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Guerre de l’information – Champ de bataille : Twitter

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Trois nouveaux lots de documents diffusés les 8, 9 et 10 décembre maintiennent les Twitter Files au cœur de la guerre de l’information. Si la divulgation des communications internes des cadres de l’ancienne administration a tant de pertinence, c’est parce que le réseau s’est imposé comme l’agora par excellence de l’époque contemporaine: l’endroit où s’expriment tous les courants d’opinions et sévissent tous les débats politiques. Un espace virtuel public qui a le paradoxe d’être à la fois une entreprise privée.

Twitter est particulièrement populaire aux États-Unis, Selon DataReportal, le site comptait 83,4 millions d’utilisateurs actifs provenant des USA en juillet 2022, ce qui en fait le principal terrain de la joute politique américaine. Le contrôle de Twitter constitue un enjeu crucial, ce qui explique le dénigrement d’Elon Musk par le camp qui vient de le perdre.

Dans le 2ème versement de documents, la journaliste Bari Weiss – qui est loin d’être une pro-Trump – montre comment les cadres supérieurs de Twitter ont créé des listes noires secrètes pour restreindre la portée d’utilisateurs spécifiques, dont l’animateur de talk-show de droite Dan Bongino, le militant conservateur Charlie Kirk et le Dr. Jay Bhattacharya, critique des mesures de confinement en raison du covid. Les comptes influents qui soutenaient la ligne du Parti Démocrate n’étaient pas visés.

Matt Taibbi revient à la charge avec le 3ème lot, qui documente comment les hauts dirigeants de Twitter ont censuré les tweets de Donald Trump à l’approche des élections de 2020 tout en dialoguant régulièrement avec des représentants d’organismes gouvernementaux, comme le FBI. Taibbi est un centriste qu’on ne peut qualifier de partisan de Trump.

Dans la 4ème fournée, Michael Shellenberger, le seul des 3 journalistes qu’on peut associer au champ droit, expose les communications ayant conduit au bannissement de Donald Trump. On y voit une volonté partisane, prête à arrondir les coins pour l’éliminer de la plateforme. « Pour son compte, nous modifions notre approche d’intérêt public afin que n’importe quelle violation résulte en suspension », explique Yoel Roth, ancien responsable du Site Integrity de Twitter.

Le traitement médiatique de la nouvelle, c’est-à-dire sa mise en sourdine, devient un élément indissociable de la nouvelle. Hormis Fox News, les médias mainstream évoquent le moins possible ces Twitter Files. Sur le site de MSNBC, Steve Vladeck en occulte tout le contenu, faisant bifurquer le sujet sur le 1er amendement, auquel Twitter ne devrait pas être assujetti de toute façon – selon lui.

Pour balayer les Twitter Files du revers de la main, on ramène encore l’ingérence russe (le Russiagate a pourtant été amplement débouté). Allison Gill, responsable du podcast Mueller She Wrote, affirme que certains des e-mails trouvés sur le laptop d’Hunter Biden ont été fabriqués par Rudy Giuliani et ses « copains russes ».

Pour l’un des camps, il s’agit du dévoilement d’un scandale de l’ampleur de Watergate, pour l’autre, de révélations insignifiantes qui n’exposent rien d’autre que des moyens parfaitement légitimes auxquels a recouru l’administration d’une entreprise privée.

Cette dichotomie illustre un clash de « réalités » discordantes basées sur des versions contradictoires des faits. Les socles factuels sont façonnés en fonction des conclusions à tirer et des opinions à véhiculer. Les médias de l’establishment y participent avec leur biais omniprésent et parfois mensonger, notamment lorsqu’ils rapportent les propos de Trump de façon délibérément erronée [et que le gang MS-13 devient « tous les sans papiers »]. Ils y contribuent aussi en étouffant les affaires susceptibles de déconstruire leur récit.

La réintégration de comptes bannis qui s’effectue sur une base sélective peut laisser perplexe quant à l’engagement d’Elon Musk envers la liberté d’expression. Reste à voir où ça aboutira, mais force est de constater que Twitter a fait un pas de géant dans la bonne direction. Un tweet narquois annonçant ses pronoms « poursuivons/Fauci » indique qu’il va être un gérant d’agora moins soumis que les précédents pions de l’élite – et combien plus divertissant.

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