C’est avec beaucoup de tristesse que Québec Nouvelles a appris la mort subite du militant, chroniqueur et historien Frédéric Bastien à l’âge de 53 ans. Il aura connu une vie riche en combats en faveur de la laïcité, de la langue française et de l’indépendance. Il fut non seulement l’auteur de deux essais marquants sur l’histoire du Québec, documenté la haine contre le Québec et son financement par le fédéral, mais aura aussi poursuivi la ville de Toronto qui se mêle de choses ne la concernant pas avec la loi 21. Bref, retour sur un militant marquant du mouvement nationaliste québécois.
Deux de ses essais, Relations particulières : France face au Québec après de Gaulle, et La bataille de Londres aura marqué durablement par leur qualité à décrire ce qui s’est passé au Québec depuis la Révolution tranquille. Dans Relations particulières, publié en 1999, il décrira les relations entre la France et le Québec, qui connurent un âge d’or lors de la présidence du Général de Gaulle, et les manœuvres des fédéralistes canadiens pour que la France tourne le dos aux indépendantistes québécois.
Notamment l’amitié entre François Mitterrand et Pierre Eliott Trudeau. Encore aujourd’hui, cette mainmise du Canada sur les relations franco-canadiennes, avec nul autre que Stéphane Dion nommé au poste d’ambassadeur du Canada en France, montre à quel point Bastien a vu clair sur le jeu du Canada pour empêcher la création d’un lien spécial entre la France et le Québec.
Mais c’est surtout pour La bataille de Londres que Bastien est reconnu comme l’un des grands historiens de sa génération. Dans cet essai, il raconte comment Trudeau souhaite rapatrier la constitution canadienne, alors à Londres, pour y insérer une charte des droits de façon unilatérale, et ce malgré l’opposition de certaines provinces, dont le Québec. Ce qui est intéressant de cet ouvrage, c’est les coulisses des diplomaties québécoises, canadiennes et britanniques.
Britanniques qui sont surprenants dans cette histoire, car ils sont réticents devant cette volonté de Trudeau d’effectuer son rapatriement de façon unilatérale, tel un coup d’État. Avec la collaboration de la Cour suprême. Ainsi, Pierre Eliott Trudeau se sera à jamais décrédibilisé. Il restera pour toujours un homme d’État malhonnête, arrogant et manipulateur. Et Bastien aura écrit un essai qui restera dans les annales du Québec moderne.
Frédéric Bastien, c’est aussi un militant de premier plan. Candidat à la chefferie du Parti Québécois, il aura prouvé que le parti, loin d’être mort, est le lieu de riches débats intellectuels. Avec la présence de Guy Nantel et Paul St-Pierre Plamondon, il aura donné un second souffle à un parti qui est constamment donné pour mort par des médias qui en seraient trop satisfaits, mais qui renaît tel un phénix.
Le militant Bastien s’est également illustré par sa dénonciation de l’islam radical au Québec, et aura finement documenté les financements de ces associations radicales par le gouvernement canadien. Il aura prouvé que des millions de dollars financent des lobbys communautaires musulmans, mais aussi sikhs, et les anglophones du Québec qui ont plus de 6,7 millions de dollars par année pour contester des lois linguistiques québécoises votées par un parlement démocratiquement élu.
C’est lorsque des mairies du Canada anglais ont décidé de financer la contestation de la loi 21 sur la laïcité que Bastien a décidé que trop c’était trop, et qu’il fallait poursuivre en justice la ville de Toronto. Ville, qui au nom de la « célébration » de sa diversité, a voté un budget afin de remplir le butin de guerre des opposants à la loi 21, notamment des groupes islamistes reliés aux frères musulmans.
Bastien était vraiment notre franc-tireur. Un homme qui n’hésitait pas à entrer dans l’arène afin de combattre les opposants aux lois québécoises. Pour justement que le Québec que nous aimons continue d’exister et de prospérer. Son combat ne sera pas vain. De nombreuses personnes sont prêtes à prendre la relève, et d’autres trouveront vocation pour défendre le Québec. Il y a toute une dynamique actuellement en faveur de l’indépendance, et contre les volontés centralisatrices d’Ottawa de nous étouffer. Et cela est grâce en partie à des militants courageux qui n’ont peur de rien comme Frédéric Bastien.
Québec Nouvelles souhaite offrir ses sympathies à sa femme, ses trois enfants, ses collègues, ses amis et aux militants qui veulent rendre le Québec maître de son destin.