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Immigration : Mark Carney inaugure-t-il une ère de fermeté?

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D’après un article de Nadine Yousif publié sur BBC News le 3 juin 2025

Le gouvernement canadien a récemment présenté un projet de loi qui pourrait marquer un tournant majeur dans sa politique migratoire. Intitulée Loi sur la protection des frontières (Strong Borders Act), cette initiative vise à restreindre certaines demandes d’asile, à renforcer les pouvoirs des autorités sur le traitement des demandes d’immigration et à mieux contrôler la frontière commune avec les États-Unis.

Nadine Yousif explique que la ministre de l’Immigration, Lena Diab, a justifié cette mesure comme une réponse à la montée du crime organisé et au trafic de drogues et d’armes. Elle affirme que cette loi servira aussi à « renforcer l’intégrité du système d’immigration » canadien.

Le projet de loi, long de 127 pages, propose plusieurs réformes significatives. L’une des plus notables est l’interdiction de déposer une demande d’asile pour toute personne vivant au Canada depuis plus d’un an. Cela pourrait entraîner l’expulsion de migrants présents sur le territoire sans statut formel, même s’ils n’ont commis aucun crime.

Autre disposition importante : la loi accorderait davantage de pouvoir aux forces de l’ordre pour surveiller la frontière canado-américaine. Elle donnerait également au gouvernement le droit de suspendre le traitement de nouvelles demandes d’immigration « pour des raisons de santé publique ou de sécurité nationale ».

De plus, la loi imposerait une nouvelle obligation aux migrants entrant au Canada en provenance des États-Unis, en vertu de l’Entente sur les tiers pays sûrs. Pour que leur demande d’asile soit admissible, ces migrants devraient la déposer dans un délai de 14 jours suivant leur entrée sur le territoire. Passé ce délai, ils pourraient tout de même demander une évaluation des risques, afin de déterminer s’ils sont en danger dans leur pays d’origine.

Par ailleurs, Nadine Yousif souligne que le projet prévoit aussi un élargissement des pouvoirs d’inspection du courrier par les autorités, dans le cadre d’enquêtes criminelles. En matière économique, la loi introduirait de nouvelles restrictions sur les transactions en argent comptant de plus de 10 000 dollars canadiens, ainsi que sur les dépôts d’argent liquide effectués par une personne au nom d’une autre.

Ce durcissement législatif intervient dans un contexte où le Canada fait face à une pression croissante pour limiter l’immigration, en raison de la crise du logement et de la surcharge des services publics. Nadine Yousif rappelle que sous le gouvernement précédent de Justin Trudeau, le Canada avait adopté des cibles d’immigration ambitieuses pour stimuler la croissance économique, ce qui a conduit à une forte hausse du nombre de travailleurs temporaires et d’étudiants étrangers.

Cependant, le système a été dépassé, notamment par une montée importante des demandes d’asile, qui s’accumulent dans un arriéré de dossiers, certains demandeurs devant attendre jusqu’à deux ans pour une audience. Le nouveau premier ministre Mark Carney, élu en avril, a promis de rétablir ce qu’il qualifie de « niveaux d’immigration durables ».

Mais le projet de loi ne fait pas l’unanimité. Jenny Kwan, députée néo-démocrate, estime que cette loi « devrait alarmer de nombreux Canadiens ». Des groupes de défense des droits des migrants, tels que Migrant Rights Network, dénoncent une loi « immorale », qui réduirait drastiquement les protections accordées aux réfugiés et ouvrirait la porte à des déportations massives.

Du côté des relations internationales, le ministre de la Sécurité publique Gary Anandasangaree a reconnu que certains aspects de la loi pourraient calmer certaines frustrations américaines, notamment sur le trafic de fentanyl et d’armes entre les deux pays. Il prévoit d’ailleurs de présenter la loi à Tom Homan, le « tsar » américain des frontières, soulignant que cette législation pourrait peser dans les futures négociations commerciales avec les États-Unis.

Toutefois, Anandasangaree insiste : « Ce n’est pas exclusivement au sujet des États-Unis », affirmant que la loi vise avant tout à garantir la sécurité des frontières canadiennes.

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