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Futurs sous-marins canadiens : Ottawa doit évaluer les options sur la table

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D’après un article d’Aaron Beswick publié dans le National Post le 5 juin 2025

À l’approche du sommet de l’OTAN (23-24 juin à La Haye), le gouvernement de Mark Carney fait face à une pression croissante pour transformer ses promesses en engagements concrets en matière de défense. Au centre de cette attente : la promesse d’acquérir jusqu’à 12 nouveaux sous-marins pour un coût estimé entre 60 et 100 milliards de dollars, soit le plus ambitieux contrat militaire de l’histoire du Canada.

Mais au-delà du choix du constructeur, le projet soulève une question géopolitique cruciale : le Canada veut-il ancrer sa stratégie de défense dans des alliances européennes ou asiatiques, dans un contexte international de plus en plus instable ?

Le pays ne construit pas ses propres sous-marins, et la volonté de remplacer les actuels Victoria avant leur retrait prévu en 2035 impose un calendrier serré. Cinq pays ont répondu à la demande d’information lancée par Ottawa : la France, l’Allemagne (avec la Norvège), la Suède, l’Espagne et la Corée du Sud. Chacun propose des appareils dotés de technologies de propulsion indépendante de l’air, permettant de rester immergé plusieurs semaines sans recharger les batteries.

Les offres principales incluent :

  • Le type 212CD germano-norvégien, capable de rester 41 jours sous l’eau, conçu pour les opérations en Arctique, accompagné d’une proposition de pacte de défense trilatéral.
  • Le Shortfin Barracuda français, version diesel d’un sous-marin nucléaire, avec une portée exceptionnelle de 28 000 kilomètres.
  • Le KS III sud-coréen, doté de tubes de lancement vertical pour missiles, d’une portée de 19 000 kilomètres et d’une autonomie de 21 jours, proposé à environ 24 milliards pour les quatre premiers exemplaires.

Mais à ce jour, aucun montant n’a été officiellement inscrit au budget. Pour Dave Perry, de l’Institut canadien des affaires mondiales, il serait stratégique pour le gouvernement de faire une annonce budgétaire avant le sommet de l’OTAN, afin d’éviter de se faire rappeler à l’ordre par les alliés.

Au-delà de la technologie, le choix du partenaire conditionnera les alliances du Canada pour les décennies à venir. Car, comme le souligne le Premier ministre Carney dans un discours prononcé en mars dernier, la coopération sécuritaire avec les États-Unis s’est affaiblie, et il faut envisager de nouveaux partenariats durables.

L’analyste Andrew Latham estime que l’offre germano-norvégienne est la plus adaptée aux besoins du Canada : une capacité opérationnelle en eaux profondes, sous la glace, compatible avec les missions dans l’Atlantique, l’Arctique et le Pacifique.

Mais choisir un modèle, c’est aussi s’assurer de pouvoir l’opérer. Et sur ce point, le Canada accuse un retard préoccupant. Ses quatre sous-marins actuels manquent de personnel. Ken Hansen, ancien commandant naval devenu analyste, avertit que les marins doivent être mieux traités : congés équivalents au temps en mer, salaires compétitifs, accès à des études financées pendant leurs périodes de repos.

Par ailleurs, les sous-marins de demain ne seront pas nécessairement semblables à ceux d’hier. Hansen évoque une stratégie où des sous-marins habités servent de plateformes pour piloter des drones sous-marins autonomes, capables de surveiller discrètement et d’agir en réseau. Ce n’est plus de la science-fiction, insiste-t-il, citant les innovations récentes vues en Ukraine.

Quoi qu’il en soit, il faudra des équipages expérimentés pour prendre les décisions clés, parfois en situation de crise mondiale. Et former de tels marins exige des années d’investissement, de formation, et une politique de rétention cohérente.

Le Canada ne pourra pas se contenter d’acheter des coques. Il lui faudra aussi bâtir une stratégie cohérente, une diplomatie militaire affirmée, et une armée capable d’assumer les ambitions que son gouvernement affirme aujourd’hui sur la scène internationale.

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