Des pannes de courant massives ont privé des dizaines de milliers de citoyens québécois d’électricité la semaine dernière. Un phénomène qu’on a simplement attribué aux vents violents qui ont secoué la province. Après tout, les pannes de courant sont un phénomène normal et inévitable, non? Pas tout à fait. Selon un récent rapport de la vérificatrice générale du Québec, le réseau de distribution d’Hydro-Québec serait vieillissant et son entretien « laisserait à désirer », une situation qui entraînerait plus de pannes de courant, sur de plus longues périodes.
En effet, durant la dernière décennie, le nombre de pannes de courant aurait augmenté de 16% et la longueur des pannes, elle, de 63%. Une situation due au vieillissement de l’infrastructure d’Hydro-Québec et des lacunes dans son entretien.
On projette que cette situation ira en s’aggravant. Alors qu’Hydro-Québec cherchait à diminuer la durée moyenne des pannes de 189 minutes à 175 minutes en 2020, il n’a réussi qu’à l’augmenter à 201 minutes en 2021. Devant cette situation, Hydro-Québec semble résigné et vise désormais une longueur moyenne de 221 minutes pour 2026.
Notons qu’en 2012, la longueur moyenne des pannes était de 100 minutes.
Dans les mots de la directrice de la société d’État Sophie Brochu elle-même, « notre réseau a atteint la moitié de sa durée de vie utile ». Cette dernière assure cependant qu’Hydro-Québec est déjà à l’œuvre pour corriger les manquements des dernières années.
Or la vérificatrice générale du Québec reste sceptique sur la capacité d’Hydro-Québec à remonter la pente. Elle évalue de 7000 à 30 000 les poteaux électriques qui devront être changé par année d’ici 2035 ainsi que 40 000 transformateurs d’ici 2030 et s’inquiète que la société d’État ne dispose pas des effectifs nécessaires pour la tâche.
Bref, des investissements majeurs sont à prévoir pour mettre à niveau notre réseau de distribution électrique, d’autant plus qu’on prévoit le mettre encore plus à l’épreuve dans les prochaines années avec la transition énergétique.
Non seulement on cherche à électrifier absolument tous les secteurs d’activités au Québec – on annonce déjà des pénuries pour 2027, ce qui nous force à construire de nouveaux barrages ou de nouvelles sources énergétiques – mais en plus, notre réseau de distribution est à bout de souffle!
Ce n’est pas un hasard qu’on vienne ensuite nous vendre l’idée de la sobriété énergétique! Le gouvernement semble avoir l’appétit plus gros que la pense, et son entêtement à promouvoir la transition énergétique avant la sécurité énergétique nous mène lentement mais sûrement vers une crise énergétique au Québec.