Traduit de l’anglais. Article de Alexander Panetta publié le 31 août 2023 sur le site de CBC.
Les législateurs américains qui étudient l’ingérence de la Chine dans les affaires étrangères se sont intéressés au cas de Michael Chong et l’ont invité à témoigner. Il a accepté de se présenter devant la commission exécutive du Congrès sur la Chine le 12 septembre.
Les membres de la commission ont pris contact avec le conservateur ontarien après avoir lu dans les médias que sa famille avait été prise pour cible par Pékin.
« Ce n’est pas un événement quotidien », a déclaré M. Chong à propos de son prochain témoignage.
« Le message que je veux faire passer est que la répression transnationale par des États autoritaires comme [la Chine] a lieu au Canada, comme dans d’autres démocraties ; qu’elle ne touche pas seulement des individus comme moi, mais des centaines, voire des milliers de Canadiens à travers le pays qui souffrent en silence et dont les cas ne font pas la une des journaux », a-t-il déclaré à CBC News.
« Je témoignerai que nous devons collaborer plus étroitement, en tant que démocraties aux vues similaires, pour lutter contre ce phénomène ».
M. Chong affirme avoir reçu des menaces en raison de ses critiques à l’égard du gouvernement autoritaire de Pékin, et notamment de ses abus à l’encontre de la minorité ouïghoure.
En outre, les efforts déployés par la Chine pour recueillir des informations sur les membres de la famille de M. Chong vivant à l’étranger ont donné lieu à une enquête de la GRC et à l’expulsion par le Canada d’un diplomate chinois.
C’est ce genre de questions qu’examine la commission du Congrès, qui préconise de nouvelles politiques pour lutter contre la coercition transfrontalière exercée par les autorités chinoises.
« Outre les violations flagrantes des droits de l’homme commises à l’intérieur des frontières de la Chine, les autorités chinoises ont de plus en plus recours à d’autres pays pour faire taire les critiques et renforcer leur contrôle », écrit la commission dans son dernier rapport annuel.
Le cas de M. Chong a attiré l’attention de la commission au printemps dernier.
À l’époque, M. Chong avait exprimé sa frustration de n’avoir jamais été informé d’une évaluation des services de renseignement datant de 2021 qui signalait des risques pour sa famille en Chine.
Cette nouvelle a été rapportée pour la première fois par le Globe and Mail en mai. Le lendemain, le chef du Service canadien du renseignement de sécurité a communiqué les détails à M. Chong.
L’intérêt politique américain a été suscité par la couverture médiatique américaine, qui a fait état des efforts déployés par le gouvernement chinois à l’encontre de certains hommes politiques canadiens, dont M. Chong et l’ancien député conservateur Kenny Chiu.
Ces événements interviennent alors que les questions liées à la Chine font l’objet d’un regain d’attention à Washington. De nombreuses commissions organisent des auditions sur les menaces potentielles en matière d’économie, de sécurité et de droits de l’homme émanant de Pékin.
Une commission spéciale de la Chambre des représentants se consacre aux questions relatives à la Chine et un grand nombre de projets de loi visent à contrer les menaces présumées.
Mais la commission spécifique qui accueillera M. Chong a des origines plus anciennes. Elle a été créée en 2000, dans le cadre d’un projet de loi historique qui a normalisé les relations commerciales entre les États-Unis et la Chine, ce que certains politiciens américains veulent aujourd’hui renverser. La commission surveille l’évolution des droits de l’homme et produit des rapports annuels.
Sa composition est issue de différents milieux de Washington : certains membres proviennent du Sénat, d’autres de la Chambre des représentants et d’autres encore sont nommés par le président.
Son dernier rapport annuel comprend une section sur la répression transnationale. Il fait état de harcèlement en ligne et en personne contre les détracteurs de Pékin, de menaces à l’encontre de leurs proches et d’efforts visant à contraindre les citoyens chinois à retourner en Chine, qui font désormais l’objet de plusieurs affaires pénales aux États-Unis.
La Chine « a poursuivi une campagne pluriannuelle de répression transnationale contre les critiques, les Ouïghours et d’autres personnes afin d’étouffer les critiques et de renforcer le contrôle sur les communautés d’émigrés et de la diaspora », indique le rapport de 364 pages.
« Certains observateurs et victimes ont fait état de traumatismes émotionnels durables ou d’un effet dissuasif sous la forme d’une autocensure ».
M. Chong a déclaré à CBC News qu’il avait l’intention d’assister en personne à l’audience. Il a également l’intention de s’entretenir avec des représentants de l’ambassade du Canada à Washington avant sa comparution.
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