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Faites-vous une overdose de politique américaine? Vous n’êtes pas seuls.

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La politique américaine s’est progressivement installée dans nos vies. À une certaine époque, nous savions qui était le président, les grands dossiers (le Watergate, la crise des otages en Iran) mais ce pays était distant de nos préoccupations quotidiennes. Mais voilà, avec l’émergence des nouvelles en continu, mais surtout des réseaux sociaux, combinés à une américanisation de notre société, la politique du pays de l’Oncle Sam s’est incrustée dans nos vies. Pas toujours de la plus belle des manières.

Le Québec est un endroit spécial : non seulement il n’est pas un pays indépendant, il est même inféodé à la puissance moyenne qu’est le Canada, pays lui-même dans l’orbite de l’Empire américain. Néanmoins, les Québécois ont – malgré ce qu’en disent les mauvaises langues – une envie de comprendre le monde et de s’y impliquer. Mais le Québec a un problème avec la concentration de ses médias traditionnels. Nous vivons par procuration la vie politique des autres avant la nôtre.

La principale courroie de transmission de la politique internationale au Québec passe par deux grands réseaux : Québecor, qui possède TVA ainsi que le Journal de Montréal, et Radio-Canada, média d’État appartenant au gouvernement canadien. Dans les deux cas, nous avons droit à une couverture médiatique particulièrement désagréable par les temps qui courent : nous entendons parler de Kamala Harris, du matin jusqu’au soir.

Les journalistes se défendent de trop parler des États-Unis. Ils affirment que la campagne électorale américaine actuelle est l’une des plus « excitantes » de l’histoire, et que les décisions prises à Washington ont un impact direct dans nos vies. Oui, cela peut fait l’objet d’un débat. Mais est-ce réellement nécessaire d’annuler la programmation habituelle à RDI pour parler de la convention démocrate? Non seulement nous avons droit à une mauvaise traduction, mais de plus en plus de nos concitoyens font une overdose de politique américaine.

Vous n’êtes pas les seuls à souffrir de ce mal planétaire. C’est à croire que depuis la présidence de Donald Trump, le commandant en chef est aussi le nôtre. Mais voilà, on sent une lassitude généralisée. Parlez-en autour de vous. Bien sûr, les gens auront un avis tranché sur Donald Trump, et sur Kamala Harris. Dame qui était une parfaite inconnue pour la majorité de la population jusqu’à la création d’un personnage par les médias.

Les médias québécois s’interrogent : comment se déroulèrent les années montréalaises de Kamala Harris? Elle était au secondaire dans une école cossue de Westmount. On est même allé jusqu’à interroger d’anciens collègues de classe. Mais voilà, le complexe du Québécois qui veut exister dans le monde se heurte à un mur : elle n’est pas intéressée à parler de ces années de jeunesse. Même pire que ça : on apprend qu’elle n’a pas aimé son passage chez nous. De l’échec face à l’apprentissage du français aux rigueurs de l’hiver.

Encore une fois, le Québec a besoin de validation et aimerait exister sur la scène mondiale. Son statut de demi-État ayant renoncé à son indépendance est une position inconfortable. Mais au-delà des considérations de visibilité internationale pour le Québec, cette obsession de la politique américaine montre chez nous un malaise. Nous projetons nos rêves, nos craintes, nos fantasmes dans la vie politique des autres nations.

C’est un peu la même chose pour la politique française. Deux grandes tendances s’affrontent chez les passionnés de politique au Québec : la France ou les États-Unis. On croit voir en France le Québec dans 10 ou 15 ans. Avec les changements démographiques, la crise énergétique. Mais aussi les préoccupations pour maintenir l’État-providence. Quant aux États-Unis, c’est le miroir de nos craintes face aux changements culturels majeurs qui bouleversent notre époque. L’avortement, l’immigration illégale, les armes à feu, la présence LGBT ou le « wokisme » au sens large, sont des préoccupations qui touchent un grand nombre de nos contemporains.

Mais l’affaire, c’est qu’à force de vivre par procuration la vie politique des autres nations, nous oublions la nôtre. De nombreux chantiers seront nécessaires pour assurer l’avenir de l’État-providence québécois, son indépendance énergétique, ainsi que son futur (ou son indépendance) dans un Canada qui se sépare de nous un peu plus tous les jours. Nous en faisons une overdose de vivre la politique des autres. N’est-on pas mieux de se préoccuper de nos problèmes dans notre cour pour commencer?

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