que les entreprises canadiennes classées comme très polluantes doivent assumer davantage de responsabilités dans la mise en œuvre de mesures qui réduiront leurs émissions de GES et doivent être responsables des résultats », indique l’amendement.
« Nous croyons qu’il faut soutenir l’innovation dans les technologies vertes. Nous devons devenir un leader de classe mondiale et utiliser l’innovation comme un levier de développement économique. »
L’amendement en plusieurs parties a été rejeté de justesse au cours du congrès, 54 % des participants ayant voté contre la déclaration et 46 % l’ayant soutenue.
En réalité, les participants au congrès n’étaient pas d’accord avec l’amendement pour plusieurs raisons, notamment le manque de clarté quant à sa portée, sa nature trop large et son impact sur les entreprises du secteur privé, ainsi que la suspicion quant au soutien des programmes de technologie verte tels que ceux introduits par les gouvernements libéraux précédents de l’Ontario, qui ont causé des dommages économiques importants. Certains de ces désaccords ont été notés dans des articles grand public.
Malgré ces points de préoccupation légitimes concernant l’amendement tel que formulé et le débat robuste qui l’a entouré, la couverture médiatique a donné la fausse impression que les conservateurs débattaient uniquement de l’existence du changement climatique lui-même.
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