Un mois après avoir été identifié comme un agent au service de la Chine par un reportage de Global News et suite à de nouvelles révélations fracassantes provenant de deux sources anonymes des services de renseignements, le député libéral Han Dong a dû annoncer son retrait du caucus libéral mardi soir. Il continuera cependant à siéger « afin que les travaux du gouvernement et du parlement ne soient pas perturbés ».
Les allégations, très sérieuses, font état d’une discussion du député avec le consulat de Chine afin de retarder la libération de Micheal Kovrig et Micheal Spavor, deux Canadiens emprisonnés pendant plus de trois ans en Chine pour des accusations d’espionnage, afin d’éviter d’avantager les conservateurs qui étaient alors très à l’affut dans ce dossier.
En effet, le député aurait conseillé la chose à Han Tao, Consul général de la Chine à Toronto, lors d’une rencontre en 2021. Les sources font aussi état de nombreux échanges téléphoniques entre le député et le consulat et les services de renseignement qualifient leur relation de particulièrement amicales.
On se rappelle aussi que Han Dong s’était abstenu de voter lorsque la Chambre des Communes avait condamné le traitement des Ouïgours par Pékin.
Ces nouveaux développements dans le scandale des ingérences chinoises qui secouent le gouvernement Trudeau, s’ils étaient avérés, ont pour la première fois justifié l’usage du terme « trahison » par certains commentateurs, dont l’ancien ambassadeur du Canada en Chine Guy Saint-Jacques.
De son côté, Han Dong nie en bloc ces allégations, affirmant qu’au contraire, il aurait tenté de convaincre les autorités chinoises d’accélérer la libération des prisonniers canadiens. Il avait aussi nié avoir reçu quelconque soutien de la part de la Chine lors des élections de 2019 et de 2021 et avait déploré les menaces qu’il recevait sur les médias sociaux depuis les révélations de Global News.