Un nouveau pays s’ajoute à la liste de ceux qui déclarent avoir un intérêt pour le gaz naturel canadien, contredisant les propos de Justin Trudeau à l’été 2022 selon lequel il n’y avait pas « d’opportunité d’affaires » dans le domaine. Après l’Allemagne et la Grèce, c’est donc au tour de la Pologne de réaffirmer cette évidence : l’Europe a toujours besoin d’une alternative au gaz russe, qui pose de graves problèmes géopolitiques.
En effet, dans une entrevue de CTV News diffusée dimanche dernier, le président de la Pologne Andrzej Duda a répondu « bien sûr » lorsque questionné s’il était intéressé par un approvisionnement en gaz naturel liquéfié canadien.
Il a rappelé que la Pologne s’approvisionnait principalement aux États-Unis et au Qatar, mais que la porte serait clairement ouverte si le Canada offrait un approvisionnement à un coût raisonnable.
Il faut se rappeler que cet approvisionnement qatari en Europe avait été conclu quelques mois après la rencontre entre Trudeau et le chancelier Allemand Olaf Scholz, où il avait rejeté catégoriquement de s’engager à fournir du gaz à l’Europe. C’était alors une occasion d’affaires manquée pour le Canada, qui aurait pu assurer cet approvisionnement à la place du Qatar. D’autant plus que le trajet est plus direct pour les gaziers transatlantiques qu’il ne l’est pour ceux qui doivent passer par la mer Rouge, contourner l’Europe par la méditerranée, l’Atlantique, la mer du Nord et la Baltique.
L’enjeu de l’approvisionnement en gaz a toujours été délicat en Europe, puisqu’une large part du continent – et plus particulièrement l’Europe de l’est – en est venue à dépendre largement du réseau de gazoducs russes. Mais cet enjeu est devenu primordial dans le cadre de la Guerre en Ukraine, puisque l’Europe cherche à s’affranchir complètement de cette dépendance à la Russie qui la rend vulnérable au chantage énergétique.
Les coupures d’approvisionnements en gaz russe ont entraîné une crise énergétique sans précédent, avec des dirigeants tel que Macron annonçant « la fin de l’abondance » et se rabattant sur la sobriété énergétique pour encourager la population à endurer. D’autres pays tels que l’Allemagne ont même pris des moyens encore plus radicaux en renouant avec le charbon ou le bois de chauffage, annulant par le fait même les efforts faits en termes de coupure des émanations de GES.
Dans ce contexte précaire, les volontés européennes de chercher de nouvelles sources d’approvisionnement sont évidentes, mais malgré tout, le premier ministre Justin Trudeau continue de s’obstiner dans son refus de développer davantage la ressource. Le Canada, et plus particulièrement le Québec – qui a, lui aussi, banni tout développement ultérieur – disposent pourtant de la plus grande source non exploitée connue au monde (schistes d’Utica).
Le mois dernier, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis avait également déclaré que son pays serait « bien sûr » intéressé par le produit. Mais Trudeau avait encore préféré éviter le sujet.
Ce n’est pas qu’en Europe où la demande de gaz naturel est forte ; l’augmentation rapide de la demande énergétique en Asie offre aussi des débouchés. Ainsi, le Japon a aussi fait part d’un intérêt pour un approvisionnement canadien, et « selon Ressources naturelles Canada, il existe huit projets de GNL « à différents stades de développement » qui viseront à approvisionner différents pays d’Asie.
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