Depuis le début de la pandémie COVID-19, les militants et les médias parlent de la fin du pétrole et du « pic de consommation ». On raconte qu’en raison de l’impact de COVID sur la demande après que le monde se soit mis en mode confinement, le pétrole et le gaz, ainsi que d’autres combustibles fossiles, sont maintenant dans une spirale de la mort.
Soyons clairs : la demande de pétrole et de gaz a été très fortement touchée par l’interdiction mondiale de voyager et par le passage du travail au bureau au travail à domicile. Toutefois, elle devrait bientôt revenir à des niveaux proches de ceux d’avant la pandémie et il y a tout lieu de croire qu’elle augmentera ensuite pendant de nombreuses années.
La plupart de ce positionnement est basé sur des rapports récents d’organisations comme British Petroleum et l‘Agence internationale de l’énergie. Alors que ces rapports constatent une forte baisse de la demande et de la consommation, les pays suivent des scénarios de développement durable très coûteux, qu’ils n’ont pas suivis jusqu’à présent.
Les scénarios politiques annoncés pour répondre à la demande d’énergie provenant de ces sources montrent que la demande pourrait ne diminuer que légèrement, mais que le pétrole et le gaz représenteront toujours une part importante du bouquet énergétique.
Le rapport le plus récent sur les perspectives de la demande et de la consommation provient de l’Organisation des pays producteurs de pétrole, un consortium d’États producteurs de pétrole, principalement au Moyen-Orient. Alors que les têtes pensantes ont pris le rapport pour montrer que la demande de pétrole est en baisse, le rapport montre que la demande augmente considérablement dans les pays en développement.
Le rapport de l’OPEP note qu’alors que la demande diminuera légèrement, passant de 47 à 35 millions de barils par jour dans les pays développés d’ici 2045, elle augmentera dans les pays non membres de l’OCDE à mesure qu’ils amélioreront leur économie et leur qualité de vie. L’utilisation de l’énergie et la consommation de combustibles fossiles sont directement liées à une augmentation de ces grands indicateurs. Et n’oubliez pas que c’est là que vit la grande majorité des 7 milliards de personnes dans le monde.
Très franchement, il n’est pas difficile de voir comment les combustibles fossiles vont constituer une part importante du bouquet énergétique dans les 30 prochaines années. La population de la Terre devrait atteindre près de 10 milliards de personnes d’ici 2050. Comme le rapport de l’OPEP auquel il est fait allusion, la majeure partie de cette augmentation se fera dans les pays en développement d’Asie-Pacifique et d’Afrique. À moins que vous ne croyiez que ces personnes ne voudront pas de véhicules, d’air conditionné, de chauffage et de toutes les commodités de la vie moderne, elles consommeront plus d’énergie par personne qu’aujourd’hui. Avec l’augmentation de la population et de la richesse, les gouvernements de ces régions en développement auront besoin d’un approvisionnement fiable en énergie pour maintenir leurs citoyens à l’abri de l’obscurité et pour assurer la croissance de leurs économies.
L’avenir implique donc que davantage de gouvernements trouvent des moyens responsables pour que leurs populations consomment davantage de combustibles fossiles. Les pays responsables devront se demander quels sont les producteurs d’énergie qui prennent au sérieux le défi de réduire les émissions et de fournir une énergie fiable ayant le moins d’impact sur l’environnement.
Selon un rapport publié en début d’année par la Banque de Montréal, le Canada se classe au premier rang des grands producteurs de pétrole en matière de normes environnementales, sociales et de gouvernance. L’année dernière, Navius Research a constaté que le Canada disposait d’un avantage comparatif en matière d’émissions de carbone lorsqu’il s’agit d’industries à forte intensité d’émissions exposées au commerce. L’industrie pétrolière et gazière canadienne dépense également beaucoup pour les technologies propres et l’environnement. De 2015 à 2017, l’industrie pétrolière et gazière a dépensé 2,75 milliards de dollars pour les seules technologies propres. nous pouvons réduire les émissions au niveau mondial et être le fournisseur d’énergie de la planète.
L’énergie fait le monde moderne et la quasi-totalité de la planète aspire à profiter du monde moderne. Davantage d’énergie sera consommée à l’avenir et les combustibles fossiles fourniront cette énergie. Pour relever ce défi énergétique mondial, le monde aura besoin que des pays comme le Canada prennent l’initiative.
En comparaison, le Canada peut contribuer à réduire les émissions au niveau mondial et être le fournisseur d’énergie de la planète.