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François Legault durcit le ton face aux demandeurs d’asile

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C’est rare que j’applaudisse François Legault, mais je veux saluer la sortie du premier ministre au sujet des demandeurs d’asile. Il demande à ce que la moitié de ceux qui se trouvent sur le sol québécois soient déplacés vers d’autres provinces – et que leur transfert soit rendu obligatoire. Voilà une sortie décomplexée qui correspond au discours auquel on s’attend de la part d’un chef de parti se réclamant du nationalisme. C’est même courageux dans ce monde bien-pensant où toute critique de la gestion de l’immigration renvoie au banc des accusés pour xénophobie.

Le chef intérimaire du PLQ, Marc Tanguay, et le député de Saint-Henri-Sainte-Anne de QS, Guillaume Cliche-Rivard [un avocat spécialisé en immigration], n’ont pas tardé à manifester leur indignation. La requête de François Legault manquerait de compassion, d’humanisme. Quant au ministre fédéral de l’Immigration, le Libéral Marc Miller, il estime que la demande est « déraisonnable ».

Selon le ministre Miller, la proposition de « relocalisation volontaire » du gouvernement Trudeau, qui mise sur des incitatifs [notamment financiers] plutôt que sur la coercition, devrait suffire à alléger le fardeau pour le Québec et l’Ontario, qui ont accueilli plus que leurs parts de migrants.

Les propos de François Legault n’ont pourtant rien de répréhensible. Ils incarnent plutôt le gros bon sens. Selon le Premier Ministre, quelque 160,000 demandeurs d’asile se trouvent actuellement sur le territoire québécois. La quantité est énorme. Le Québec a mis en place plusieurs mesures pour aider ces personnes, notamment en leur allouant une aide sociale, du logement et l’accès aux soins de santé. Est-ce viable de distribuer des chèques et de fournir des chambres d’hôtels à des étrangers qui arrivent des quatre coins de la planète?

Les médias et la classe politique présentent toujours ces individus comme des « demandeurs d’asile » ou des « candidats à l’asile », mais on pourrait aussi parler de personnes en situation irrégulière, voire d’immigrants illégaux. Jusqu’en mars 2023, près de la moitié des personnes venant réclamer l’asile au Canada traversait la frontière de manière illégale. Depuis le 25 mars 2023, l’élargissement de l’Entente sur les Tiers Pays Sûrs (ETPS) pour inclure les demandeurs d’asile interceptés entre les points d’entrée terrestres officiels a été suivi d’une baisse significative des traversées illégales. Ceci dit, on assiste quand même à une augmentation persistante de nouvelles demandes effectuées aux postes frontaliers terrestres, dans les aéroports et aux bureaux intérieurs.

Les demandes d’asile reçues par le Canada parviennent d’individus en provenance de plus de 175 pays différents. Plus du tiers d’entre elles proviennent de ces 5 pays: Mexique, Inde, Nigeria, Turquie et Colombie – aucun desquels n’est actuellement considéré comme étant en guerre civile.

Les dossiers peuvent prendre plusieurs années avant d’être traités. Vu que le système est confronté à un arriéré important, il y a des migrants arrivés au pays par le chemin Roxham lors des dernières années qui sont encore sur le territoire canadien en attente du traitement de leurs demandes. Et tant que leur demande n’est pas acceptée, personne ne détient le statut légal de réfugié aux yeux de la loi. C’est-à-dire que l’on octroie des fonds publics pour nourrir et loger des individus en situation irrégulière qui ne sont pas reconnus comme des réfugiés, et dont certains ne seront jamais considérés comme tels.

On parle de centaines de milliers d’individus arrivés au Canada. Sur le lot, il doit y avoir des criminels qui fuient la justice dans leurs pays d’origine. Certains pourront disparaître des radars des autorités et ne jamais se présenter aux audiences. Au prisme de la compassion doit se juxtaposer celui du réel.

Revenons-en à François Legault et au contexte québécois. Il n’est pas question de l’accueil d’une proportion raisonnable de réels réfugiés que la société québécoise soit en mesure de franciser et d’assimiler. L’arrivée massive de demandeurs d’asile pose un risque d’autant plus considérable que la nation canadienne française du Québec doit déjà lutter contre son propre effacement. L’enjeu est existentiel.  

Pour les immigrationnistes, ces demandeurs d’asile qui se présentent mensuellement par dizaine de milliers ne constituent-ils pas l’occasion en or d’augmenter les seuils d’immigration tout en invoquant la bienveillance et l’empathie? Après tout, le projet Initiative du Siècle veut faire du Canada un pays de 100 millions d’habitants d’ici 2100.

Le camp nationaliste de la classe politique québécoise semble souvent frileux quand vient le temps de se prononcer sur les questions identitaires. Quand une personnalité politique ose y aller de fermeté en matière d’immigration, il faut le saluer et l’encourager. François Legault donne souvent l’impression d’un nationalisme de pacotille et de se préoccuper davantage des politiques climatiques prônées par McKinsey. De passage chez les cousins français, il apparaît revigoré. Au moment d’écrire ces lignes, je n’ai pas vu de réactions provenant du Bloc, ni du Parti Québécois [pourtant les détracteurs n’avaient pas tardé à réagir]. À espérer que le camp nationaliste lui emboîte le pas.

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