Traduit de l’anglais. Texte de Brian Lilley publié le 13 juin 2023 sur le site du Toronto Sun.
Les parents qui veulent élever leurs enfants eux-mêmes et savoir ce qui se passe dans leur vie sont des « acteurs d’extrême droite » qu’il faut combattre, selon Justin Trudeau.
Le premier ministre s’est récemment attaqué à une politique du Nouveau-Brunswick qui stipule que les écoles ne peuvent pas changer les noms ou les pronoms des enfants de -moins de 16 ans sans le consentement des parents.
Pour M. Trudeau, il s’agit d’un acte haineux commis par des extrémistes qui s’en prennent aux enfants transgenres et non binaires.
« Nous devons nous opposer à cela. Nous devons défendre les libertés auxquelles nous croyons et continuer à faire en sorte que l’amour soit plus fort que la haine », a déclaré M. Trudeau à Toronto la semaine dernière.
Il faut savoir que pour s’absenter de l’école, un enfant de moins de 16 ans a besoin d’une autorisation parentale. Pour que l’école puisse administrer des médicaments à un enfant de moins de 16 ans, il faut une autorisation parentale. Pour que les élèves de cet âge puissent changer d’école, parfois même simplement de classe, ils ont besoin d’une autorisation parentale.
Pour changer de sexe, pour changer la façon dont ils se décrivent, il n’est pas nécessaire d’obtenir l’autorisation des parents et certains activistes du système scolaire veulent faire en sorte que les parents n’en soient jamais informés. Ils veulent aller au-delà du soutien aux élèves et s’engager dans une politique selon laquelle ce qui se passe à l’école reste à l’école.
Les écoles adoptent des lignes directrices indiquant aux enseignants et au personnel de ne pas discuter des questions de genre avec les parents ou les soignants, à moins que l’élève n’en donne l’autorisation. Aux yeux de ces responsables scolaires, cette règle s’applique aussi bien aux élèves de maternelle âgés de quatre ans qu’aux jeunes de 18 ans qui terminent leurs études secondaires.
L’hypothèse sous-jacente à tout cela est que les parents n’ont pas le droit de savoir et que le fait de leur dire pourrait mettre l’enfant en danger. Il s’agit d’une hypothèse vague et dangereuse qui repose sur l’idée que les parents sont des abrutis intolérants qui devraient être tenus dans l’ignorance au sujet de leurs propres enfants, contrairement aux enseignants bienveillants et compatissants de l’école.
On peut le voir dans les affirmations des ministres du cabinet Trudeau selon lesquelles la nouvelle politique du Nouveau-Brunswick mettra des vies en danger.
Il ne devrait pas y avoir de tolérance ou d’excuses pour les parents qui maltraitent leurs enfants, mais l’élaboration d’une politique visant à maintenir les parents dans l’ignorance de certaines informations vitales concernant leurs enfants, en partant du principe que les parents pourraient être maltraitants, est tout simplement erronée. Les gouvernements, ou leurs agents dans le système scolaire, ne sont pas des co-parents, mais en adoptant ces politiques, c’est le rôle qu’ils s’attribuent.
La politique proposée par le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, ne cherche pas à bannir les élèves transgenres, elle ne cherche pas à les aliéner, elle dit simplement que les autorités scolaires ne peuvent pas décider de changer le sexe d’un enfant sans impliquer les parents. Ce n’est pas une mesure radicale – ce qui est radical, c’est que nous sommes arrivés à un point où informer les parents sur les questions relatives à leurs enfants est considéré comme une mesure radicale, et que cela est devenu, discrètement et sans aucun débat public, la politique officielle dans une grande partie du Canada.
M. Higgs a répondu aux dénonciations de M. Trudeau en affirmant qu’il prenait position pour les familles et qu’il recherchait un équilibre.
« Il est regrettable que le Premier ministre ne prenne pas en compte la situation dans son ensemble et ne comprenne pas que les familles et les parents jouent un rôle dans l’éducation des enfants », a déclaré M. Higgs à la presse vendredi dernier. « Tout ce que nous faisons ici, c’est essayer de trouver cet équilibre, tout en protégeant les droits individuels des enfants.
L’équilibre est quelque chose qui a manqué dans ce dossier.
Les parents méritent de savoir ce qui se passe avec leurs propres enfants. Imaginez que vous soyez un parent confronté à un enfant en difficulté à la maison, que vous n’en connaissiez pas la raison et que l’école soit au courant, qu’elle vous cache activement cette information et qu’elle encourage l’enfant à faire de même.
C’est le scénario dans lequel nous nous trouvons actuellement.
Le pendule est allé trop loin, il est temps de trouver un équilibre.