D’après un article de Drew Postey et Rory MacLean publié sur CTV News le 6 juin 2025
La Saskatchewan traverse actuellement sa pire saison d’incendies depuis 2015, avec des dizaines de feux de forêt en cours et plus de 15 000 personnes évacuées. C’est dans ce contexte tendu que le premier ministre provincial Scott Moe a annoncé vendredi après-midi, lors d’une conférence de presse virtuelle, que deux personnes ont été formellement accusées d’avoir allumé des feux de manière délibérée.
Comme le rapportent Drew Postey et Rory MacLean dans CTV News, ces accusations concernent deux incidents distincts, survenus près de Weyakwin et dans la région de Smeaton / Snowden, au nord-est de Prince Albert.
Deux inculpations pour incendie criminel
La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a confirmé que deux individus font face à des accusations d’incendie criminel. Toutefois, aucun des deux n’est lié aux vastes brasiers encore incontrôlés qui menacent plusieurs localités de la province.
Le premier cas concerne un feu allumé le 30 mai près de la route 696, à environ une heure au nord-ouest de Prince Albert. Une femme de 18 ans, membre de la Nation crie de Montreal Lake, a été accusée d’avoir intentionnellement allumé ce feu de brousse.
Dans un second cas, un homme de 36 ans de Pelican Narrows est accusé d’avoir allumé des feux dans le fossé bordant la route 55, près de Snowden. La GRC du détachement de Nipawin est intervenue le 3 juin vers 1 h 45 du matin, après avoir reçu des signalements concernant un homme qui mettait le feu en bordure de route. L’accusé devait comparaître vendredi devant la Cour provinciale de Prince Albert.
Une situation critique : 25 incendies actifs, 7 hors de contrôle
Selon l’Agence de la sécurité publique de la Saskatchewan (SPSA), 25 incendies étaient actifs vendredi après-midi, dont sept considérés comme étant hors de contrôle. Trois autres nécessitent des efforts spécifiques pour protéger les propriétés à risque.
Scott Moe a précisé que « plusieurs, sinon pratiquement tous les feux auxquels nous faisons face en Saskatchewan sont d’origine humaine ». Si la plupart sont involontaires, certains sont bel et bien d’origine criminelle.
La SPSA a dénombré la perte d’environ 400 structures, incluant maisons et bâtiments, et le déplacement de quelque 15 000 personnes. Il s’agit de la crise la plus grave en matière d’incendies depuis dix ans, surpassant même la saison 2015 qui avait vu 17 000 personnes fuir les flammes.
Des solutions d’hébergement d’urgence en préparation
Avec autant de personnes évacuées et des hôtels affichant complet dans plusieurs régions, la province envisage désormais de mettre en place des « abris d’urgence collectifs » à plus grande échelle, selon Moe.
Marlo Pritchard, président de la SPSA, a toutefois laissé entrevoir une lueur d’espoir. Il a affirmé que certaines communautés évacuées pourraient être autorisées à rentrer chez elles dans les prochains jours, bien qu’il n’ait pas précisé lesquelles. La décision sera prise en collaboration avec les chefs de communauté.
Appel à l’armée : une possibilité de plus en plus sérieuse
Jusqu’à maintenant, le gouvernement provincial a résisté aux appels lancés par le NPD de la Saskatchewan et plusieurs chefs des Premières Nations pour faire appel à l’armée canadienne. Mais Scott Moe a reconnu vendredi que la situation pourrait nécessiter l’intervention militaire, notamment pour des évacuations par avion si les routes venaient à être bloquées par les flammes.
Il a mentionné que la province est en discussion avec Ottawa pour obtenir l’appui d’aéronefs Hercules des Forces armées canadiennes, et que des soldats pourraient également être déployés dans certaines communautés évacuées pour assurer la sécurité en renfort aux policiers et maréchaux déjà sur place.
« C’est une conversation fluide », a dit Moe. « Elle a lieu chaque matin à 9 h et peut se poursuivre tout au long de la journée si la situation évolue. »
Alors que les incendies continuent de ravager une grande partie du territoire saskatchewanais, les autorités provinciales s’activent pour limiter les dégâts, assurer la sécurité des citoyens et préparer des réponses adaptées à une crise sans précédent depuis une décennie. L’arrestation de deux individus pour incendie criminel rappelle que dans un contexte aussi fragile, la négligence – ou la malveillance – peut avoir des conséquences désastreuses.